Cédric Van Branteghem : “Le COIB entend bien jouer un rôle sociétal de plus en plus important”
À l’approche des Jeux olympiques de Paris, l’instance olympique noue encore de nouveaux partenariats tout en renforçant les anciens.
- Publié le 25-04-2024 à 20h38
Le COIB a officialisé ce jeudi un nouveau partenariat avec Foodmaker, le producteur belge de repas ultra-frais ayant développé une chaîne de restaurants sains. Sur la route des Jeux olympiques, l’entreprise fournira donc aux athlètes des repas de haute qualité et adaptés à leurs besoins. Cédric Van Branteghem, le CEO du comité olympique belge, nous explique les raisons de ce rapprochement et la stratégie globale en matière de partenariats.
Cédric, en quoi ce partenariat est-il particulièrement important ?
”Pour plusieurs raisons. Au COIB, notre mission première est évidemment d’offrir aux sportifs belges les meilleures conditions de préparation possibles en vue des Jeux olympiques, pour les voir ensuite prester lors de cet événement. Mais depuis deux ans, avec le président Jean-Michel Saive et le conseil d’administration, nous travaillons aussi sur une mission plus large, une mission que je qualifierais de sociétale. Les jeunes regardent les sportifs de haut niveau, ils les érigent en exemples et sont inspirés par eux. Ce type de rapprochement, avec des partenaires qui sont très proches de nos valeurs (ici l’excellence – pour nos athlètes – et le respect – du corps, de la nature), est donc très important. Foodmaker nous accompagnera évidemment à Paris, que ce soit au village olympique ou à la Lotto Belgium House, mais aussi dans nos différents camps de base en Belgique.”
Tant que je serai CEO, on ne s’associera pas à une marque de fast-food.
Le COIB compte de très nombreux partenaires et sponsors. Quel est le profil d’entreprises que vous recherchez ?
”Ce n’est pas un profil en particulier que nous recherchons mais surtout des partenaires avec lesquels nous partageons des valeurs. Il nous est arrivé il y a quelque temps de refuser un partenariat avec un acteur du domaine de l’alimentation après avoir estimé que nos valeurs n’étaient pas alignées et que la qualité n’était pas au rendez-vous. Quand il y a un beau montant cash à a clé – pour être clair, je ne parle pas ici de millions mais tout de même –, il est difficile de dire non. Mais quand on croit en ce qu’on fait, on ne peut quand même pas renier son message ou transiger sur les valeurs. Tant que je serai CEO, on ne s’associera pas à une marque de fast-food par exemple.”
Quelle est la périodicité des contrats que vous signez ?
”Généralement, ils portent sur une olympiade, c’est-à-dire quatre ans. Mais il y a des exceptions.”
Êtes-vous d’autant plus sollicité que nous sommes dans une année olympique ?
”Oui, c’est clair. Quand les Jeux approchent, l’intérêt des entreprises est très élevé et cela va évidemment dans les deux sens. Il y a des besoins très différents à rencontrer en ce qui nous concerne. Par exemple, nous avons récemment trouvé un accord avec 6d Sports Nutrition, ce qui nous permettra de répondre à des besoins spécifiques pour les compétitions, pour la préparation, pour les stages, etc. Ce ne sont pas les partenariats les plus connus, mais ils sont vraiment indispensables et ils répondent à tous les critères de qualité que nous recherchons.”
Quel est l’apport des partenaires commerciaux, donc du privé, dans le budget de fonctionnement du COIB (NdlR : 10 millions d’euros) ?
”Il constitue environ 70 % de nos ressources : la plus grande partie émane de quelques grands partenaires (NdlR : Belfius, Deloitte, Delhaize, Matexi, Orange et Toyota) et 20 % de l’ensemble est rétrocédé par le CIO, lui-même sous contrat avec de grands sponsors. Par ailleurs, la Loterie Nationale intervient à hauteur de 25 % du budget. Il faut savoir aussi que nous sommes subventionnés à hauteur de 8 % du fédéral.”
55 % du budget est investi dans le sport de haut niveau.
Quels sont les investissements que vous réalisez ?
”Aujourd’hui, 55 % du budget sont investis dans le sport de haut niveau. En direct ou via des subsides à des projets spécifiques comme des équipes nationales, des équipes de relais, de potentiels tops 8, les formations des coaches, l’apport des experts, le sport psychology network, etc. Ces projets sont toujours mis sur pied avec les fédérations ou les partenaires de sport de haut niveau. L’autre partie du budget va vers le marketing pour donner un retour aux partenaires, et certainement aussi pour partager différents messages, sur les réseaux sociaux, pour inspirer les jeunes, partager les valeurs olympiques, etc. De plus en plus on essaie de faire évoluer notre stratégie et de jouer pleinement notre rôle sociétal (égalité des genres, durabilité, etc.). Le COIB est présent dans de nombreux programmes, pas toujours connus, mais ce sera plus visible après Paris. Cet aspect sociétal intéresse du reste très fort nos partenaires…”