Philippe Dehaes prévient Kim Clijsters: "Le talent ne suffit plus"
L’entraîneur brabançon insiste sur la puissance athlétique des filles du circuit en 2019.
- Publié le 13-09-2019 à 12h00
L’entraîneur brabançon insiste sur la puissance athlétique des filles du circuit en 2019. Après avoir bossé avec Daria Kasatkina, Philippe Dehaes officialisait la semaine passée sa collaboration naissante avec la médaillée d’or aux JO de Rio, Monica Puig. Le Brabançon connaît le circuit WTA comme sa poche. Il a été surpris par l’annonce de Kim Clijsters.
"Si elle revient et réalise des performances, cela jettera un froid sur le circuit", explique-t-il avant de poursuivre. "Après une absence de 7 ans, si elle se joint aux meilleurs, ce serait une grande surprise pour moi. J’admire cette immense championne qui a tout gagné."
Quant à savoir si elle a sa place dans un circuit qui a beaucoup changé en 7 ans, Philippe Dehaes est catégorique. "Elle voit Nadal ou Serena qui réussissent. Il est humain qu’elle se demande pourquoi elle ne pourrait pas les imiter. Quand on a vécu l’adrénaline du circuit, il est compliqué de retrouver une vie normale. Elle a tout gagné. Elle a été n°1. Elle est maman de 3 ans. Elle a 36 ans. La véritable question, c’est : quelle est sa motivation pour repartir sur le circuit et voyager 40 semaines par an ?"
Il est trop tôt pour placer un objectif chiffré. "Je ne sais pas ce que son retour donnera, mais la suivre sera intéressant. Durant sa carrière, elle figurait parmi les 4-5 filles (Henin, Serena, Sharapova…) qui avaient un talent supérieur. Aujourd’hui, il faut aussi avoir un physique. Les filles sont toutes solides et athlétiques. Les qualités de terrain ne suffisent plus. Le turnover au sommet est grand, mais le niveau est très bon."
La 4e plus âgée du top 500
Née le 8 juin 1983, Kim Clijsters a déjà franchi le cap des 36 ans. À la retraite depuis 7 ans, elle devra affronter des filles qui n’étaient pas nées quand elle a commencé sa carrière.
Elle retrouvera aussi quelques visages connus. À 36 ans et si elle retrouve le top 500, celle qui est déjà entrée au Hall of Fame en 2017 deviendra la 4e joueuse la plus âgée à la WTA. Serena Williams, 37 ans et 9e joueuse mondiale, est de loin le plus bel exemple de longévité. Elle reste compétitive malgré sa maternité et son âge. Un échelon plus bas, Venus Williams, 39 ans et 56e, supporte assez bien les affres du temps. Ensuite, il faut plonger à la 369e place mondiale pour trouver la trace d’une ancienne top 40. Greta Arn est toujours là malgré ses 40 ans. Depuis le mois d’avril, la Hongroise n’a joué que des ITF. D’autres filles frôlent les 36 ans. Samantha Stosur, qui a remporté l’US Open en 2011, n’est que 139e à 35 ans ce qui est un peu moins bien que Vera Zvonareva (109e) ou Akgul Amanmuradova (444e). Les joueuses de moins de 35 ans apparaissent en plus grand nombre avec notamment Barbora Strycova (33e) ou encore Svetlana Kuznetsova (65e) sans oublier Pauline Parmentier (82e) si on se limite au top 100. Kim Clijsters ne se sentira donc pas seule, mais, contrairement aux autres filles, elle devra effacer une absence de 7 ans.