Vanaken, le prisonnier de Pro League
L'édito du lundi est signé Christophe Franken.
- Publié le 21-10-2019 à 14h35
- Mis à jour le 21-10-2019 à 14h41
L'édito du lundi est signé Christophe Franken.
Quand il quitte notre championnat pour une compétition plus huppée, un joueur dit souvent qu’il avait ‘fait le tour’ en Belgique. Hans Vanaken pourrait l’affirmer aussi. Et même plus fort que n’importe qui.
Avec son but contre Mouscron vendredi, il a désormais planté au moins une rose à tous les autres clubs de Pro League, sans exception. Mais aussi, et surtout, parce qu’il a gagné les trois derniers grands trophées individuels : le Footballeur pro, le Soulier d’or et à nouveau le Footballeur pro. Et on n’oublie pas qu’il a remporté deux championnats, deux Supercoupes et une Coupe de Belgique, avec Lokeren. Oui, Vanaken a fait le tour. Jusque dans les moindres détails. Et pourtant, il est toujours là. Comme si on était revenu aux temps où Jean-Marc Bosman n’avait pas encore révolutionné le football. Vanaken a une carrière à la Jan Ceulemans. Trop fort pour notre championnat mais sans goûter à l’étranger. Un anachronisme qui peut s’expliquer. Vanaken a 27 ans. Le bel âge pour un footballeur. Mais jusqu’à quand ? C’est ce que les clubs étrangers charmés par ses qualités se demandent. Doivent-ils transférer un joueur qui se dirige vers la trentaine, rendant la plus-value difficile ? Voire impossible ? Pour sortir Vanaken de Bruges, il faudrait lâcher les euros. Ou les livres. Ou éventuellement les roubles. Entre son prix (le site spécialisé Transfermarkt l’estime à 14 millions) et son salaire sur plusieurs années de contrat (il est très, très bien payé au Club avec un bail jusqu’en 2024…), c’est une vingtaine de millions d’€ qu’il faut prévoir. Pour un rendement immédiat mais sans pouvoir se refaire derrière via sa future vente.
Il existe des clubs qui ne pensent qu’au présent footballistique sans anticiper l’avenir financier mais ils jouent le top en Angleterre et en Espagne et n’ont pas besoin de Vanaken. Les autres n’ont pas ce luxe. Le Brugeois est comme prisonnier du foot business. Prisonnier en Pro League. Il existe quand même une solution : l’Euro. Si Vanaken est dans les 23 et que les Diables vont au bout, tout le monde voudra son Diable. Et le placide Limbourgeois sera l’une des cibles accessibles pour le subtop anglais, gavé par les droits TV. D’ici-là, Vanaken aura le loisir d’allonger sa collection belgo-belge.