Jeu de balle: Kerksken prive Thieulain d'inaugurer le palmarès de son tournoi
Les demi-finales et finale de ce samedi ont symbolisé la réussite à tous égards de ce premier tournoi de Thieulain (voir notre édition dominicale papier).
- Publié le 19-08-2018 à 13h34
- Mis à jour le 20-08-2018 à 10h41
Les demi-finales et finale de ce samedi ont symbolisé la réussite à tous égards de ce premier tournoi de Thieulain (voir notre édition dominicale papier).
Sportivement, il y a eu du suspense, davantage parfois que durant les éliminatoires, même si les verdicts des demi-finales sont secs. Tout le monde en redemande. Rendez-vous donc en 2019.
En ouverture de journée, Isières secoua d'entrée un Kerksken qui avait choisi de laisser Dochier sur le banc, à charge pour le duo De Vits-Brassart d’occuper, respectivement, le pivot et le grand-milieu. Avec un Couteau tranchant à la frappe et à la livrée, les Athois menaient rapidement 2-0, Famelart ayant coupé De Vits à 40 à 2 pour une chasse à mi-trapèze. Sans s'énerver, les Alostois s'appuyèrent sur leur frappe (De Vits et Nantel) pour déflorer leur marque sur jeu blanc (1-2), puis sur leur tamis, à l'image de Nantel, pour égaliser dans la foulée. Couteau évité, on alla solliciter davantage Scarcez, au fond du jeu, avec succès, Jonas ayant pourtant bien débuté. Nantel, lui, répondait présent à chaque sollicitation. Du coup, Kerksken prenait les commandes à 3-2. Survint alors probablement le tournant de la partie. Deux larges de Monnier notamment coûtaient un 0-40 dans la vue, mais Couteau était incapable de conclure, commettant même une courte à 40-30. A 40 à 2, Monnier livrait plein fond et Scarcez remisait mais Charloteaux gagnait facilement la chasse situé à mi-trapèze. Dupont sortait alors de l'anonymat, mais cela ne changea rien à la donne. A 5-2, le grand-milieu de la Fraternelle frappait deux fois entre les perches pour revenir de 15-40 à 40-40. De Vits forçait alors une chasse à la grande corde. Scarcez livrait plein fond mais le rechas de Nantel fut sans pardon pour Dupont qui contre-rechassait hors des limites. Dans le 9e jeu, Brassart et Nantel frappaient outre mais le jeu montait une fois encore à 40-40. Dugauquier faisait l’erreur d'aller chatouiller l'orgueil du «Gant d'Or» en titre qui remisa entre les perches la balle de la qualification pour la finale.
L'ambiance montait encore d'un cran lors de l'apparition de Thieulain et de Tourpes. Ce derby qui a fait couler beaucoup d'encre par le passé en nationale 2 n'était pas aussi disproportionné qu'il y paraissait sur le papier. Les jeunes Tourpiers de Francy Maes n'avaient rien à perdre face aux puissants «Canaris» et ces derniers montraient rapidement qu'ils prenaient très au sérieux la réplique de l'équipe de Ligue A, qui jouera en N2 en 2019. Le jeune Maxime Daubechies (1 outre) montrait aux Leuzois qu'ils faisaient bien d'être concentrés. Et Tourpes de remporter le premier jeu sur une courte et une «baraque» de Delbecq. Vandenabeele et Metayer signaient alors chacun un jeu blanc pour remettre les pendules à l'heure. Très concentrés, les Leuzois, bien emmenés par l'extraterrestre Metayer, pouvaient également compter sur un puissant Becq à la grande frappe. Le «Canaris» soignaient aussi leurs passages dans le tamis, mais cela n'empêchait pas Tourpes, à 3-1, d'insinuer le doute dans l'esprit de Becq. Des outres successives d'Olivier Daubechies, de Roger et de Warmoes d'entrevoir le gain du 5e jeu à 40-30 mais M. Daubechies concédait un «quinze» avant que son papa ne décorde son rechas à 40-40. Thieulain venait d'avoir chaud, mais même à 4-1, les Tourpiers ne s'avouaient pas vaincus. Belle attitude puisque des outres d'Olivier Daubechies et de Roger permettaient aux «Bleus» de réduire l'écart (4-2). Vandenabeele et Metayer (jeu blanc) s'appliquaient ensuite pour étouffer tout espoir de retour ans l’œuf. Metayer enfonçait définitivement le clou en trouvant encore deux fois le chemin des perches, parachevant ainsi la qualification de ses couleurs pour la finale.
