Des Springboks trois étoiles au sommet de la planète ovale
L’Afrique du Sud est de retour au sommet de la planète ovale.
- Publié le 02-11-2019 à 19h46
L’Afrique du Sud est de retour au sommet de la planète ovale. Au terme d’un match qu’elle a maîtrisé de bout en bout, l’Afrique du Sud est venue à bout de l’Angleterre pour décrocher sa troisième Coupe du monde (32-12). Les Springboks ont construit leur succès en deux temps. Largement dominateurs dans le combat et en mêlée fermée, les coéquipiers de Vermeulen ont d’abord fait la course en tête grâce à des pénalités de Pollard avant d’inscrire deux essais en fin de match. Après 1995, après 2007… les Springboks sont à nouveau sur le toit du monde et s’offrent un maillot trois étoiles à l’instar des All Blacks.
Au terme d’une Coupe du monde somptueuse, frappée le temps d’un week-end par les typhons, c’est la loi du plus fort qui a prévalu avec des Sud-africains qui émergèrent au décompte final d’une rencontre longtemps cadenassée.
Le rugby est aussi ce sport qui sacre roi du monde les deux tiers du temps la même équipe (six en neuf éditions). Soit les All Blacks (1987, 2011 et 2015), avec leur jeu de mouvement et de passes, soit les Springboks, dans un style plus direct, frontal et brutal, qui a eu raison des rêves anglais d’un deuxième sacre après celui de 2003. Ainsi que de ceux de l’hémisphère Nord de s’inviter une deuxième fois au festin des nations sudistes. Les coéquipiers de Siya Kolisi ont tout simplement écœuré le XV de la Rose. L’Angleterre n’a rien pu faire par la défense imperméable de son adversaire, ainsi qu’à la mêlée destructrice du pack sud-africain. Après avoir fait la course en tête grâce au pied d’Handre Pollard, les Boks ont enfoncé le clou en fin de match sur deux essais magnifiques de Makazole Mapimpi et Cheslin Kolbe. Favoris après avoir sorti la Nouvelle-Zélande, les hommes d’Eddie Jones sont passés complètement à côté de leur rendez-vous. C’est la troisième finale de Coupe du monde perdue par les Anglais.
Au terme d’un âpre combat, Siya Kolisi, premier capitaine noir des Springboks, pouvait brandir le trophée Webb-Ellis. Au coup de sifflet final du match, Kolisi souligna le côté symbolique du troisième titre mondial décroché par les Springboks après 1995 et 2007. "Nous avons tellement de problèmes dans notre pays mais nous avons une telle équipe, nous venons d’origines différentes, de races différentes mais nous nous sommes rassemblés avec un but unique et nous voulions l’atteindre", déclara le capitaine des Boks. "Avant le match, notre coach Rassie Erasmus nous avait dit : nous ne jouons pas pour nous-mêmes. Nous jouons pour notre peuple au pays. C’est ce que nous voulions faire. Nous avons apprécié le soutien que nous avons reçu."
Le premier sacre des Springboks, à Johannesburg en 1995, avait marqué l’histoire du rugby mais aussi celle de l’Afrique du Sud. Le président Nelson Mandela avait alors endossé le maillot vert et jaune. Le stade de Johannesburg, principalement rempli de supporteurs blancs, avait scandé son prénom. Sur le terrain, l’ailier Chester Williams était alors le seul joueur noir. Disparu il y a quelques semaines, l’ombre de l’ailier planait au-dessus de Yokohama…