L'autre regard: le désert et l’addition
Un commentaire de Miguel Tasso.
- Publié le 09-01-2019 à 15h19
Un commentaire de Miguel Tasso.Parce qu’on parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, il est utile de rappeler à la nouvelle génération que, jadis, le Dakar se disputait en Afrique. Si, si. À ses débuts, à la fin des années 70, le rallye Paris - Dakar partait même de la place Vendôme pour arriver sur la plage sénégalaise. Incroyable mais vrai. Désormais, tout est bien logique.
En vertu de la subtile dérive des continents, de la mondialisation grandissante, des menaces terroristes et des caprices des marchands de sable, le Dakar se dispute depuis 2009 en… Amérique du Sud. Cette année, il a carrément élu résidence au Pérou.
Rien qu’au Pérou : un peu comme si les dieux incas étaient nés jadis avec un casque sur la tête. On nous dira que ces déménagements n’enlèvent, à l’arrivée, pas grand-chose à l’ADN du rallye : le soleil a toujours rendez-vous avec la dune et avec d’énormes bacs à sable émouvants. À la réflexion, le Dakar est juste devenu une sorte de marque qui, au gré des humeurs, peut se déposer aux quatre coins du monde. L’empire d’essence n’a pas de frontières.
On parle déjà, en coulisses, d’un possible retour en Afrique. Pourquoi ne pas imaginer, dans la foulée, un parcours du côté des déserts de Chihuahua et de Sonora, à la frontière entre le Mexique et les États-Unis ? Pour corser le défi, les concurrents pourraient même être obligés d’escalader un… mur pour atteindre l’arrivée !