Efficacité, esprit d'équipe ou encore gestion du stress : comment l'Union doit se relancer à Anderlecht
Les points de travail sont nombreux, en ce début de Champions Playoffs, pour les Unionistes.
- Publié le 09-04-2024 à 13h57
Le vent a vite tourné du côté de l’Union Saint-Gilloise. Avec deux revers de suite, et sans avoir encore affronté les trois meilleures équipes de ces Champions Playoffs sur papier, les Bruxellois ne sont plus aussi souriants qu'en fin de classique, eux qui restaient alors sur 25 matchs de championnat sans défaite. Ils sentent désormais la pression s’intensifier.
Comment expliquer ce coup de mou qui fait vaciller le club à un mois et demi de la fin de la saison, même si la première place est toujours d’actualité ? Et comment y remédier dès dimanche à Anderlecht ? Analyse entre manque d’efficacité et esprit d’équipe à retrouver.
Pouvoir compter sur les cadres
Durant la phase classique, plusieurs Unionistes sont sortis du lot. À commencer par Mohammed Amoura, deuxième meilleur buteur du championnat, dont les prestations XXL lui ont permis de jouer la Coupe d’Afrique des Nations tout en voyant sa valeur marchande quadruplée. Cameron Puertas, meilleur donneur d’assist de Pro League, a lui aussi explosé à tel point qu’il est difficile de l’imaginer encore à l’Union la saison prochaine. Tout cela sans parler de Vanhoutte qui a totalement fait oublier Lynen ou encore de Nilsson, devenu un titulaire indiscutable en attaque.
Mais depuis le début des playoffs, les cadres ne sont pas encore au rendez-vous. À Genk, le capitaine Moris a été coupable d’une erreur amenant le seul but du match avant que Burgess ne lâche ses coéquipiers pour un geste de frustration en fin de rencontre. Contre le Cercle, Puertas s’est montré trop imprécis et pas assez efficace en zone de conclusion alors qu'Amoura a peut-être joué l’un de ses plus mauvais matchs avec l’Union, avec zéro tir cadré et un expected goals de 0,06... Ces joueurs cadres sont toujours capables d’un coup d’éclat, mais n’ont pas encore réussi à être constants durant 90 minutes en playoffs. Et c’est ce qu’il faudra pourtant réussir à faire pour aller chercher le titre en fin de saison.
Avoir à nouveau l’esprit de tueurs
Durant la phase classique, l’Union avait inscrit 63 buts, finissant avec la meilleure attaque de Pro League juste devant le Club Bruges. La force de frappe offensive était clairement l’arme principale de cette équipe qui pouvait amener du danger via de nombreux joueurs. Depuis le début des playoffs, l’efficacité dans le rectangle adverse n’est plus présente. Face au Cercle, l’Union a tiré quatorze fois au but avec un expected goal presque deux fois plus élevé que celui de son adversaire (2,47 contre 1,49), mais en ne marquant qu’un but de plein jeu. "Nous arrivons jusqu’au rectangle adverse, mais il manque ce bon dernier geste qui n’est pas assez précis, analysait Moris. Il faut retrouver cette efficacité, car ces playoffs se joueront sur des détails."
Le coach attend une réaction dans les prochains jours.
Contre les Brugeois, il y a eu un moment clé, avec l’égalisation ratée de Nilsson en début de deuxième période, avant que le Cercle ne tue tout suspense peu de temps après. Les hommes de Muslic ont, eux, fait preuve d’une grande efficacité, avec trois buts sur quatre tirs cadrés. "Nous aurions pu marquer deux ou trois buts en plus avec plus d’efficacité, avance Blessin. Nous avons connu des situations de match où on aurait marqué durant la phase classique. Est-ce que c’est de la malchance ou peut-être un manque de concentration ?"
Il faudra trouver la réponse pour remporter le championnat. Précisons toutefois que le match à Bruges a permis aux attaquants de garder confiance : Nilsson et Ayensa ont marqué alors que Kabangu a réalisé un assist. Amoura sait ce qu’il lui reste à faire contre Anderlecht, en attendant le retour de Rodriguez qui pourrait être sélectionnable dimanche.
Retrouver l’esprit d’équipe
Les joueurs et le staff le répètent saison après saison du côté du Parc Duden : le collectif est la grande force de l’Union. Ces dernières saisons, les Bruxellois n’ont peut-être pas toujours eu les meilleures individualités, mais l’esprit d’équipe leur a permis d’enchaîner de nombreuses victoires. Dimanche, face au Cercle, cet esprit collectif avait disparu. Après la rencontre, lors de son speech habituel aux joueurs au milieu du terrain, Alexander Blessin a voulu faire passer ce message : il a expliqué qu’il ne reconnaissait pas son équipe de la phase classique, qui doit désormais gérer une nouvelle situation puisqu’elle n’avait jamais enchaîné deux défaites depuis un an et deux mois en championnat.
Sur le terrain, des comportements rarement vus à l’Union ont été remarqués avec des gestes de frustration et de la communication négative entre certains joueurs pour une passe ratée ou un mauvais appel. "Le coach attend une réaction dans les prochains jours, confirmait Anthony Moris. Avec le gros match qui nous attend dimanche, nous verrons qui a vraiment envie dans ces playoffs et qui va relever la tête. Il faut montrer du caractère, mais je n’ai aucun doute sur la mentalité du noyau."
Gérer le stress des playoffs
L’Union et les playoffs, ce n’est clairement pas une histoire d’amour. Avec Mazzù, l’équipe avait terminé la phase classique avec cinq points d’avance sur le deuxième avant de s’effondrer dans ce mini-championnat. Un an plus tard, les hommes de Geraerts avaient fini la phase classique en tête à égalité avec Genk, avant de perdre le titre dans les dernières minutes de la compétition. Cette fois, l’Union était clairement attendue au tournant, tout en sentant le souffle d’Anderlecht. Avec la division des points par deux et donc l’écart qui se resserre en tête, un stress est logiquement présent dans les têtes des joueurs qui veulent contredire la formule du "jamais deux sans trois" en devant mieux gérer ce stress. "Je ne pense pas que tout cela rentre dans nos têtes, expliquait Alessio Castro-Montes. Nous savions qu’on allait être premiers au début des playoffs, donc nous avions le temps de nous préparer. Il faut réussir à mieux gérer nos débuts de matchs qui n’ont pas été bons à Genk et contre le Cercle. Commencer un match d’une manière pareille est inexplicable."
Avant le match, Blessin avait aussi montré un certain stress en attaquant la presse, mais aussi le département arbitrage, de manière assez directe. Avant de se montrer dans le contrôle le long de la ligne de touche et en conférence d’après-match. Dans cette petite tempête, les joueurs peuvent en tout cas compter sur leurs supporters, qui n’ont pas arrêté de chanter pendant et après le match malgré la tournure des événements. "Merci de ne pas nous laisser tomber, on va rebondir", a écrit le club sur ses réseaux sociaux. Via une victoire pour enfin lancer ses Champions Playoffs ? Rendez-vous dimanche à Anderlecht pour avoir la réponse.