Cyrielle, la femme qui ne rate jamais sa cible : "Elle peut devenir une star internationale de darts électroniques"
Cyrielle Staquet, championne de Belgique de fléchettes électroniques à la recherche de sponsors.
- Publié le 04-05-2024 à 14h18
Laissez-moi vous présenter Cyrielle Staquet, la numéro 1 belge de fléchettes électroniques. Dans les pas de l’Anversois Dimitri Van den Berghe qui vient début mars de battre le champion du monde Luke Humphries à l’UK Open, Cyrielle ambitionne de se mesurer aux meilleures mondiales lors du World Challenge of Champions qui se disputera fin mai à Chicago.
Mais elle a un problème : le financement de sa carrière. Ne tournons pas autour du pot : la Louviéroise recherche des sponsors. Qui devraient accourir : les darts, désormais retransmis en live sur RTLplay, deviennent de plus en plus populaires.
Première leçon
Les fléchettes, Cyrielle est tombée dedans à l'âge de 14 ans. Il faut dire que son père était un joueur de bon niveau. Dès l'année d'après, sa fille disputait à Londres son premier championnat international. Elle s'inclinait - à l'impossible nul n'est tenu - devant la championne du monde en titre. C'était le début de l'aventure. Mais que d'années de travail, que de sacrifices et de chemin parcouru depuis. "Aux fléchettes, explique-t-elle, vous commencez par acquérir la posture et la manière de lancer. Pour cela, le joueur qui prend son équilibre pose le pied droit sur la ligne au sol, tend le bras, coude plié à 90 degrés, puis lance la flèche à l'horizontal en suivant le mouvement du bras tout en visant la bulle".
Tout est millimétré. La bulle complète a un diamètre de 44 mm, la demi-bulle fait 17 mm et le triple 40 mm sur 20 mm, la cible étant placée à 2,37 m ou 2,44 m. Et Cyrielle pratique avec un même talent les fléchettes traditionnelles à pointe d’acier et les darts électroniques, discipline où elle est championne.
À 29 ans, elle est tout simplement la numéro 1 belge depuis 2021, la seule à posséder le niveau élite. Elle s'entraîne quotidiennement, joue tous les week-ends et dispute en France deux tournois par mois, qu'elle gagne systématiquement. Pour son père, "elle écrase la concurrence".
Le secret : s'armer le mental et apprendre à gérer le stress. "Au plus je joue, au plus j'apprends. Je joue sans arrêt depuis quinze ans et je continue de progresser. Chaque lancer est différent. Mes défaites sont à chaque fois pour moi des leçons qui me forcent à aller de l'avant".
En équipe avec Della Valentina, Steve Parent et Jean-Mi Ratazzi, Cyrielle Staquet a été championne d’Europe. La Belge a remporté en France l’Open des Hautes-Vosges, à plusieurs reprises. Fin janvier, elle gagnait le tournoi des Hauts de France. Et encore celui des Pirates, l’an passé, en Bretagne, en se classant devant les hommes.
Pour Vincent Staquet, sa fille a un avenir international tracé. "Cyrielle peut devenir une star internationale de darts électroniques. J'ai découvert son talent à l'âge de 13 ans. À la différence de beaucoup qui ont tendance à lancer en lob, Cyrielle avait tout de suite le bon lancer. Un lancer bien franc, bien sec. Un lancer d'homme."
SOS sponsors
Après le championnat d’Europe à Salou, que la Belgique a remporté ce vendredi soir, la Belge disputera le championnat de France. Dans l’intervalle, elle ambitionne le championnat du monde à Chicago.
Si rencontrer les meilleures mondiales ne lui fait pas peur, la question des sponsors ramène aux dures réalités. La fédération ne prend pas les frais en charge. Or l’inscription, les vols et l’hébergement sont coûteux. Et Cyrielle, bien que diplômée en secrétariat, est en recherche d’emploi. Un appel est donc lancé. Alors que le sport rencontre un succès croissant, la championne attend les sponsors.