Renaud Emond: "Si j’écoutais les critiques, je ne jouerais plus au foot"
Face à Zulte Waregem, Renaud Emond a retrouvé le chemin des filets pour ses 23e et 24e buts en 2018.
- Publié le 18-12-2018 à 06h48
- Mis à jour le 18-12-2018 à 08h05
Face à Zulte Waregem, Renaud Emond a retrouvé le chemin des filets pour ses 23e et 24e buts en 2018.
Malgré des statistiques qui feraient pâlir n’importe quel attaquant de Pro League (24 buts en 2018), Renaud Emond n’en finit pas de diviser les supporters rouches. Depuis son arrivée en juin 2015, le Gaumais a toujours suscité le débat. "Il est trop court pour le Standard" , disent certains, auxquels d’autres rétorquent : "Il incarne la mentalité du Standard en se battant de la première à la dernière minute."
Critiqué de toutes parts depuis plusieurs semaines suite à son manque d’efficacité, Renaud Emond a répondu à ses détracteurs face à Zulte, mettant fin à un mutisme de 70 jours en championnat.
Renaud, comment avez-vous vécu les dernières semaines ?
"Très sereinement car, avant cela, en 2018, je n’avais pas véritablement eu de trou. Je me doutais bien qu’à un moment donné j’allais avoir un coup de moins bien, et cela a été le cas. Aujourd’hui, c’est passé et je me sens très bien."
Vous avez plus souvent joué la carte collective plutôt que la vôtre, ce n’était pas un peu frustrant pour un buteur ?
"Le but, c’est de rendre service à l’équipe. Si le coach établit un plan tactique pour contrer l’adversaire, c’est à moi de faire ce qu’il me demande. Après, cela peut jouer sur mon efficacité mais je n’y pense pas trop. Il est vrai que j’avais besoin de marquer et commencer seul en pointe contre Zulte Waregem m’a fait du bien."
On a tendance à oublier que vous en êtes déjà à 24 buts en 2018.
"Comme je l’ai dit, je n’ai pas vraiment connu de creux cette année. J’en ai également inscrit dix cette saison en n’ayant pas été heureux avec le VAR et en ne recevant pas un penalty à Mouscron (rires). Je sais aussi que j’aurais pu faire mieux dans certains matchs. Je pense tout de même que mon année 2018 est correcte."
Vous avez donc du mal à comprendre les critiques à votre égard ?
"Non, chacun a son avis et, si je devais écouter les critiques, je ne jouerais plus au foot. On sait que cela fait partie du métier. Je sais que je ne suis pas le joueur parfait, que j’ai des défauts mais ce qui compte, ce sont les statistiques. Je constate aussi que, depuis que je suis dans l’équipe, le Standard a enregistré de bons résultats en terminant deuxième et en remportant la Coupe. À mes yeux, ce n’est pas rien. Le but, encore une fois, c’est que l’équipe soit performante et si je peux aider en marquant, c’est bien. Je ne peux pas toujours être parfait et faire le match que tout le monde aimerait, mais je mouille le maillot."
Attaquant de pointe du Standard, c’est tout de même un poste ingrat.
"C’est sûr que ce n’est pas simple car quand on reste sur deux ou trois matchs sans marquer, la pression monte et on sent qu’on ne peut pas trop se rater. Moi, la pression, j’essaie de m’en éloigner au maximum en restant dans ma bulle. J’ai toujours travaillé et je savais que la roue allait tourner."
C’était donc le cas contre Zulte Waregem, et de bien belle manière.
"C’est vrai qu’on a souvent dit de moi que je marquais des buts faciles. J’avais aussi envie de montrer que je pouvais inscrire de beaux buts et je pense l’avoir fait notamment contre Krasnodar, Bruges et Zulte Waregem."
Vous étiez déterminé à tirer le penalty, vous avez dû convaincre Paul-José Mpoku ?
"À Courtrai, je lui avais laissé et il m’avait dit qu’il me le rendrait. Dimanche dernier, il a pris le ballon et je lui ai alors rappelé sa promesse. C’est avec plaisir qu’il m’a alors cédé le cuir, je n’ai pas eu à le convaincre."
Vous en aviez besoin pour votre confiance ?
"Cela faisait quelques semaines que je n’avais plus marqué et un buteur se nourrit de ça. Il faut tout de même dire que j’ai pas mal dépanné en numéro 10 et j’ai également dû prendre place sur le banc. J’avais donc à cœur de marquer et de reprendre un peu de confiance."