Philippe Clément à Bruges: le chef de cabinet est devenu ministre
Lorsqu'en mai 2017, avec le plein accord du Club Bruges, Michel Preud'homme décida de s'accorder une saison sabbatique, Philippe Clement semblait s'imposer comme son successeur tout désigné à la tête du vice-champion de Belgique.
- Publié le 24-05-2019 à 17h53
Lorsqu'en mai 2017, avec le plein accord du Club Bruges, Michel Preud'homme décida de s'accorder une saison sabbatique, Philippe Clement semblait s'imposer comme son successeur tout désigné à la tête du vice-champion de Belgique.
L'intéressé aspirait à ce poste et semblait receler toutes les qualités pour y prétendre. Il avait été joueur au Club, y avait entraîné les Espoirs avant d'assumer les fonctions d'adjoint de l'entraîneur principal. Mieux: tout au long de son ultime saison brugeoise, Michel Preud'homme avait délégué de plus en plus de prérogatives à son adjoint, devenu son ami: il avait décelé en lui une réelle aptitude à devenir un entraîneur principal.
Philippe Clement n'hérita pourtant pas du poste qu'il convoitait: à la surprise générale, le Club opta pour Ivan Leko, qui menait un travail apprécié à Saint-Trond.
L'Anversois ne prit pas ombrage d'une décision qu'il assimila d'autant moins à un camouflet que Vincent Mannaert, le directeur général, l'a lui avait longuement explicitée. Approuvé, apparemment, par Michel Preud'homme, Vincent Mannaert pensait que Philippe Clement manquait peut-être encore de l'envergure indispensable pour être soudain exposé, comme T1, sur l'avant-scène d'un vrai club de pointe, pour qui chaque perte de point peut constituer un petit drame. "Un bon chef de cabinet ne génère pas forcément un bon ministre, raisonnait le dirigeant brugeois. On connaissait le Clement joueur, qui n'était pas talentueux au départ mais qui avait à cœur de s'améliorer chaque jour puis le Clement entraîneur-adjoint qui portait en germes les qualités d'un grand coach principal. Il restait à le voir à l'œuvre comme T1".
Sous des dehors un peu lisses, Philippe Clement dont les inspirateurs belges sont Aimé Anthuenis et Michel Preud'homme, est très ambitieux. Il a toujours voulu entraîner Bruges. Il s'est juré, sans amertume et sans nourrir le moindre ressentiment, qu'il y parviendrait. Il a mené, avec Genk, un parcours remarquable depuis décembre 2017. Le Racing était un club du subtop: il l'a mené au titre, sans la moindre défaillance et sans se renier. Il était donc enfin prêt à revenir à Bruges par la grande porte…