Pour l'apothéose, Dochier remplaçait Charloteaux à Kerksken. Dans le jeu d'ouverture, Becq et Metayer se mettaient déjà en évidence pour permettre à Thieulain de s'adjuger le jeu initial. Ensuite, Delbecq, pas très en verve ce samedi, dilapidait une marque de 40-0 suite à deux «baraques» et une outre de De Vits, repassé à la grande corde. Et à 40-40, Nantel livrait... entre les perches pour s'octroyer la chasse à mi-trapèze. Dans la foulée, Dochier (2 outres) faisait passer Kerksken devant: 2-1. A 30-40, Metayer – étrangement 4e livreur! - s'illustrait, coup sur coup, dans le carré de service pour laisser Thieulain dans la partie. De Vits menait encore 40-0 dans le 5e jeu, mais deux outres de Metayer et une de Becq forçaient le «quinze» décisif, sur lequel Dumoulin décordait sa livrée pour une chasse à mi-trapèze. Une outre de Nantel à... 40-40 donnait le premier break à Kerksken à 4-2 et avec un nouveau mièvre passage dans le tamis de Delbecq (2 larges), les «Rouges» prenaient option sur la victoire (5-2), d'autant que Dochier livrait entre les perches à 40-40 sa 3e balle du jeu, non sans avoir concédé trois «baraques», et alors que Becq avait aussi décordé sa livrée à 40-30. A 6-2, personne ne voyait Thieulain encore être capable d’inaugurer son palmarès, mais c’était sans compter sur ce diable de Metayer qui livrait entre les perches pour prolonger le suspense et engranger le 2e jeu de 40 à 2 sur les six mis en jeu jusque-là. Dans le jeu suivant, Dumoulin ressentait une vieille douleur au tendon rotulien du genou droit et cédait sa place à Gossuin à 0-15. Pris à froid, «papy» Philippe ne s’en laissait pas conter et prenait son jeu face à De Vits. Avec un Becq à un haut niveau à la frappe, les Leuzois réalisaient l’improbable en forçant le 13e jeu. Hélas pour eux, Dochier l’entamait dans le tamis et choisissait de ne pas le céder: une «baraque», deux outres, une «baraque» et deux outres, tel fut le cheminement de ce jeu qui offrait ainsi la victoire finale à des Alostois qui sont vraiment la bête noire des «Canaris» en tournois cette saison, lesquels s’inclinent au stade ultime de ce genre d’épreuves comme ils le firent à Alost et à Braine-le-Comte. Maigre consolation sans doute, Tanguy Metayer était logiquement élu meilleur joueur de la journée, mais Nicolas Becq, régulier mais moins spectaculaire que son grand-milieu de coéquipier, n’aurait pas fait tache pour ce prix…
LE TECHNIQUE DE LA FINALE
LES RÉSULTATS
Kerksken – Isières 7-2
Thieulain – Tourpes 7-2
Kerksken – Thieulain 7-6
LES EQUIPES
MM. Druart et Mariaule ont aligné:
Kerksken: Monnier et Charloteaux (Dochier); D. De Vits, Brassart et Nantel.
Isières: Dugauquier et Famelart; Couteau, D. Dupont et Scarcez.
Thieulain: Vandenabeele et Delbecq; Dumoulin (Gossuin), Metayer et Becq.
Tourpes: Warmoes et O. Daubechies; Sauvage, M. Daubechies et Roger.
LE TECHNIQUE
> Kerksken 7 jeux (32 «quinze», perd 1 jeu de 40) bat Isières 2 jeux (22 «quinze», perd 3 jeux blancs et 1 jeu blanc). Balles outres. – Au rechas: Brassart et Dupont 3; Couteau et Nantel 2; De Vits et Monnier 1. Au contre-rechas: De Vits 1. Livrées mauvaises: Scarcez et Monnier 3; Brassart, Charloteaux, Dugauquier et Famelart 1. Courtes: Couteau et Scarcez 1.
> Thieulain 7 jeux (33 «quinze», perd 1 jeu de 40) bat Tourpes 2 jeux (14 «quinze», perd 1 jeu de 40 et 3 jeux blancs). Balles outres. – Au rechas: Metayer 3; O. Daubechies, Dumoulin et Roger 2; Becq, M. Daubechies, Delbecq et Warmoes 1. Au contre-rechas: Metayer 1. Livrées mauvaises: Delbecq et Warmoes 2; M. Daubechies 1. Courte: Delbecq 1.
