Jean-Louis Schlesser, organisateur de l’Africa Eco Race: "Huit mois que nous préparons cette course"
Jean-Louis Schlesser, organisateur de l’Africa Eco Race, dresse le portrait de l’édition 2019.
- Publié le 31-12-2018 à 14h34
- Mis à jour le 31-12-2018 à 15h46
Jean-Louis Schlesser, organisateur de l’Africa Eco Race, dresse le portrait de l’édition 2019. Top départ ! Lancé dimanche de Monaco, la 11e édition de l’Africa Eco Race s’apprête à débarquer au Maroc pour le jour de l’An. Avec plus d’une centaine d’équipages, le seul rallye marathon africain prépare l’avenir sous la surveillance étroite de la FIA qui espère englober l’épreuve dans un futur championnat du monde des rallyes tout-terrain à l’horizon 2020.
Une perspective qui enchante bien évidemment son patron, Jean-Louis Schlesser, ancien champion automobile et, toujours aujourd’hui, le recordman de victoires dans cette discipline…
L’Africa Eco Race s’élancera ce mardi au Maroc. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
"On est dans les starting-blocks, comme depuis une décennie. On prépare chaque édition pratiquement un an à l’avance. Chaque année en fin de course, nous prenons environ trois mois pour faire le bilan et analyser les choses. Cette année, nous avons démarré les inscriptions en avril. Et puis il faut aller dans les pays pour obtenir les autorisations, rencontrer les autorités, etc. C’est un travail qui se fait plusieurs mois en amont."
De telles aventures sont toujours très particulières, très fortes…
"Tout à fait. On a réussi à conserver tout ce qui est aventure, comme en Mauritanie où les concurrents vont se régaler avec 70 ou 80 kilomètres sans notes, au cap. C’est quelque chose qui n’existe nulle part ailleurs et qui fait toute la difficulté et l’adrénaline du rallye-raid."
Ce tracé africain rappelle les Dakar organisés durant les années 80 par Thierry Sabine…
"L’Africa Eco Race est toujours restée fidèle à l’esprit de Thierry Sabine. Tout d’abord l’Afrique, bien sûr. Mais aussi dans sa conception, ses bivouacs, son parcours. Nous essayons de perpétuer cette tradition du rallye-raid à l’ancienne tout en y apportant les moyens techniques modernes indispensables à l’organisation d’une épreuve de cette envergure…"
Cette 11e édition sera également tournée vers le respect de l’environnement…
"Oui, c’est en tout cas ce que l’on essaye de porter. Nous avons la chance que tous les participants soient très responsables. 30 % d’entre eux ont d’ailleurs une association et essayent de faire bouger les choses. Ils le font par passion, par envie et essayent de ramener des vêtements pour les enfants, des lits d’hôpitaux et même une ambulance. Nous aussi, à l’Africa Eco Race et en partenariat avec l’AMADE, nous allons offrir, comme l’an dernier, tout au long du parcours plus de 1 000 lampes solaires à des jeunes enfants qui n’ont pas accès à l’électricité chez eux. C’est très important pour tous les participants de contribuer au développement des pays traversés à travers ces petites opérations."
Quel regard avez-vous sur le parcours de cette 11e édition ?
"Cette année le parcours sera encore vraiment passionnant. Nous serons de retour en Mauritanie et nous allons même découvrir de nouveaux endroits au Maroc. Instauré l’an dernier, nous organiserons également une étape Marathon baptisée 500 miles dès le lendemain de notre arrivée en Mauritanie. Ce sera un parcours avec beaucoup de navigation. Et comme d’habitude, il y aura du sable, des dunes et des franchissements !"
Sportivement, quels seront les équipages à suivre ?
"Du côté des motos, l’Italien Botturi (Yamaha) et le Norvégien Ullevalseter (KTM) vont mener la danse devant un peloton sans cesse grandissant. En auto, nous fêtons le retour à la compétition de Kenjiro Shinozuka, mais également l’arrivée de nombreux concurrents italiens très affûtés. Chez les camions, Tomecek, Jacinto, le Néerlandais Van Velsen ou votre compatriote Igor Bouwens, seront les poids lourds à surveiller de près…"
Intégrer à la fois le Turkmen Desert Race et l’Africa Eco Race dans la Coupe du monde, puis le futur championnat du monde doit vous ravir…
"Nous avons été contactés par la FIA pour figurer au calendrier de la Coupe du monde dès 2019 avec le Turkmenistan et pour intégrer le championnat du monde, dès 2020 avec l’Africa Eco Race. C’est un projet important qui permettra de crédibiliser cette discipline dans les années à venir…"