Icardi, le talent fâché de l'Inter Milan
Le désormais ex-capitaine du club lombard (Samir Handanovic a repris son brassard) a décidé de ne pas se rendre à Vienne pour le match d'Europa League.
- Publié le 14-02-2019 à 18h44
- Mis à jour le 15-02-2019 à 09h13
Le désormais ex-capitaine du club lombard (Samir Handanovic a repris son brassard) a décidé de ne pas se rendre à Vienne pour le match d'Europa League.
Mauro Icardi et l'Inter Milan, c'est un peu le : "fuis-moi je te suis, suis moi je te fuis". Une relation particulière, fortement présente dans le football moderne, qui s'amplifie lorsqu'on est capitaine d'une équipe mythique d'Italie... Auteur de nombreuses frasques et paroles déplacées depuis quelques saisons, le capitaine (déchu) des Nerazzurri a souvent enchaîné les maladresses qui, soit dit en passant, ne lui ont toujours pas été fatales. Son talent indéniable et son apport conséquent sur les terrains de Serie A lui sauvent la mise à coup sûr. Souvent remis en question dans la Botte, le statut de l'Argentin a donc pris un nouveau tournant depuis deux jours. La direction du club a décidé de lui retirer son capitanat qu'il avait acquis en 2015, suite aux propos que Wanda Nara (sa femme et agent) a tenus à la télévision italienne concernant son contrat il y a trois jours maintenant. Sans plus attendre, la réaction du clan Icardi a fusé. L'attaquant a décidé de ne pas faire le déplacement dans la capitale autrichienne ce jeudi pour la rencontre de C3 face au Rapid Vienne. Analyse d'une situation délicate qui devrait pousser l'Inter et son ex-capitaine au divorce…
Son autobiographie a cassé son lien avec les supporters… et la Curva Nord
En Italie, les tifosi font partie intégrante d'un club de foot. Le milieu ultra, qui s'y est développé premièrement dans cette partie de l'Europe, est très présent au sein des grosses cylindrées italiennes. Les ultras de la Curva Nord n'ont jamais lié d'amour inconditionnel pour l'homme portant le brassard du club pendant plus de trois saisons. Le fossé s'est même creusé un peu plus lorsque le natif de Rosario expliquait une anecdote dans son autobiographie publiée en octobre 2016…l'année de ses 23 ans. "J’enlève mon maillot et mon short pour l’offrir à un enfant (NdlR : après un match perdu face à Sassuolo en championnat en février 2015). Un homme lui arrache des mains et me le relance avec dégoût. J’avais envie de le frapper pour son geste de bâtard. Je l’ai insulté. J’étais prêt à affronter les supporters un par un. Ils ne savent pas que j’ai grandi dans un des quartiers avec le plus fort taux de criminalité en Argentine. Ces supporters sont 50 ? 100 ? 200 ? Pas grave, je leur ramène une centaine de criminels argentins pour les tuer ici à Milan", remettait en avant la Gazzetta dello Sport pour placer en contexte la situation chaotique de l'Argentin en Lombardie.
Le communiqué incisif des fans acharnés nerazzurri suivant ce passage et banderoles en tout genre déployées lors des rencontres à San Siro ont eu raison de sa réputation. "100 buts et 100 trophées n'effaceront pas le fait que tu es une merde" (voir photo ci-dessus).
Le mal était fait et la guerre d'ego lancée. Dépitée, la légende du club et vice-président de l'Inter, Javier Zanetti, n'est même pas venu aux secours de son jeune élément, perdu dans sa connerie. "Pour nous, les tifosi sont ce qu'il y a de plus important et tout le monde doit les respecter".
Wanda Nara (sa femme et agent) mal vue dans le milieu du ballon rond
Son histoire de coeur a tout d'une love story, suivie de près par les médias. Car la saga Wanda Nara - Icardi n'a toujours pas fini de faire parler d'elle. Pour rappel, Icardi avait "chipé" la compagne de son ex-coéquipier et compatriote, Maxi Lopez.
Depuis l'officialisation de leur couple, Wanda Nara était devenue sa conseillère et agent. Cette dernière, à l'image de son mari, utilise des moyens peu orthodoxes pas toujours réfléchis afin d'obtenir la meilleure situation possible. Sauf qu'elle s'est désormais mise à dos les dirigeants de l'Inter à force de jouer avec les nerfs du clan Beppe Marotta. Ses coups de sang dans la presse et son chantage détourné pour la prolongation de son contrat (qui court jusqu'en 2021) n'ont donc pas porté leurs fruits. À moins que cette façon de faire était calculée pour forcer un départ ?
Pirlo a en tout cas félicité l'homme fort de Milan sur Sky Sports suite à son geste fort de lui retirer le brassard. "Il fait du bon travail. C'est une bonne prise de position : il montre qu'il y a un club qui est au-dessus, les joueurs viennent ensuite."
Radja Nainggolan et Mauro Icardi, même combat ?
En interne, le vestiaire ne respire pas la sérénité. Les affaires liées au Ninja se sont (enfin) calmées il y a quelques semaines suite à son pacte "de bonne conduite" établi avec les décideurs milanais. C'est désormais le buteur maison qui a décidé de bouleverser les codes et le bon déroulement des choses. "Tout ce qui se dit autour perturbe l’équipe et Icardi. Ces choses mettent l’Inter en difficulté, l’équipe dont il était le capitaine. C’est lui qui a décidé de ne pas venir à Vienne, il était convoqué contrairement à ce qui était raconté dans la presse. Il nous a dit qu’il ne participerait pas au voyage", expliquait son entraîneur, Luciano Spalletti, en conférence de presse d'avant-match. Un moment regrettable qui ne fera pas aller mieux une formation malade, quelque peu à la rue ces derniers temps. Les Interistes sont troisièmes, à vingt points du rival turinois, et peuvent se faire rapidement dépasser par les équipes qui collent aux trousses (5 points séparent l'Inter de la Lazio, septième).
Une pépite convoitée
Son talent n'a jamais laissé insensibles les formations du top européen. Souvent évoquée dans ce dossier épineux, la Casa Blanca de Madrid n'a, à aucun moment, caché son intérêt pour ce buteur né. Depuis 2009, Benzema est le seul pur "9" qui a réellement conquis le coeur des supporters locaux. Florentino Perez aimerait lui trouver un concurrent de taille, capable, lui aussi, de faire basculer un match sur une action de but (comme ce fut le cas de Benzema face à l'Ajax mercredi soir).
Son contrat prend fin dans moins de deux ans et sa valeur marchande ne cessera de diminuer au fil du temps. On évoque un montant de plus de 100 millions d'euros pour s'offrir les services d'un enfant terrible, qui aura 26 ans la semaine prochaine, du milieu footballistique. Le Barça, le PSG et le Real Madrid sont les principales équipes sur le coup, capables de se l'offrir. On évoque également un regard attentif de la Juventus sur l'attaquant argentin...
L'Inter, éliminé avec les honneurs en Champions League, sera dans l'obligation de réagir en Autriche après sa série de mauvais résultats (hormis ce week-end avec sa victoire à Parme) et son élimination précoce en Coupe d'Italie. Réponse sur le terrain du Rapid à 18h55.