Sclessin, l'Enfer… du Standard
Depuis de nombreux mois déjà, les supporters semblent avoir perdu cette passion, ou du moins ce pouvoir de réaction, qui permettaient aux joueurs de se transcender et de puiser dans leurs réserves pour accrocher un résultat.
- Publié le 26-02-2017 à 17h08
- Mis à jour le 28-02-2017 à 14h21
Les plus nostalgiques se souviendront des chaudes soirées européennes disputées au stade Maurice Dufrasne. Les plus jeunes se rappelleront les deux matches décisifs pour le titre remportés face à Anderlecht. Ces souvenirs ont, comme dénominateur commun, les déplacements toujours redoutés en bord de Meuse. Lorsque les équipes adverses priaient pour repartir avec un point de leur voyage en Cité Ardente, ce qui était déjà un événement rare. "Avant, nos adversaires arrivaient en se demandant combien de buts ils allaient prendre", nous disait dernièrement Didier Ernst.
Aujourd'hui, ce sentiment semble bien avoir disparu. Cette saison, le Standard a déjà concédé trois défaites devant ses supporters (Anderlecht, Bruges, Courtrai) et quatre nuls (Charleroi, Lokeren, La Gantoise, Malines). Ce sont, donc, au total dix-sept points qui ont été dilapidés face à des adversaires qui, autrefois, éprouvaient les pires difficultés à imposer leurs vues en bord de Meuse. Dans ce classement spécifique, le Standard ne se trouve qu'à la neuvième place et devance de toute justesse des formations comme Saint-Trond et Lokeren.
Comment en est-on arrivé à une telle situation ? Depuis de nombreux mois déjà, les supporters semblent avoir perdu cette passion, ou du moins ce pouvoir de réaction, qui permettaient aux joueurs de se transcender et de puiser dans leurs réserves pour accrocher un résultat. Cela s'est produit une fois, face à La Gantoise, à l'occasion du vingtième anniversaire des Ultras Inferno. Grâce aux trois tifos du groupe de supporters, les joueurs étaient comme galvanisés et avaient disputé vingt premières minutes de grande qualité, avant de retomber dans leurs travers.
Maintenant, il serait injuste d'imputer cette seule responsabilité au public. Les principaux responsables restent les joueurs, qui éprouvent apparemment beaucoup de difficultés à maîtriser une pression inhérente à Sclessin. "Certains jouent avec des Pampers", avait même indiqué Olivier Renard en janvier dernier. Lorsque les événements tournent moins en leur faveur, plusieurs joueurs ne sont plus les mêmes, comme s'ils étaient devenus incapables de faire trois bonnes passes consécutives. Ce sentiment a atteint son paroxysme lors de la venue de Courtrai. Désabusés, les supporters avaient abandonné leurs couleurs et n'avaient pas hésité à encourager des Courtraisiens quelque peu décontenancés par ce spectacle.
Pour retrouver toutes ses lettres de noblesse, Sclessin a besoin de voir ses joueurs s'arracher sur chaque ballon et (enfin) aligner quatre ou cinq victoires consécutives, de préférence face à de gros moteurs de notre compétition. Ce n'est qu'à ce prix que ce stade pourra à nouveau vibrer et effrayer toutes les équipes qui s'y présenteront. Car, pour le moment, seul le Standard semble trembler lorsqu'il foule cette pelouse...