Nigel Bailly, pilote belge et paraplégique : "Montrer que les P.M.R ont leur place aux 24H du Mans"
Le Belge se produit en lever de rideau des 24 heures en LMP3 cette semaine.
- Publié le 14-06-2019 à 15h19
- Mis à jour le 14-06-2019 à 22h39
Le Belge se produit en lever de rideau des 24 heures en LMP3 cette semaine.
Quand on pense à un pilote belge à mobilité réduite, on se souvient d’Arnaud Van Schevensteen, cet amputé d’une jambe qui disputa plusieurs éditions des 24 heures de Spa. Il y a désormais Nigel Bailly. Membre de la filière du pilote quadri-amputé Frédéric Sausset, celui qui a été prénommé en hommage au champion de F1 1992 vise une participation au Mans en 2020. Nigel roule déjà dans le Sarthe cette année dans le bien-nommé Road to Le Mans sur une Ligier. Encore une étape de plus vers le saint-graal…
Nigel, qu’est-ce que ça fait de courir au Mans ?
On réalise qu’on marche sur les traces des grands. On touche de près la légende. A côté de cela, la piste n’est pas facile à apprendre vu qu’elle est très longue. Je n’ai fait que 6 tours en essais. Cela dit, moi et mes équipiers Moussa et Takuma ne sommes pas ridicules. Nous étions 38e sur 50, avec une grosse marge de progression.
Comment avez-vous intégré la filière SRT41 ?
Par hasard. Je suis tombé sur un article traitant du lancement d’une filière qui souhaitait recruter trois pilotes handicapés avec comme objectif final de faire Le Mans en 2020. Cela m’a incité à m’inscrire aux sélections. Je n’étais pas le meilleur mais j’ai eu ce petit grain de chance qui a fait que j’ai été pris.
Comment côtoyez-vous Frédéric Sausset ?
C’est une personne extraordinaire. Du jour au lendemain, il s’est retrouvé amputé des 4 membres. Les défis qu’il a relevés après cet orage de la vie, c’est incroyable. Il est désormais team principal de notre équipe. Et croyez moi, c’est le plus stressé de nous tous !
Être handicapé, ce n’est pas si négatif que cela finalement puisque vous faites Le Mans grâce à cela…
Oui, ça ne sert à rien de se le cacher. Maintenant, notre objectif est de rouler aux côtés des pilotes valides. Nous ne souhaitons pas les dépasser mais nous en rapprocher au maximum. Nous voulons clairement montrer que nous avons notre place sur la piste et les paddocks, que cela soit au Mans ou ailleurs.
Y a-t-il encore des étapes à franchir avant Le Mans 2020 ?
Il est prévu de faire l’ELMS.
Et après ?
Je n’y pense pas trop encore mais j’aimerais faire les 24H de Spa et courir en IMSA aux USA. Daytona serait le rêve !