Freddy Loix: "Pieter me dit quand je freine comme un vieux"
Invité sur la Skoda de Tsjoen, Freddy Loix n’est pas de retour pour un 12e succès.
- Publié le 26-06-2019 à 19h51
- Mis à jour le 26-06-2019 à 20h29
Invité sur la Skoda de Tsjoen, Freddy Loix n’est pas de retour pour un 12e succès. Avec la première nationale de Thierry Neuville sur sa Hyundai WRC du Mondial, le retour de Freddy Loix constitue l’autre grosse attraction du rendez-vous yprois de ce week-end.
À 49 ans, le recordman du nombre de succès dans la cité des Chats (11, un chiffre qui devrait tenir encore de nombreuses années) a accepté l’invitation du double vainqueur Pieter Tsjoen pour piloter la Skoda Fabia R5 de son nouveau team PTR (Pieter Tsjoen Racing).
"Avant ma participation à l’épreuve provinciale de Wervik il y a une dizaine de jours, mon dernier départ en rallye remontait à l’East Belgian 2016", raconte un toujours souriant Limbourgeois avant tout de retour pour "se faire plaisir".
"Fast Freddy" se dit donc tout à fait prêt à perdre son titre d’invincibilité en Skoda dans la cité des Chats.
"D’abord je ne suis pas Seb Loeb. Il a 4 ans de moins que moi et n’a jamais pris sa retraite. Ensuite, je dois avouer que je suis devenu un peu fainéant. Je travaille dans une concession Aston Martin à Zaventem et je n’ai plus vraiment le temps de me préparer comme les pros. Et puis, je l’avoue, quand je monte à côté de mon poulain Sébastien Bédoret, je sens que je ne suis plus de la même génération. Je ne prends plus les mêmes risques…"
Par contre , il peut toujours compenser par son énorme expérience. Ainsi, pour sa remise en jambes à Wervik, Freddy a terminé 3e à 6.4 du vainqueur Seb Bédoret et moins de deux secondes de Vincent Verschueren.
"Il ne s’agissait pas de montrer que je pouvais encore aller vite, mais bien de remettre la machine en route", poursuit notre ex-ambassadeur mondial auteur de trois scratchs en douze spéciales. "J’ai surtout cherché les meilleurs réglages pour Ypres. J’avais un bon rythme mais je manquais encore de régularité."
Il en a aussi profité pour prendre ses marques avec son nouveau copilote, un certain Pieter Tsjoen. Pas le genre à (se)mettre la pression. "Si si, il met quand même la pression, mais de manière amusante. Il y a une bonne ambiance dans l’auto. C’est un pilote aussi. Il ressent donc très bien les choses. Et n’hésite pas à me dire quand j’ai freiné comme un vieux."
S’il ne s’attend pas vraiment à pouvoir à nouveau jouer la gagne après trois ans de quasi absence totale, le professeur Freddy surveillera de près son jeune élève Sébastien Bédoret.
"Ce qu’il lui manque encore pour s’imposer en Belgique ? Je dirais une bonne mise en route. Il a toujours un peu de mal à rouler à bloc dès le début du rallye, dès les premiers kilomètres. Et puis il manque encore d’expérience face à un Kris Princen qui roule comme moi les quatre ou cinq dernières années. Il n’est pas évident du tout pour un jeune loup de rouler durant toute une épreuve sur le même rythme qu’un gars comme Princen sans jamais commettre de faute. Mon conseil à Seb est de terminer toutes les spéciales dans le top 3, d’être régulier, de ne pas crever. Ypres, c’est long, très long."
Freddy Loix sait de quoi il parle. Aujourd’hui, il a tourné la page et quand on lui demande s’il préférerait accrocher une douzième victoire samedi soir ou voir son poulain lui succéder au palmarès, le coach de Skoda n’hésite pas une seconde.
"Le premier succès de Seb me ferait plus plaisir. La fête serait aussi grande."
Mais il sera quoi qu’il arrive au bureau, lundi chez Aston Martin Zaventem.
"Oui, mais peut-être sur dix cylindres au lieu de douze…"
“La différence dans les T”
Onze victoires, quatorze podiums et 113 scratchs à Ypres, mais où donc Freddy Loix a-t-il fait si souvent la différence durant deux décennies dans le Westhoek ? “Tout le monde a toujours pensé et dit que je faisais la différence dans le vite.
Que j’utilisais chaque centimètre de la route et que je faisais donc la différence dans les courbes rapides. Mais j’ai aussi surtout gagné du temps dans des situations plus lentes, dans les innombrables T dont regorge le parcours, où vous devez rester très concentré et passer aussi proprement que possible pour garder la vitesse la plus élevée possible en sortie. Si vous êtes plus rapide de 1 km/h en fin de virage, vous pouvez faire une différence de 0” 2 au bout de la ligne droite suivante, ce qui semble être insignifiant, mais à la fin de la spéciale, cela s’accumule et se transforme en quelques secondes. C’est cela qui fait la différence. Mais c’était très bien que tout le monde pense que je faisais la différence dans le vite, car du coup mes concurrents prenaient souvent encore plus de risques et partaient à la faute.”
Mister Ypres avec onze succès
En s’imposant à onze reprises en vingt ans dans la classique belge, Freddy Loix a fait beaucoup mieux que les trois mousquetaires réunis (4 victoires pour Patrick Snijers et Robert Droogmans et une seule pour Marc Duez). Un record qui ne sera peut-être jamais battu. Avec les deux victoires de son équipier Pieter Tsjoen, l’équipage de la Skoda totalise 13 succès yprois.
96 : Toyota Celica GT Four
97 : Toyota Celica GT Four
98 : Toyota Corolla WRC
99 : Mitsubishi Carisma GT WRC
08 : Peugeot 207 S2000
10 : Skoda Fabia S2000
11 : Skoda Fabia S2000
13 : Skoda Fabia S2000
14 : Skoda Fabia S2000
15 : Skoda Fabia R5
16 : Skoda Fabia R5