Adieu Niki, héros de légende
Le triple champion du monde a marqué au fer rouge l’histoire de la F1.
- Publié le 22-05-2019 à 07h42
- Mis à jour le 22-05-2019 à 09h04
Le triple champion du monde a marqué au fer rouge l’histoire de la F1. La grande famille du sport automobile est en deuil cette fin de semaine à Monaco.
Après Charlie Whiting, disparu à la veille du premier GP à Melbourne, un autre membre éminent du monde de la F1 s’est éteint ce lundi.
Niki Lauda était âgé de 70 ans et père de quatre enfants. Triple champion du monde en 1975, 1977 et 1984, Niki Lauda était surtout connu et populaire pour avoir survécu à un horrible accident lors du GP d’Allemagne 1976 au Nürburgring. Brûlé vif, défiguré, l’Autrichien était célèbre dans le monde entier et est redevenu un héros admiré et respecté par toutes les générations grâce au film Rush sorti en 2013 retraçant sa carrière et ses duels épiques face au Britannique James Hunt en 1976, l’année de son crash.
Issu d’une famille bourgeoise, Niki Lauda a vite coupé les ponts avec sa famille voyant d’un très mauvais œil son implication en sport auto. Il grimpe les échelons du sport auto et en 1971 emprunte de l’argent à sa famille pour se payer son premier GP, chez lui, aux commandes d’une March.
En 1973, il doit mentir à son team BRM en prétextant l’arrivée d’un gros sponsor pour encore pouvoir disputer le GP de Monaco. Mais la chance lui sourit enfin. Troisième devant la Ferrari de Jacky Ickx avant d’abandonner, le jeune Autrichien est repéré par Enzo Ferrari qui l’engage.
En 1975, il décroche son premier titre pour la Scuderia. L’année suivante, il mène allègrement le championnat en arrivant au GP d’Allemagne où il échappe miraculeusement à la mort lorsque sa Ferrari s’embrase après un terrible accident. Il ne devra finalement la vie qu’au courage héroïque d’Arturio Merzario sorti de sa monoplace pour l’extraire du brasier.
Brûlé au troisième degré au visage, Niki est transféré à l’hôpital d’Adenau. Un prêtre lui donne l’extrême onction, mais six semaines plus tard, après avoir souffert le martyre, il fait preuve d’un force de caractère et d’une détermination incroyables pour se présenter sur la grille de départ du GP d’Italie à Monza. Incroyable, mais vrai : l’Autrichien veut défendre son titre mondial face à son grand rival, James Hunt!
Il se présente en tête du championnat lors de la finale au Japon, trois points devant le Britannique. Mais il pleut à torrent et après un tour seulement, Niki jette le gant : "C’était trop dangereux. Le jeu n’en valait pas la chandelle. "
Lauda perd le titre mais pas la vie. Un an plus tard, Niki prend sa revanche en décrochant une seconde couronne avant de claquer la porte de Ferrari.
Fin 1979, après deux saisons chez Brabham, il prend une première retraite et crée sa compagnie aérienne, Lauda Air. En 1982, Ron Dennis parvient à convaincre celui que l’on surnommait l’Ordinateur de reprendre sa carrière chez McLaren.
Deux ans plus tard, en 1984, il remporte son troisième sacre pour un demi-point face à Alain Prost. À Zandvoort en 1985, il remporte le dernier GP des Pays-Bas à ce jour et annonce sa retraite, définitive cette fois.
Niki Lauda aura pris le départ de 171 GP signant 24 poles, 54 podiums et donc 25 victoires.Consultant chez Ferrari en 1992, puis directeur de Jaguar en 2001, l’Autrichien fut recruté en 2012 par Toto Wolff pour devenir président non-exécutif de Mercedes F1 Team.
Absent du paddock depuis une transplantation pulmonaire en août dernier, il ne cessait de reporter son retour dans le stand Mercedes, les médecins lui interdisant de voyager car son système immunitaire était trop affaibli.
C’est finalement suite à une nouvelle opération aux reins qu’il est décédé ce lundi entouré de sa famille. Il a rejoint Juan Manuel Fangio, Graham Hill, Gilles Villeneuve et Ayrton Senna au paradis des légendes de la F1. Cette même F1 qui lui rendra de nombreux et vibrants hommages en cette fin de semaine à Monaco, là où il s’était révélé voici 46 ans...