Le chanteur de “Vamos a la playa” est aussi supporter de l’Union : “Quand tout le stade entonne ma chanson, cela me donne la chair de poule”
Stefano Righi, l’auteur du tube planétaire, est fan de l’Union depuis 2012.
- Publié le 04-04-2024 à 14h20
C’est l’histoire d’un tube planétaire. Une chanson sortie il y a plus de 40 ans qui a été vue et écoutée des millions et des millions de fois sur Internet. Une mélodie que tout le monde a déjà entendue au moins une fois dans sa vie et qui résonne depuis quelques années à chaque rencontre à domicile de l’Union Saint-Gilloise. Cette histoire, c’est celle de “Vamos a la playa”, du duo italien Johnson Righeira, dont l’un des deux chanteurs, Stefano Righi, est un grand fan du club unioniste depuis douze ans. “Je suis tombé amoureux de ce club en 2012 et je ne l’ai plus lâché depuis lors”, nous lance cet Italien à l’accent chantant depuis Turin. Rencontre sur le rythme de “Vamos a la playa, oh oh oh oh oh” !
Une première en D3
C’est en 2012 que l’histoire d’amour débute entre Stefano Righi, musicien et producteur italien de 63 ans, et l’Union Saint-Gilloise. Au bout d’un heureux hasard ayant conduit le chanteur de “Vamos a la playa” au Parc Duden alors qu’il aurait pu prendre la direction… du Parc Astrid. “J’étais à Bruxelles afin de chanter dans le magasin d’un ami qui fêtait son anniversaire, se souvient Stefano Righi. On avait demandé si c’était possible de rester plus longtemps qu’une soirée sur Bruxelles car nous n’avons jamais le temps de profiter des villes quand nous faisons des concerts. J’avais envie de voir un match de football avant de retourner en Italie et mes amis ont d’abord pensé à Anderlecht mais le club jouait à l’extérieur. La seule équipe bruxelloise qui évoluait à domicile était l’Union Saint-Gilloise. Je n’avais jamais entendu parler de ce club.”
Il faut dire que l’Union ne fait pas rêver au début des années 2010. Le club évolue alors en Division 3 et affronte des équipes comme Grimbergen, La Calamine et Woluwe-Zaventem. Le stade n’est rempli que de quelques centaines de personnes, des acharnés qui suivent le club depuis des années, et l’équipe est plus proche d’une descente en Promotion qu’une montée en Division 2. “Mes amis m’ont dit que l’Union était l’équipe du peuple, continue Righi. En une seule rencontre, je suis tombé amoureux de cette atmosphère d’antan et de ce football à l’ancienne. Moi qui suis un fan de la Juventus depuis les années 70, j’ai ensuite découvert que les deux clubs étaient nés exactement le même jour (NdlR : le 1er novembre 1897) ! Et en plus, l’Union avait les couleurs de la ville de Turin. Ce n’était rien d’autre que le destin qui voulait me dire quelque chose… Mes amis en Italie ont compris que ce n’était pas juste une lubie, l’Union est vraiment importante dans ma vie.”
L'Union est vraiment importante dans ma vie.
Vamos à Berlin
Présent de plus en plus régulièrement au stade Marien au fil des années, le Turinois voit sa passion montrer d’un cran à chaque voyage à Bruxelles. D’abord passé incognito dans les travées du stade Marien, l’homme sera reconnu par certains. À tel point que sa chanson phare, “Vamos a la playa” va rapidement prendre une place importante dans le stade de l’Union Saint-Gilloise. “Certains supporters ont entonné la chanson pendant les matchs quand ils me voyaient en tribunes. C’est remonté aux oreilles de la direction qui a décidé de diffuser la chanson avant les matchs. Pour moi, c’est une énorme satisfaction. Je me rappelle qu’après la victoire à domicile contre l’Union Berlin en Europa League, tout le stade a commencé à chanter “Vamos a la playa, oh oh oh oh oh !”. Cela m’a donné la chair de poule, c’est un très bon souvenir. Tout le monde ne me reconnaît pas en tribunes mais je signe quand même parfois des autographes (sourire).”
Avant de s’installer dans les enceintes du Parc Duden, cette chanson a commencé à faire le tour du monde dans les années 80. De genre italo-disco, “Vamos a la playa” décrit sous ses airs bienveillants l’insouciance des gens se rendant à la plage en pleine ère post-atomique. “Nous avons créé cette chanson dans une cave. En jouant du clavier, le refrain de “Vamos a la playa” m’est venu. Nous espérions évidemment que la chanson fonctionne mais nous ne nous attendions pas à un tel succès. Tout le monde connaît “Vamos a la playa” d’un bout à l’autre de la planète. Je ne sais pas expliquer ce succès… SI j’avais la formule, j’aurais enchaîné avec d’autres tubes planétaires (rires). Cela a complètement changé ma vie… La chanson est encore beaucoup écoutée aujourd’hui (il s’arrête et va sur son ordinateur). Attendez, je regarde sur Spotify… 36 millions d’écoutes ! C’est quand même beaucoup (rires).”
Superstition avant le titre
Il y a deux saisons, Stefano Righi avait fêté la fin de la première saison de l’Union en Division 1A en entonnant sa chanson sur un podium installé sur la pelouse, aux côtés de Felice Mazzù. La saison dernière, il avait vu l’ensemble des joueurs célébrer leur première victoire en Europa League dans l’avion qui les ramenait de Berlin en début de saison. Avant d’entendre “Vamos a la playa” lors du titre de champion de Belgique célébré en fin de saison ? “Je ne préfère pas parler de titre car je suis un peu superstitieux, rigole le sexagénaire. Depuis la montée en D1A, nous sommes toujours dans les premières places mais sans jamais rien gagner. J’ai vécu depuis l’Italie la perte du titre dans les dernières secondes la saison dernière, quelle désillusion incroyable… J’espère qu’il y aura un trophée à la fin de cette saison, j’ai en tout cas beaucoup de foi. Je viendrai voir quelques matchs des playoffs et je serai présent pour la finale de la Coupe de Belgique. J’ai déjà acheté mes billets d’avion et j’ai réservé mon hôtel. Quand je ne sais pas venir, je regarde sur Internet. Un ami belge m’avait donné ses codes mais il a résilié son abonnement. Maintenant, je dois passer par des sites de streaming avec des commentaires en russe (rires).”
Teddy Teuma pourrait jouer tranquillement à la Juventus.
Hormis les matchs de l’Union, Stefano Righi ne s’intéresse plus au football de manière générale. Ce grand fan de la Juventus de Turin, qui reçoit pourtant des tickets gratuits pour aller voir les matchs à domicile du club de sa ville natale, ne se retrouve plus dans ce sport où l’argent est roi. “C’est sûr que l’Union fait aussi partie de ce monde économique mais le club propose une version plus humaine, conclut-il. Le football italien ne me plaît plus et j’ai moins d’intérêt qu’avant pour la Juve. D’ailleurs, certains Unionistes font mieux que des joueurs actuels de la Juventus. Je ne trouvais Puertas pas top au début mais il prend une ampleur de plus en plus grande dans l’équipe. J’aime aussi Amoura et j’adorais Van der Heyden qui a un tatouage de l’Union sur le corps. Mais personne ne sera au niveau de Teddy Teuma qui est un grand joueur. Il a désormais son âge mais j’ai souvent pensé qu’il pourrait jouer tranquillement en Italie et à la Juventus…”
Un joueur désormais à Reims qui a chanté plus d’une fois “Vamos a la playa” sans savoir que son auteur était peut-être caché dans les travées du stade Marien…