Les grippe-sous face aux gros sous : les modèles de gestion de Tottenham et Liverpool s'affrontent aussi ce samedi
Tottenham - Liverpool : ce sont aussi deux modèles de gestion qui s’affrontent à Madrid.
- Publié le 30-05-2019 à 09h29
- Mis à jour le 30-05-2019 à 14h29
Tottenham - Liverpool : ce sont aussi deux modèles de gestion qui s’affrontent à Madrid. Un triplé retentissant pour qualifier Tottenham en finale de Ligue des champions et renverser l’Ajax Amsterdam. Lucas Moura a été le grand homme de la demi-finale retour des Spurs, un an et demi après son arrivée en provenance du Paris Saint-Germain.
Ironie du sort : le Brésilien de 26 ans est le dernier joueur transféré par Tottenham, qui a dépensé 28,5 millions pour lui le 31 janvier 2018. Entre-temps, Liverpool a dépensé plus de 180 millions pour s’attacher les services d’Alisson Becker (arrivé de l’AS Rome), de Naby Keita (venu du RB Leipizig), de Fabinho (transféré de Monaco) et de Xherdan Shaqiri (débarqué de Stoke City). Une comparaison qui met en exergue les différents modèles de gestion entre les deux clubs anglais.
Une définition différente du mot mercato
Deux mercatos sans le moindre recrutement. Tottenham fait office d’Ovni dans le football anglais, où l’ouverture des transferts mise souvent avec dépenses par millions. Mais les Spurs ont décidé de nager à contre-courant et ont misé sur la stabilité, plutôt que d’acheter pour acheter. Un choix payant puisque les joueurs, qui se connaissent tous sur le bout des doigts, ont créé d’impressionnants automatismes, sans tomber dans le piège de la routine grâce à un Mauricio Pochettino passé maître dans l’art de l’optimisation des qualités de ses joueurs au service du collectif.
Du côté de Liverpool, les débuts de Jürgen Klopp en 2015 ont été marqués par un recrutement massif (Firmino, Mané, Wijnaldum, Matip, Salah) agrémenté par l’arrivée à maturité de jeunes talentueux (Robertson, Alexander-Arnold). Puis des retouches ont été effectuées au fil des mois (Alisson a remplacé Karius, Fabinho a apporté de l’équilibre dans l’entrejeu), au gré des mercatos. Pour faire des Reds une équipe de plus en plus solide et complète. Et impressionnante, sur la scène nationale comme européenne.
Salaires, bénéfices et investissements
La plus grosse différence entre les deux clubs, elle se situe au niveau de la masse salariale. Là où le budget salarial de Liverpool atteint près de 300 millions d’euros, celui de Tottenham est presque inférieur de moitié (168 millions).
Une différence drastique qui peut s’expliquer en un nom : Daniel Levy. Le propriétaire et dirigeant de Tottenham, réputé dur en affaires, a trouvé le juste milieu entre dépenses salariales et résultats. Tout en investissant énormément dans d’autres composantes du club : le nouveau stade, inauguré en grande pompe il y a quelques semaines, un nouveau terrain d’entraînement…
Dans ce contexte, atteindre la finale de la Ligue des champions est un véritable exploit pour les Spurs, qui, à défaut de recruter, ont été capables de conserver leurs meilleurs joueurs… tout en proposant des salaires moins attractifs que ses concurrents de Premier League. Seul Harry Kane, enfant du club londonien, peut se vanter d’avoir un salaire qui a été revalorisé à la hauteur de celui des autres stars de Premier League (230 000 euros par semaine). Celui des autres cadres du vestiaire des Spurs (Lloris, Vertonghen, Alli…) avoisinent plutôt les 120 000 euros par semaine.
Du côté des Reds, les gros salaires sont beaucoup plus fréquents. On citera ceux de Mohamed Salah (230 000 euros par semaine), Roberto Firmino (200 000 euros par semaine) Virgil Van Dijk (170 000 euros par semaine), Fabinho ou Naby Keita (150 000 euros par semaine). Ce qui n’a pas empêché le club de la Mersey de battre le record de bénéfice lors de l’exercice comptable 2017-2018 avec 142 millions d’euros de bénéfice avant impôts sur la période, tout en continuant à payer l’agrandissement d’Anfield Road via un prêt de l’actionnaire majoritaire Fenway Sports Group. Là aussi, il s’agit d’un exploit. Et d’une gestion impeccable.
La valeur des joueurs a explosé
Si le présent l’est déjà, l’avenir s’annonce radieux pour les deux clubs, qui ont vu la valeur de leurs joueurs exploser ces derniers mois. La valeur actuelle (selon le site spécialisé transfertmarkt) de trois joueurs (Kane, Alli et Salah) qui seront alignés ce samedi au Wanda Metropolitano dépasse les 100 millions d’euros. Preuve que même s’ils sont différents, les modèles des deux clubs sont diablement efficaces. Comme un triplé de Lucas.
Repères : Tottenham
40 : Soit en millions le montant du plus gros achat de l’histoire du club londonien, Davinson Sanchez, en provenance de l’Ajax Amsterdam, en août 2017.
101 : Tottenham a cédé Gareth Bale au Real Madrid pour 101 millions d’euros en août 2013. Il s’agit du transfert sortant le plus cher de l’histoire des Spurs.
230 000 : Soit en euros le salaire hebdomadaire d’Harry Kane qui est le joueur le mieux payé de Tottenham.
Repères: Liverpool
84 : Soit en millions d’euros le montant du plus gros achat de l’histoire de Liverpool, Virgil Van Dijk,en provenance de Southampton,en janvier 2018.
145 : Les Reds ont cédé Philippe Coutinho à Barcelone pour 145 millions d’euros en janvier 2018. Il s’agit du transfert sortant le plus cher de l’histoire du club.
230 000 : Soit en euros le salaire hebdomadaire de Mohamed Salah qui est le joueur le mieux payé de Liverpool.