Nicolas Gilsoul nous raconte son horrible crash de l'intérieur: "On serre les fesses et on passe à l'essoreuse"
Indemne, l'équipier de Thierry Neuville nous a raconté son accident et les minutes qui ont suivi.
- Publié le 12-05-2019 à 11h33
- Mis à jour le 13-05-2019 à 11h48
Indemne, l'équipier de Thierry Neuville nous a raconté son accident et les minutes qui ont suivi.
Il était près de minuit hier quand nous avons réussi à rentrer en contact avec Nicolas Gilsoul, sorti de l'hôpital. "Nous y avons été héliportés pour des examens de contrôles, mais tout était en ordre et on est sorti très vite," nous explique l'équipier de Thierry Neuville revenant sur les circonstances de son impressionnante "boîte" comme il dit.
"La note était sommet droite 160. Donc un virage à fond les yeux fermés. C'était le premier passage dans une nouvelle spéciale que nous avions reconnue à du 40 km/h à cause du brouillard. On n'avait sans doute pas bien vu que la sortie de rétrécissait un peu. Cela passait à fond mais peut-être sur une trajectoire plus précise. A 20 cm près, c'était bon. Lorsqu'on a tapé le talus, j'avais déjà annoncé le gauche suivant car cela va très vite. Quand j'ai senti que cela ne se passait pas comme prévu, j'ai serré les fesses, tendu les jambes pour bien me caler et on est passé à l'essoreuse."
Une fois la voiture immobilisée, les équipiers se sont directement parlés: "On s'est demandé si cela allait. Nous étions un peu sonnés, mais on ne sentait rien cassé. Par chance mon baquet est moulé à la forme de mon dos, on est bien protégé et je n'ai pas mal. Le parebrise avait explosé dans le choc et l'on est sortis par là. Ce n'était pas évident et l'on est heureux que des spectateurs nous tendent le bras pour nous aider à nous extirper de là." Les pilotes veulent instinctivement toujours quitter rapidement de leur épave car ils craignent l'incendie et savent qu'un autre pilote arrive deux minutes derrière.
"J'étais étourdi. Thierry m'a dit qu'il ne se sentait pas très bien. Je lui ai conseillé de se coucher, de respirer bien fort et de garder son casque puis je suis retourné à la voiture pour déclencher la balise de secours et demander de l'assistance médicale."On a effectivement vu plusieurs fois l'équipier chipoter dans la Hyundai. "De l'huile coulait sur les disques et cela faisait des flammettes. J'ai donc été chercher une fois l'extincteur situé sous mon siège. Puis je suis encore retourner chercher le téléphone de Thierry. Il n'y avait pas de réseau à cet endroit. J'ai donc essayé de prévenir le team par radio. Par chance, l'antenne n'était pas cassée et j'ai pu entrer en contact avec l'équipe."
On a parlé d'une blessure à la jambe pour Thierry, qu'en est-il? "Il saignait à son pied. Sa chaussette était rouge. Il a reçu des éclats de verre mais rien de grave. Cela a juste nécessité deux points de suture."
Hors jeu, Nicolas espérait maintenant que son équipier Sébastien Loeb allait pouvoir prendre la deuxième place et chiper trois points à leur rival Sébastien Ogier. "Il est revenu à cinq secondes du pilote Citroën. C'est un dieu. C'est magnifique ce qu'il fait ici. J'espère qu'il va finir deuxième."Et la suite? "On se sent tous les deux super bien dans l'auto. L'harmonie est parfaite. Le train a quitté le quai et l'auto évolue à chaque course. Ce type d'accident fait partie des risques de notre métier. Je suis serein pour la suite. Vivement le Portugal dans trois semaines."