Nos conseils pour utiliser à bon escient les bâtons lors d'un trail
L’utilisation des bâtons est l’un des sujets de discussions récurrents chez les traileurs. On vous aide à y voir plus clair.
- Publié le 07-06-2019 à 16h47
- Mis à jour le 14-12-2020 à 14h50
L’utilisation des bâtons est l’un des sujets de discussions récurrents chez les traileurs. On vous aide à y voir plus clair.
Les bâtons animent les discussions des traileurs depuis des années. Accessoires indispensables sur certains terrains de jeu ou distances, ils peuvent se muer en une charge inutile et encombrante sur d’autres, notamment sur certains trails dits roulants en Belgique. Pour en faire vos alliés, il faut aussi savoir s’en servir. On vous aide à y voir plus clair en compagnie de Bruno Tonglet. Ce moniteur à l’AFBMN (Association francophone belge de Marche nordique, qui dépend depuis peu de la LBFA) a suivi avec succès une formation, la méthode OTOP, pour initier les traileurs aux bâtons. Outre des séances découverte, comme récemment au Domaine provincial de Chevetogne, il forme aussi les traileurs de la RunExpert Team.
Quand les utiliser ?
"En montée, en descente ou sur le plat, les bâtons peuvent potentiellement être utiles tout le temps", avance Bruno Tonglet, avant de détailler. "Dans les montées, en poussant avec le haut du corps, on fatigue en effet moins les jambes. Alors que dans les descentes, les bâtons offrent un meilleur équilibre du corps et permettent de moins glisser et limitent aussi les impacts." Car il faut savoir que, dans une descente, le choc subi par les articulations est encore plus élevé qu’en courant sur du plat, là où vos articulations sont déjà mises à rude épreuve. Or, il ressort d’études qu’un bon usage des bâtons limite considérablement les impacts en descente, ce qui ne peut qu’être bon pour votre organisme et, in fine, pour finir votre course dans de bonnes conditions.
Sur plat, le recours aux bâtons est plus sujet à discussions. "On ne les sortira peut-être pas au début d’une longue épreuve. Mais quand les jambes deviennent lourdes, on peut tout à fait les utiliser toutes les foulées, voire toutes les cinq ou dix foulées en alternance à gauche et à droite, pour les soulager. On peut aussi donner un coup de bâton côté ornière, pour éviter de glisser."
Comment les utiliser ?
Évidemment, pour que l’utilisation des bâtons offre un maximum de rendement, il faut respecter certaines règles, prévient Bruno Tonglet. "Il faut à chaque fois faire un geste complet, pousser le bâton loin derrière", ajoute-t-il. "Le traileur ne doit faire qu’un axe avec son bâton. Son bras doit être tendu, et les bâtons posés en oblique à 60 degrés, tant devant que derrière. Cela ne sera ne sert à rien de les mettre à l’équerre. Car dès qu’ils touchent le sol, le traileur doit pouvoir pousser dessus. Il est en outre impératif d’ouvrir la main, pour pouvoir faire un geste complet. Si les doigts sont crispés sur la poignée, on va bloquer le mouvement, et les bâtons ne sauront pas passer au niveau du bassin."
Qui dit bâtons, dit également technique de rangement lors des périodes où ceux-ci ne sont pas utiles. "À ce niveau, c’est à chacun de trouver ce qui lui convient le mieux. Certains les mettront dans un sac derrière, d’autres dans leur gilet d’hydratation, d’autres encore attachés à des lanières sur les côtés, ou encore dans un filet devant eux." Une chose est cependant indispensable : avant de vous lancer sur votre course objectif, mettez au point une technique efficace de rangement, sous peine d’être contrarié inutilement des kilomètres durant.
Quel matériel choisir ?
Un bâton n’est pas l’autre, tant au niveau du poids que de la solidité ou encore de l’ergonomie. Et le prix n’y est pas étranger. "Il est préférable d’utiliser des bâtons à plusieurs brins qui s’emboîtent avec des câbles, pour pouvoir les replier et les ranger facilement" , termine Bruno Tonglet. "Au niveau du matériel utilisé, je conseille des bâtons en carbone plutôt qu’en aluminium, car l’aluminium transmet plus vite les vibrations, et augmente le risque des tendinites. Enfin, ma préférence va vers un gantelet plutôt qu’une dragone classique. Le gantelet offre une meilleure précision dans les doigts pour tenir les bâtons."