La folle histoire de Betty Robinson, la plus jeune championne olympique de l'histoire!
Elisabeth Robinson, ce nom ne vous dit probablement rien. C’était pourtant une des plus grandes stars sportives de son époque.
- Publié le 19-02-2019 à 17h15
- Mis à jour le 19-02-2019 à 21h05
Elisabeth Robinson, ce nom ne vous dit probablement rien. C’était pourtant une des plus grandes stars sportives de son époque.Nous sommes dans les années 20. Elisabeth, que tout le monde appelle Betty, est souvent en retard pour prendre le train qui l’emmène à l’école. Quand elle arrive sur le quai et que le train s’est déjà mis en branle, elle a pour habitude de courir à côté des voies pour lui sauter dessus en marche.
Or il se trouve qu’elle court vite. Très vite ! Tellement vite qu’elle impressionne un des professeurs de son école qui se trouve précisément dans le train et qui la regarde par la fenêtre. Comme il est aussi coach de l’équipe scolaire de track and field, il l’invite à rejoindre les athlètes de son groupe. Bien lui en prend !
À 13 ans, la jeune fille file comme le vent et bat tous les garçons du club qui, par la force des choses, sont aussi ses seuls adversaires puisqu’à cette époque, le club ne comporte pas encore de section féminine. Le 30 mai 1928, pour sa première course officielle sur 100 mètres, elle termine deuxième, juste derrière Helen Filkey, la championne des États-Unis. À sa deuxième sortie, elle égale le record du monde !
Tout s’enchaîne alors très vite. Elisabeth intègre le "Team USA", surnom de l’équipe nationale puis part aux Jeux d’Amsterdam de 1928. Les premiers Jeux auxquels les athlètes féminines sont invitées à participer ! Dans la capitale néerlandaise, elle décroche l’or sur 100 mètres, signant au passage un nouveau record mondial. Le jour de cette victoire, Betty n’était âgée que de 16 ans et 342 jours !
De retour aux États-Unis, la jeune fille donne rendez-vous à tout le monde aux Jeux de Los Angeles, quatre ans plus tard, où c’est sûr, son talent brillera d’un éclat plus fort encore ! Malheureusement, quand tombe enfin l’échéance tellement attendue, Betty est incapable d’y prendre part. Son destin a basculé dans l’horreur l’année précédente. Un jour de canicule du mois de juin 1931, elle était passagère d’un petit avion de tourisme qui s’est crashé dans un champ comme cela arrivait souvent aux premiers temps de l’aviation. Lorsque les premiers secours arrivent, ils découvrent la jeune fille inconsciente et bien amochée : les os de son bras gauche forment un angle bizarre. Elle a la jambe gauche à vif et une entaille de vingt centimètres sur le front. Pire, elle ne donne plus aucun signe de vie.
Une jambe plus courte que l’autre
Tout le monde pense qu’elle est morte et son corps est assez logiquement acheminé vers la morgue la plus proche. Sauf qu’en chemin, Betty se réveille. Elle est vivante ! On la redirige vers l’hôpital ! Pendant les onze semaines qui suivent, elle enchaîne les phases de conscience et d’inconscience. Les médecins lui passent le corps aux rayons X et constatent de multiples fractures au fémur gauche et aux bras. Les médecins rafistolent sa jambe à l’aide d’une kyrielle de broches puis la plâtrent des pieds à la tête. Sept mois plus tard, quand elle quitte enfin l’hôpital, Betty se déplace en fauteuil et l’une de ses jambes est désormais 1,5 centimètre plus courte que l’autre.
Malgré tout cela, la jeune fille ne se laisse pas abattre. Armée d’une détermination sans faille, elle reprend la marche puis la course. Certes, il lui reste des séquelles de son accident. Par exemple, elle est incapable de plier le genou suffisamment pour prendre le départ en position accroupie. Qu’à cela ne tienne, elle prend l’habitude de démarrer d’une position debout ! Et aussi incroyable que cela puisse paraître, elle réintègre ainsi l’équipe américaine pour le relais 4 x 100 mètres des Jeux de Berlin en 1936 !
Huit ans après sa victoire à Amsterdam et surtout cinq ans après le crash, Betty et ses trois coéquipières remportent la première place. C’est la deuxième médaille d’or olympique pour la petite coureuse du train. La dernière aussi. Elisabeth Robinson prend ensuite la décision d’arrêter le sport. On ne la reverra dans les stades que dans un rôle de bénévole jusqu’à son décès en 1999 à l’âge de 87 ans.
* Betty Robinson