Sébastien Phiri range ses crampons: "L’histoire n’est pas finie"
À 28 ans seulement, Sébastien Phiri doit mettre fin à sa carrière. Sébastien Phiri a le sourire éclatant. Comme toujours. Et pourtant le milieu de terrain a été contraint de terminer son chapitre de footballeur. À 28 ans, il a en effet décidé de dire stop et de mettre fin à sa carrière après 18 ans à taper dans le ballon dont quelques années en tant que professionnel. Lassé des blessures à répétition depuis tant d’années, son corps a tout simplement eu raison de son amour du ballon rond. "Quand je suis passé pro à 18 ans à La Gantoise, prêté ensuite au Brussels, j’ai connu trois blessures, trois déchirures des ligaments croisés", se souvient celui qui ne s’entraînait plus avec le noyau de Frédéric Taquin depuis plusieurs semaines. "On m’avait déjà conseillé il y a cinq ans d’arrêter. Mais j’ai continué. J’avais trouvé un médecin qui m’a alors permis de jouer."
- Publié le 23-01-2019 à 17h09
- Mis à jour le 23-01-2019 à 18h32
À 28 ans seulement, Sébastien Phiri doit mettre fin à sa carrière. Sébastien Phiri a le sourire éclatant. Comme toujours. Et pourtant le milieu de terrain a été contraint de terminer son chapitre de footballeur.
À 28 ans, il a en effet décidé de dire stop et de mettre fin à sa carrière après 18 ans à taper dans le ballon dont quelques années en tant que professionnel. Lassé des blessures à répétition depuis tant d’années, son corps a tout simplement eu raison de son amour du ballon rond.
"Quand je suis passé pro à 18 ans à La Gantoise, prêté ensuite au Brussels, j’ai connu trois blessures, trois déchirures des ligaments croisés", se souvient celui qui ne s’entraînait plus avec le noyau de Frédéric Taquin depuis plusieurs semaines. "On m’avait déjà conseillé il y a cinq ans d’arrêter. Mais j’ai continué. J’avais trouvé un médecin qui m’a alors permis de jouer."
Et maintenant, c’est trop ?
"Depuis cinq ans, je joue avec des douleurs continuellement. Je ne peux même plus donner un coup de pied, je ne sais même plus plier ma jambe à plus de 90°. Ces cinq années ont été pour moi des années bonus. Le point d’orgue fut ce titre avec la Raal, dans cette ambiance, dans ce stade. Mais maintenant, le corps ne suit plus."
Mais vous gardez le moral ?
"Oui parce que vu le discours des médecins, j’ai quand même pu revivre ce genre de sensations sur un terrain. De P2 à D2 amateurs, jamais je n’aurais pu imaginer connaître encore ça. Et puis je garde le sourire parce que j’ai reçu pas mal de marques d’affection. Je ne m’y attendais pas. C’est gratifiant. D’un côté, ça veut dire que mon travail a été reconnu."
On vous prédisait à un bel avenir. À 28 ans, ce n’est pas un goût de trop peu ?
"La grosse déception, c’était surtout après mes premières blessures et quand j’ai pris conscience que la carrière professionnelle serait compliquée à tenir. Mais ensuite, non car à chaque fois, en provinciale déjà avec Monsieur Taquin, je savais que c’était du bonus. Tous les entraîneurs avec qui j’ai travaillé ont toujours su que j’étais un joueur avec qui il fallait faire attention. Mais c’était du bonus. En dehors de ces déchirures, je n’avais jamais connu aucune blessure. Mais là, maintenant, je sens que mon corps réagit."
La décision n’a pas été simple ?
"Effectivement. Je suis d’ailleurs resté un peu distant avec le club pendant quelques temps parce que j’étais dans le flou. Je ne savais pas comment réagir. Mais au fond, la décision est logique et en fait, ça me soulage. J’avance. Je suis déçu et frustré mais en même temps fier de ce que j’ai réalisé."
N’avez-vous pas de regret ?
"J’ai pris la décision en âme et conscience. Mais je ne m’entraînais déjà plus depuis un petit temps. Le cœur est pincé, c’est un drôle de sentiment."
L’ambiance du vestiaire ne va-t-elle pas vous manquer ?
"Certainement. Là quand je reviens au Tivoli, c’est un pincement au cœur. Mais ça fait partie du jeu. Je ne vais pas m’arrêter-là. L’histoire n’est pas finie. Je vais passer de l’autre côté. Mais aussi passer beaucoup plus de temps avec mes proches. J’ai perdu ma maman très jeune et mon père a connu pas mal de soucis de santé dernièrement. Cela fait réfléchir."
“Rien de concret”
Quand un joueur met un terme à sa carrière, les chances sont grandes pour qu’il reste dans le giron du football. C’est le cas de Sébastien Phiri. Celui qui bosse dans une boîte d’interim a déjà passé le premier diplôme et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Et pouvoir continuer à voir la vie en vert et blanc l’enchante énormément. “Avec toutes ces blessures, j’ai plutôt regardé le foot au lieu de le pratiquer. Dans ce sens, on prend évidemment du recul. Depuis cinq ans, j’ai d’ailleurs plutôt joué avec ma tête. On voit donc ce sport différemment. Cela, j’ai envie de le transmettre aux jeunes.” De quoi évidemment éveiller l’intérêt de la Raal qui a publié récemment une annonce comme quoi elle recherchait des entraîneurs pour ses jeunes. “On en discute mais les choses doivent se mettre en place. Il faut faire ça en réfléchissant. Je sais que le club aimerait bien voir ses joueurs aller chez les jeunes. Il faut en discuter. Pour l’instant, il n’y a rien de concret. J’ai fait part de mes souhaits et de mes exigences au niveau des catégories d’âge.”
Il a marqué un penalty à de Gea
Promis à un bel avenir, Phiri a évolué aux côtés d’Hazard ou de Benteke en jeunes. S’il a terminé sa carrière en D2 amateurs, Sébastien Phiri a pourtant évolué aux côtés des meilleurs joueurs belges actuels. Chez les jeunes, le Castelbrainois était sur la même feuille de match qu’Eden Hazard ou Christian Benteke en équipe nationale. “C’est gratifiant de me rappeler cela. J’ai évolué aux côtés d’Eden à Tubize et déjà là, il était au-dessus du lot. Quand je croise ses parents, on en discute encore d’ailleurs. Sa carrière ne me surprend pas. Avec lui, j’ai fait les sélections U17, U18 et U19 avec des participations à une Coupe du monde et à un Euro en Belgique. Malheureusement, après, j’ai connu ma première blessure et je n’ai pas pu aller plus loin que les présélections pour les Diablotins.”
Si malheureusement, il n’a pu suivre le chemin balisé par le Brainois, Phiri peut tout de même se targuer d’avoir marqué un penalty à David de Gea (actuellement à Manchester United).
“C’était en plus lors de la séance de penalty et on était au stade de la mort subite. Je n’ai pas tremblé. J’ai aussi affronté Victor Moses. Eux maintenant, ils ne doivent pas faire 8 h-16 h”,
rigole-t-il. “Avec mon premier contrat pro à Gand, ces moments sont peut-être mon meilleur souvenir.”