> Kerksken 7 jeux (40 «quinze», perd 2 jeux de 40) bat Thieulain 6 jeux (41 «quinze», perd 4 jeux de 40). Balles outres. – Au rechas: Metayer 4; Becq 3; De Vits et Dochier 2; Brassart et Nantel 1. A la livrée: Dochier 9; Metayer 4; Nantel 1. Livrées mauvaises: Dochier 6; Delbecq 4; Metayer et Vandenabeele 3; Brassart, Dumoulin et Monnier 2; Becq 1.
Nicolas Nantel: "Constamment se remettre en question"
Une victoire de Kerksken, une de plus, ne devrait pas déchaîner les passions auprès des joueurs alostois mais Nicolas Nantel, ayant évolué une fois encore à un bon niveau, ne l'entend pas de cette oreille: «Cela nous aurait fait mal de perdre cette victoire après avoir mené 6-2. A ce moment-là, nous nous sommes un peu relâchés, alors que les joueurs de Thieulain se sont arrachés devant leurs supporters pour revenir à 6-6. Vu notre manque de régularité, ce retour adverse était mérité.»
Et à 6-6, avec un Benjamin Dochier dans le tamis, la confiance était de mise. «Avec Benja, c'est au-dessus ou mauvaise. Avec le vent qui soufflait avec la livrée, on sait qu'il est capable, même si on a toujours un petit doute actuellement avec son genou. Cette fois encore, les sifflets des supporters de Thieulain l'ont motivé. Plus on le siffle ou on le hue, il en remet une couche.» (rires)
En demi-finale, Isières a secoué Kerksken d'entrée mais cela n'a pas eu l'heur d'inquiéter plus que cela les «Michiels Boys». «Nous avons débuté de manière un peu molle, mais en nous remettant en question, nous savions que nous allions remonter la pente à 0-2. Il suffisait de jouer dans le jeu et de ramener les livrées dan le trapèze. Ensuite, nous avons bénéficié de leurs erreurs pour creuser l'écart et gagner notre qualification.»
Avec cette troisième victoire consécutive en tournois après Alost et Braine-le-Comte, Kerksken est occupé à construire sa rampe de lancement. «Nous nous remettons en question à chaque lutte. Nous savons que nous n'aurons pas à paraître pour vaincre. Nous sommes animés de la même envie de gagner contre un concurrent direct comme face à une équipe un peu moins forte sur papier. On connaît la donne pour les playoffs. Cette formule est impitoyable et l'on sait que tout peut basculer n'importe quand. Il suffit de voir la blessure encourue par Thomas Piérard. Baasrode n'est pas au mieux aujourd'hui et cette mésaventure peut arriver même à Kerksken. Il ne faudrait pas une autre blessure que celle de Benja qui gère son genou depuis quelques semaines.»
En face, c'est le début de lutte qu'on pointait du doigt pour expliquer la défaite finale. «Nous débutons bien, mais au lieu de faire 2-0 en menant 1-0 et 40 blanc, nous concédons l'égalisation», explique Nicolas Becq. «Ensuite à 2-2, nous revenons de 0-40 à 40-40 ; malheureusement, Guillaume (Dumoulin) livre hors es limites. Face à Kerksken, on ne peut pas se permettre de rater ce genre d'opportunités. Courir après le score face aux Alostois n'est jamais gagnant. Ici, à 2-6, nous avons dit que nous n'avions rien à perdre. Philippe (Gossuin) signe une belle rentrée, mais à 6-6, Benja (Dochier) ne m'a pas laissé l'occasion de livrer. C'est râlant mais on n'y peut rien. Benja reste Benja dans le tamis. Chapeau à lui.»
Nicolas Becq peut se satisfaire de sa prestation personnelle tant en demi-finale qu'en finale. «Je me sens bien depuis quelque temps. Peut-être est-ce dû au fait que j'ai été en congé ces trois dernières semaines. C'est de bon augure pour la fin de la saison et les playoffs. On espère surtout que la blessure au genou de Guillaume Dumoulin (NdlR: une vieille douleur au tendon rotulien s'est réveillée) sera vite résorbée. De mon côté, j'ai oublié mon début de saison difficile. Je sens que je suis à un bon niveau mais que je peux encore progresser. J'espère pouvoir le faire durant les playoffs. Déçu de ne pas avoir eu le prix du meilleur joueur? Franchement non. Tanguy (Metayer) le mérite amplement.»