Javier Martos n'est pas abattu: "En foot, les gens n’ont pas beaucoup de mémoire"
Le défenseur compte bien se battre pour redevenir titulaire.
- Publié le 09-01-2019 à 07h09
- Mis à jour le 09-01-2019 à 20h29
Le défenseur compte bien se battre pour redevenir titulaire. Javier Martos a connu des derniers mois difficiles au Sporting de Charleroi. Après un début de saison délicat, les supporters n’ont pas épargné le défenseur espagnol. Fin novembre, alors que l’équipe tournait mieux, Martos se blesse et se voit reléguer sur le banc à son retour de blessure, dépassé par Gabriele Angella dans la hiérarchie des défenseurs centraux. Une situation que le capitaine carolo, au club depuis 2011, n’a pas souvent connue.
Quelle a été votre première réaction quand vous êtes sorti blessé contre Lokeren ?
"Je savais que j’avais une déchirure au moment de sortir du terrain et je savais que j’en avais pour au moins un mois sur la touche. J’étais évidemment frustré parce que les matches s’enchaînaient."
Comment avez-vous vécu cette période à l’écart du groupe ?
"J’ai énormément travaillé durant ma revalidation. Puis j’ai essayé de donner le maximum au groupe même si j’étais blessé. Que ce soit pendant les entraînements ou les jours de match, j’essayais d’être au maximum avec le groupe pour donner des conseils."
À votre retour, vous aviez perdu votre place de titulaire. Une situation pas facile à gérer pour quelqu’un qui était le plus souvent du temps titulaire indiscutable…
"Le plus important, c’est Charleroi. Gabriele Angella a fait de bonnes rencontres et j’étais content car le club avait besoin de points. Nous sommes tous de la même équipe et au final, c’est Charleroi qui doit gagner. Chacun doit essayer d’être le plus fort pour jouer. Il faut aussi dire que je vis actuellement la période de ma carrière avec le plus de concurrence à mon poste."
Au club depuis 2011 et capitaine depuis cinq ans, vous avez un statut particulier au Sporting…
"Charleroi est plus qu’une famille pour moi. C’est un honneur d’être capitaine de ce club, j’en suis fier. Après, le coach fait ses choix et tous les joueurs ont le même statut au moment où il choisit son onze de base…"
Comment avez-vous vécu le début de saison, vos auto-goals et les critiques qui ont suivi ?
"J’accepte les critiques même si je ne sais pas si elles étaient toutes fondées concernant mes auto-buts. Un auto-but, c’est de la malchance, tu ne peux rien y faire. L’équipe n’était pas bien à cette période et je n’étais pas le principal fautif. