WEC 6H d'Imola : Valentino Rossi sauve l'honneur des Italiens !
La fête chez WRT avec un doublé en GT et une 6e place en Hypercar libérateurs.
- Publié le 22-04-2024 à 08h18
Il y avait du monde, un public très passionné et enthousiaste ce dimanche à Imola pour la 2e manche du championnat du monde d'endurance. Comme prévu, la course a été très animée avec un gros carambolage au départ oeuvre de Mathieu Vaxivière, des figures en tous genres sous la pluie après la mi-course et une arrivée au finish entre Toyota et Porsche. Du grand spectacle certes qu'offre le WEC, mais aussi une énorme défaite de Ferrari laissant un goût amer aux tifosi.
Ferrari la plus rapide à Imola
Comme elle l'a prouvé en qualifications avec le triplé mais aussi lors de la première moitié de course sur le sec, la 499P était clairement l'Hypercar la plus rapide sur le tracé bolognais, surtout avec ses jeunes pilotes. Sans une averse et une stratégie incompréhensible de rester trop longtemps en slicks sur le mouillé alors que ces lourdes Hypercars sont clairement inconduisibles dans ces conditions, la Scuderia aurait sans doute signé le doublé avec les deux protos rouges, la jaune de Kubica-Schwartzman-Yé ayant pointé un instant devant avant d'écoper d'un passage obligé par le stand suite à une infraction de Robert Kubica sous drapeaux jaunes, puis une faute du pilote chinois.
On voyant le premier proto de Ferrari échouer au pied du podium malgré plusieurs records du tour, on se demandait si Mattia Binotto, l'ex-ingénieur stratège de la Scuderia en F1, n'était pas venu prêter main forte à AF Corse ce week-end...
Les Rouges qui n'ont pas gagné non plus en GT avec leur 296 GT3 devront se rattraper à Spa et au Mans.
Sarah Bovy tamponnée avant le départ
Cela n'a pas été un meilleur jour pour l'écurie locale Lamborghini. On a pourtant vu un instant la C63 pointer dans le Top 5 au début de l'averse avec un Eduardo Mortara mettant la pression sur les Ferrari sur le mouillé. Mais le proto vert est ensuite rentré dans le rang pour terminer à nouveau hors des points. Une deuxième C63 sera la bienvenue au Mans tout comme les deux Cadillac supplémentaires car aligner une seule auto dans ce championnat très compétitif n'est clairement pas un avantage.
Quant aux Huracan GT3, on ne les a pas vues non plus. On sait que la jaune pilotée par un des moins bons Bronze (un vrai gentleman driver) n'a aucune chance de bien figurer, tandis que la rose de Sarah Bovy s'est faite percuter avant même le départ.
"Malykhin en pole a voulu faire un départ de Supercup et a donné un coup de frein pour surprendre tout le monde avant l'extinction des feux, expliquait la Iron Dame. Tu ne fais pas cela quand tu as 17 pilotes Bronze derrière toi. Tout le monde a été surpris et a dû piler sur les freins. Et son équipier sur l'autre Porsche n'a pu m'éviter. Moi j'ai failli rentrer dans la BMW partant juste devant moi (la victorieuse de Darren Leung). Il y avait des dommages et surtout j'ai eu dès lors des soucis électriques ou électroniques. Le faisceau était touché. Je me suis arrêtée deux fois pour tenter de faire un reset et à la fin c'est reparti. Mais on avait perdu trop de tours, je pense quinze, et le team a décidé de préserver la voiture pour Spa et Le Mans. Cela fait notre troisième abandon consécutif après Sebring en Imsa et Barcelone en ELMS. Cela commence à bien faire ! Mais bon, si c'est le prix à payer pour bien figurer au Mans, je l'accepte !"
La grand messe du dieu Rossi
Heureusement, l'honneur des Italiens a été sauvé par le plus populaire de leur pilote, une vraie star adulée et respectueuse de ses fans, Valentino Rossi. Après un bon double relais de l'ex-champion moto, la BMW 46 a pris la tête aux mains de Maxime Martin quand il a commencé à pleuvoir. Les deux pilotes pros ont été quasi les seuls à traverser l'orage sans pneus rainurés. Cela leur a permis de prendre le meilleur sur la Porsche Manthey favorite de Malykhin-Sturm-Bachler, finalement troisième. Une stratégie parfaite et un pilotage qui le fut tout autant même si le Belge a été pénalisé d'un "Drive Through".
"C'était chaud entre Augusto et Maxime et on se demandait comment on allait pouvoir gérer cela, quand la pénalité est tombée ce qui a résolu notre problème, souriait le boss de WRT Vincent Vosse. "Augusto a pris le meilleur sur moi sur piste mouillée, mais je suis revenu dans son sillage sur le sec, racontait Maxime. Je klaxonnais derrière quand on m'a averti par radio que j'avais une pénalité pour apparemment une vitesse un peu excessive sous Full Course Yellow."
Valentino Rossi: Je connais Spa, je n'oublierai pas mon bonnet, mes gants et mon écharpe"
De quoi l'obliger à se contenter d'une deuxième place en GT fêtée comme une victoire par toute l'équipe et un Valentino Rossi faisant le show sur le podium comme à la grande époque de ses succès mondiaux sur deux roues. Tous acquis à sa cause et frustré par la débâcle Ferrari, les tifosis ont apprécié le week-end sans faute de leur dieu Rossi, le copain que tout le monde voudrait avoir. Un Valentino remerciant chaleureusement chaque personne du team et se réjouissant de venir à Spa dans un peu plus de deux semaines : "Je connais bien la Belgique et Spa, je n'oublierai pas mon bonnet, mes gants et mon écharpe," plaisantait-il.
BMW 4e force en Hypercar
Mais le bonheur de Vincent Vosse ne se limitait pas au fantastique doublé de ses GT: "La Porsche et son équipage reste les plus rapides, mais on a fait la stratégie parfaite. L'amateur de la N°31 Darren Leung devait rouler 1h45 selon le règlement et il est rentré après 1h45.05 en n'ayant effectué qu'un seul ravitaillement. Je suis très heureux de voir que l'on a deux équipages pour gagner. On est habitué à jouer devant et quand on ne monte pas sur le podium comme au Qatar cela vous met toujours un peu plus de pression. Je suis aussi très content du pas franchi avec nos Hypercars. Bon, Dries a de nouveau connu un week-end noir le pauvre avec l'élimination directe de sa voiture quand Marco Wittmann a été pris dans le carnage du départ. Mais avec la N°20 on a constamment tenu notre rang dans le sillage des Ferrari, Porsche et Toyota. On était la quatrième force du plateau ce week-end alors qu'on était l'avant-dernière au Qatar. C'est réjouissant. A une heure de l'arrivée, Sheldon mettait la pression sur la 2e Toyota pour la 3e place et pointait devant la seconde Porsche usine. Malheureusement on a écopé d'une pénalité pour une rentrée au stand un peu dangereuse. Il a d'ailleurs failli toucher un de ses mécanos. Et ensuite il a commis une petite erreur en traversant un bac à graviers. Au final, on termine sixième, mais on était pas loin en course du rythme des meilleurs. C'est encourageant. On va continuer à bosser pour être plus proche encore à Spa où l'on a déjà bien testé et surtout au Mans où l'on espère pouvoir jouer un rôle en vue même si l'on ne fera logiquement pas partie des favoris."