Rafael Nadal demeure dans le flou concernant Roland-Garros : “Je n’ai pas encore de vision claire”
Malgré une bonne semaine sur le Masters 1 000 de Madrid, l’ancien numéro un mondial ne sait pas encore s’il s’alignera à Paris : “Je décide toujours après Rome”
- Publié le 01-05-2024 à 11h46
- Mis à jour le 01-05-2024 à 14h35
Une femme en pleurs, une sœur aux yeux humides et des parents émus comme rarement. Voilà comment s’est terminé le parcours de Rafael Nadal à Madrid où après une défaite face au puissant et doué Jiri Lehecka (7-5, 6-4), les organisateurs du tournoi ont réservé une cérémonie en hommage au quintuple vainqueur de l’épreuve. “Je reviendrai l’année prochaine, blagua l’Espagnol. Je ne peux que remercier tous ceux qui, à un moment donné, m’ont aidé dans cette carrière, car même si ce n’est pas fini, il est vrai que je me produisais pour la dernière fois à Madrid. Je ne voulais pas verser de larmes car je n’ai pas fini mon voyage raquette à la main.”
Son corps a tenu le coup
Voilà pour l’aspect émotionnel. Au niveau sportif, plusieurs enseignements sont à retenir du tournoi madrilène de Rafael Nadal. Tout d’abord, le corps du quatorze fois vainqueur de Roland-Garros a tenu le coup dans un tournoi où il a enchaîné quatre rencontres, ce qui n’était plus arrivé depuis septembre 2022 et l’US Open. “Bien sûr il y a eu des raideurs mais j’ai fait des progrès et maintenant nous devons consolider ces avancées. Je suis arrivé ici avec des doutes dans tous les sens et je repars avec moins de doutes. La vie et mon corps m’envoient des signaux depuis longtemps. Je n’ai rien de garanti, ce que j’ai derrière moi, c’est que j’ai joué quatre matchs à Madrid. Même si aujourd’hui j’ai fini par être un peu plus fatigué au niveau des muscles. Ce qui n’est rien de grave. Je retiens que mon corps a résisté plusieurs heures à un bon niveau.”
Prudent sur ses services
Bien évidemment le Majorquin est moins vivace que dans le passé et plus prudent sur certains déplacements, ce qui le rend tout simplement plus humain. En ce qui concerne son tennis, deux points sont à mettre en avant. À cause de ses récents problèmes aux muscles abdominaux, Rafa ne prend aucun risque au niveau de ses engagements. Son premier service, flashé à 182 km/h en moyenne sur le tournoi avec une vitesse maximum de 193 km/h contre Lehecka, ne lui offre plus de nombreux points gratuits. Il ne peut compter que sur la variation des zones pour surprendre ses adversaires.
Une longueur à retrouver
Au niveau de la longueur de ses frappes, l’homme aux 22 titres en Grand Chelem a régulièrement manqué de profondeur avec des balles qui giclaient moins que lors de sa grande époque. Ce phénomène n’est pas illogique chez l’Espagnol qui manque encore de rythme et de repères dans une saison marquée par les pépins physiques. Et puis, n’oublions pas que le Masters 1 000 de Madrid n’est pas le tournoi sur terre battue qui répond le mieux au jeu de Nadal. La capitale espagnole se situe en altitude (600 mètres), ce qui ralentit le lift donné par Rafa dans ses coups. Le fait que son match face à Lehecka ait été disputé en soirée avec le toit fermé a aussi ajouté des éléments défavorables à son tennis.
”Le premier set face à Lehecka a été le meilleur depuis que j’ai repris la compétition, du moins par rapport à ce que je recherche en termes de jeu des jambes, de rotation de la balle, expliqua l’Espagnol. Je pense aussi que c’est le jour où j’ai été le mieux positionné sur le court. J’ai eu une petite baisse de régime à la fin du premier set, mais je suis totalement satisfait, bien mieux que ce à quoi je pouvais m’attendre. La semaine a été positive à tous points de vue. J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer chez moi. Je pars d’ici avec une énergie très positive.”
Encore des objectifs précis
Est-ce que ce sera suffisant pour que l’ancien numéro un mondial décide de s’aligner à Roland-Garros dans un peu plus de trois semaines (26 mai au 9 juin) ? Sur cette question, le gaucher a conservé sa ligne de conduite en répétant qu’il se décidera après le Masters 1 000 de Rome (8 au 19 mai).
”Je parlerai de Paris après Rome. Je comprends votre urgence et j’aimerais avoir une vision claire de ce qui peut se passer, mais je ne l’ai pas et c’est ainsi. J’espère jouer à Rome, s’il n’y a pas de contretemps, et continuer à évoluer. C’était émouvant de dire au revoir à Madrid. C’est l’un des endroits, voire probablement l’endroit où j’ai reçu le plus d’amour et de soutien. Mais ma carrière continue, et j’ai mes objectifs personnels pour les prochaines semaines. Et je veux voir si j’ai une chance de les atteindre.”