Roger Federer: cinq raisons qui font sa longévité
- Publié le 31-01-2018 à 13h43
- Mis à jour le 31-01-2018 à 13h47
A l'âge de 36 ans, le Suisse est toujours au sommet de son art.
Roger Federer aux 20 levées du Grand Chelem a réalisé un nouveau tour de force lmors de l'Open d'Australie. A 36 ans et demi, sa fraîcheur interpelle, tant ses rivaux s'éteignent progressivement avant 32 ans.
Voici pourquoi l'âge n'a pas beaucoup d'emprise sur ses résultats.
Gestion du temps : il ne se disperse pas
Les journées de Roger Federer font 24 heures. Comme celles d’un personnage lambda. Rodgeur fuit tout effort qu’il considère comme inutile. Il refuse de mutliplier les voyages pour des raisons plus ou moins bonnes. Il refuse tout autant de surcharger son agenda tant sportif que privé. Il refuse enfin de mutliplier les décalages horaires. Ainsi, il décline la plupart des sollicitations à l’étranger.
Sur un plan sportif, il a privilégié l’enchaînement Hopman Cup - Australian Open pour éviter les jet lag. "Je sais ce que les gens attendent de moi. Même si certains s’en rendent compte, d’autres ne comprennent pas pourquoi je ne fais pas l’effort de me déplacer." Il répartit donc ses forces entre le tennis et sa famille.
Gestion mentale : "Il trouve toujours des solutions"
Quand vous avez passé 302 semaines à la place de n°1 mondial, quand vous avez gagné 96 titres, quand vous avez soulevé 20 trophées du Grand Chelem, vous n’avez plus rien à prouver à personne. Roger Federer aurait pu renoncer depuis des années. Il possède tout : argent, femme, enfants, santé, jeunesse… Il est là pour le plaisir du jeu. Ce plaisir a évacué une bonne dose de pression.
Le jeune joueur classé dans le Top 150 qui doit gagner pour conserver sa bourse sportive de la Fédération n’est pas dans les mêmes dispositions. "Pour moi, Roger Federer, c’est Roger Federer, point. Il était tout aussi fort quand certaines personnes voulaient l’enterrer parce qu’il disputait des finales de Grand Chelem mais sans les gagner. Ce qu’on peut juste voir, dans sa carrière, passée et présente, c’est que Rodge arrive toujours à trouver des solutions, à gérer les situations, à dominer les problèmes", expliquait Pierre Paganini dans les colonnes de La Tribune de Genève. "Il a su gérer sa longévité, il a su progresser encore dans sa créativité. Sa forme athlétique est toujours là et son état d’esprit est celui d’un joueur qui commencerait sa carrière. Il incarne sa propre réussite."
Sa technique : un jeu peu énergivore
Le talent ne fait pas tout. Tous les athlètes vous le diront. Des heures, des semaines, des mois, des années de sueur sont le seul chemin vers la gloire. Federer a travaillé comme les autres. Avec ce petit plus qui fait la différence. Contrairement à celui de Rafael Nadal, son jeu n’a jamais meurtri son corps. Son toucher est doux. Son déplacement est aérien.
Sa prise de balle chante comme une note de musique. "Il a une coordination d’athlète qui est phénoménale, confirme son préparateur physique. Cela ne veut pas dire qu’il a moins besoin de travailler. Au contraire, comme c’est un point fort, il doit le travailler plus encore pour faire la différence. Il comprend et réalise tellement vite. Il gère tellement bien la complexité de certains exercices physiques qu’en fait, cela l’oblige à être constamment créatif. Il faut toujours augmenter l’exigence pour qu’il soit stimulé." Il n’a de cesse de changer son jeu en fonction de ses besoins.
La passion : harmonie parfaite entre sa vie et le tennis
Roger Federer s’amuse sur le terrain. Parfois, il peste. Parfois, il jubile. Il est toujours en quête du coup parfait. Cette recherche le passionne au point de se réinventer tous les jours. Tant que la santé est au rendez-vous, tout est permis pour le Suisse. "C’est sa tête qui va répondre à cette question, lance son fidèle préparateur physique Pierre Paganini. Et c’est l’organisme qui sera au service de sa tête. Mais quand on voit ce qui brille dans ses yeux, depuis le début de l’année, quand on voit qu’il se réjouit comme un gamin, c’est beau. Il y a encore beaucoup de fraîcheur en lui", confiait-il dans un journal suisse lors de son grand retour de 2017.
"La passion. C’est un mot tout simple, que beaucoup utilisent. Sauf que lui fait ce qui va en rapport avec. La passion, c’est une philosophie de vie, tous les jours, qui lui permet de vivre le tennis tout en respirant la vie. Il a trouvé une harmonie entre les deux. C’est la même personne qui vit, c’est la même personne qui joue, c’est la même personne qui s’entraîne. Donc il n’a jamais besoin de s’adapter. Chez lui, c’est naturel."
Son calendrier : il limite ses apparitions en tournoi
Pierre Paganini s’épanchait dans L’Équipe. "Son âge biologique, c’est trente-six ans, mais, pour moi, son âge athlétique est plus jeune et il possède la maturité d’un gars de 40 ans." Pourtant, Roger Federer a osé faire des choix catégoriques. Afin d’arriver sur chaque tournoi avec l’ambition de le gagner, il a drastiquement limité ses sorties. Malgré l’absence de blessures, il n’a disputé que 12 tournois l’an passé. Il a même fait l’impasse sur toute la saison sur terre battue afin de maximiser ses chances sur le gazon. Pari gagnant pour le Bâlois qui a remporté 7 titres. Avec 57 matchs en un an, il était bien loin des plus de 80 rencontres de ses grosses années.