Siméon voit son rêve de MotoGP tourner au vinaigre: "Une saison pire qu’imaginée..."
Très déçu de sa saison, le Belge veut profiter de ses derniers Moto GP
- Publié le 05-10-2018 à 08h17
- Mis à jour le 05-10-2018 à 10h20
Très déçu de sa saison, le Belge veut profiter de ses derniers Moto GP. Comme pour Stoffel Vandoorne en F1, même si la comparaison s’arrête là car ils n’en sont pas au même stade de leur carrière, le rêve de MotoGP de Xavier Simeon a tourné au cauchemar cette année. Alors qu’avec le GP de Thaïlande, ce week-end à Buriram, il reste cinq manches, notre compatriote n’a pas encore réussi à déflorer le score et occupe actuellement la 27e place du classement sur 31 pilotes.
"On est loin du résultat espéré en début de saison", nous confie-t-il. "Je savais que ce serait très compliqué, mais c’est pire encore. Je suis très déçu. C’est très dur à accepter. Le niveau du Moto GP est vraiment très relevé cette année. Et les pilotes devant commettent peu de fautes. Les saisons précédentes, même en partant dernier, il était possible de marquer des points en restant juste sur la moto, en rejoignant l’arrivée. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je ne suis pas le seul à galérer. Prenez le cas de Thomas Luthi, vice-champion du monde Moto2 l’an dernier. Lui aussi a toujours un score vierge. J’ai réussi à mes yeux quelques bonnes courses compte tenu du niveau, mais cela ne se traduit pas dans les classements. J’ai commis des erreurs quand il ne le fallait pas. Je n’ai pas réussi à profiter des rares occasions."
Et du coup, il s’en est pris à nouveau plein la figure. "Bien sûr que c’est dur mentalement. Cela me ronge vraiment à l’intérieur. Je suis là, exposé sur le devant de la scène, et le grand public ne comprend pas que je sois aussi loin."
Les raisons sont multiples, comme pour Stoffel en F1. "Oui, c’est dingue ce qui lui arrive avec McLaren. C’est triste car c’est un top pilote. Mais je sais ce que c’est quand le matériel n’est pas à la hauteur, quand le contexte n’est pas top et qu’il faut se battre face aux meilleurs du monde."
Comme Vandoorne, Siméon s’apprête donc à disputer ses cinq derniers GP. "Il est clair que je ne roulerai plus en MotoGP l’an prochain. Je vais donc essayer de profiter de mes dernières courses au plus haut niveau. Essayer de sauver l’honneur en marquant un point. Même si ce sera dur."
Et puis rebondir et se reconstruire ailleurs : "Je sais que je reste un très bon pilote. Je ne suis capable de grandes choses que dans un bon contexte. Avec Zélos, on travaille sur un avenir complètement différent. J’ai 29 ans, j’adore toujours rouler et je mérite une meilleure image. Ma carrière est loin d’être terminée."
Et le meilleur pour notre motard est peut-être encore à venir…
"L’endurance et l’électrique"
À 29 ans, Xavier veut se battre à nouveau pour la victoire, les podiums et les titres.
Après avoir réalisé le rêve de tout pilote de moto, Xavier Siméon doit maintenant songer à son futur, à sa reconversion dans une autre discipline.
"J’ai eu la chance de rouler huit ans en GP, mais aujourd’hui je n’ai plus envie de continuer à m’enfermer là-dedans. Je n’envisage plus un retour en Moto2, je préfère m’orienter vers d’autres disciplines pour la décennie à venir."
Toujours en sprint ou plutôt vers l’endurance dans laquelle s’est illustrée jadis son papa Michel ? "Mon truc, c’est plus le sprint. Mais si je vais en Super Bike, ce sera pareil qu’en MotoGP. Si vous n’êtes pas dans un top team officiel, vous jouez entre la 10e et la 15e places. Je ne veux plus cela. Je veux retrouver le goût de la victoire, du plaisir derrière le guidon, ce stress et cette adrénaline quand vous savez que vous pouvez jouer la gagne."
Alors ce sera plutôt vers les courses de longue haleine, les 24 Heures du Mans, le Bol d’Or. "Mon instinct me pousse effectivement dans la voie de l’endurance, avec une bonne moto et le soutien d’une usine. Je voudrais suivre l’exemple de Mike Di Meglio qui a disputé quelques saisons en MotoGP sans gloire, mais a gagné les 24H cette année et est devenu vice-champion du monde d’endurance."
Mais il existe aussi une alternative. "On travaille en effet sur un autre projet passionnant, sur le long terme, la moto électrique. Un nouveau championnat va voir le jour en 2019 avec pour commencer cinq courses en lever de rideau des Moto GP. D’autres bons pilotes mis sur le carreau des GP comme Randy de Puniet ou Bradley Smith seront de la partie. Cela risque de susciter pas mal d’intérêt. C’est une grosse option."
Aucun essai n’a cependant encore été effectué : "Non, même sur la route, je n’ai encore jamais essayé une moto électrique, mais je sais que les meilleures bécanes peuvent atteindre tout de même les 250 km/h. Comme en voiture, cela peut représenter le futur."
Alors Xavier Siméon deviendra-t-il bientôt un pionnier des courses de deux roues électriques comme Jérôme D’Ambrosio l’a été sur quatre roues après sa saison en F1 ? Combiné avec quelques grandes endurances pour débuter, cela pourrait faire un joli programme.
Et le nom Siméon pourrait enfin briller à nouveau.
"L’avantage d’avoir déjà testé ici à Burinam"
Après un long voyage de plus de douze heures, Xavier Siméon est arrivé à Buriram, à cinq heures à l’ouest de Bangkok en Thaïlande. "J’aime bien ce circuit sur lequel j’ai déjà eu l’occasion de tester durant l’hiver en Moto GP, confie le Bruxellois. Or on a vu cette saison que j’étais toujours plus à l’aise sur les tracés où j’avais déjà pu m’entraîner au préalable. Bon, cela ne signifie pas que je sois hyper confiant non plus. Je sais bien que je ne vais pas d’un coup gagner quinze places. Mais j’espère pouvoir viser entre la 15e et la 20e position à la régulière."
Pas de gros changements depuis qu’il pilote une moto plus récente, la version 2017 au lieu de la 2016 de début de saison. "À Misano, j’ai ressenti une différence, mais à Aragon, j’ai éprouvé plus de mal. Je n’ai pas trouvé qu’elle fonctionnait terriblement bien. Et en regardant les résultats de l’année précédente, j’ai constaté que cette moto n’avait pas fait de bons résultats sur le circuit espagnol."
Il reste en principe deux courses à Xavier au guidon de la Ducati 2017. "Oui, à voir si mon ancien équipier est pressé de revenir ou pas. C’est deux au minimum mais cela pourrait aussi être plus…"