Fernando Alonso aux 24 Heures du Mans : “Le titre est plus important qu’une deuxième victoire au Mans”
Fernando Alonso dispute sa dernière course d’endurance avec Toyota.
- Publié le 14-06-2019 à 14h05
- Mis à jour le 14-06-2019 à 22h39
Fernando Alonso dispute sa dernière course d’endurance avec Toyota. Même si l’effet Alonso s’est un peu estompé par rapport à l’an dernier, l’Espagnol reste la star des 24 H du Mans, le pilote dont tous les fans veulent la photo ou encore mieux l’autographe. Nous l’avons rencontré à l’avant-veille d’une course décisive pour son championnat.
Fernando, cela fait quoi de revenir au Mans en tant que tenant du titre ?
"Cela ne change pas grand- chose, si ce n’est qu’on a un peu moins de pression. Moi, mais surtout Toyota. On l’a fait ! J’ai toujours autant de respect pour cette course qui choisit son vainqueur."
Vous partez à nouveau grands favoris.
"C’est vrai même si on a vu aux premiers essais que les protos privés étaient plus proches cette année grâce à leur travail mais surtout une ETO (équivalence de performances) revue par rapport à l’an dernier. Mais sur le papier, on garde la voiture la plus rapide et la plus solide. Ce sera à nouveau un challenge contre nous-mêmes et contre l’épreuve, laquelle s’est déjà montrée très dure par le passé avec les favoris et particulièrement Toyota. Cela fait plusieurs années déjà qu’ils ont la meilleure auto mais ils n’ont toujours qu’une seule victoire. Logiquement, on doit signer le doublé si on signe la course parfaite et on évite les ennuis comme en 2018. Mais cela ne se passe pas toujours comme prévu. Du coup, on s’est préparé à l’imprévisible."
Quand on a déjà gagné une fois et qu’on revient dans un baquet de pointe, on ne peut que viser nouveau un succès ?
"On va essayer de gagner bien sûr, mais honnêtement j’aimerais surtout être champion du monde d’endurance dimanche après-midi. Je pense plus à ce troisième titre qu’à une autre victoire. Un septième place nous suffit si nos équipiers s’imposent. Cela peut paraître facile, mais il est très possible de ne pas terminer cette course et alors là vous pouvez dire au revoir au sacre et à une année de travail."
C’est votre dernière course en LMP1, du moins cette année. Que pensez-vous de cette catégorie ?
"Ce sont des autos magiques, plus avancées technologiquement que les F1 grâce à un règlement plus libre. On peut par exemple programmer d’utiliser le traction control dans le virage 14. Les pneus sont aussi nettement meilleurs. On peut effectuer un quadruple relais de 600 km avec le même train en pointant toujours dans le même dixième. On peut donc attaquer, on ne doit pas économiser ses gommes comme en GP. C’est étrange car ici on fait de l’endurance et en F1 c’est du sprint..."
Vous croyez donc toujours dans l’avenir du WEC ?
"Bien sûr. Il y a 62 voitures ici, un record, avec quatre classes bien remplies. Il manque juste une nouvelle catégorie de pointe pour attirer de nouveaux constructeurs. C’est pour cela qu’ils vont ouvrir le championnat aux Hypercars."
Vous reverra-t-on un jour en endurance après cette édition du Mans ?
"C’est bien possible. J’ai décidé de ne pas repartir pour une saison complète avec Toyota car je veux rester libre pour relever d’autres défis : revenir en F1 si une belle opportunité se présente, disputer une saison complète en Indy pour mieux préparer les 500 Miles ou autre chose. Mais je reviendrai peut-être un jour. En WEC et certainement aux 24 Heures."
Les dirigeants du DTM vous ont approché. Est-ce une piste pour 2020 ?
"Pas dans l’immédiat, non."
Qu’allez-vous faire après Le Mans ?
"Prendre un peu de vacances. Cela fait des mois et des mois que je cours partout. J’ai mérité un peu de repos. Mais je sais que la course va vite me manquer. Je préfère toujours passer un week-end sur un circuit qu’à la maison. Ma saison 2019 ne se termine pas ce week-end. J’ai encore quelques courses au programme. Vous le découvrirez bientôt."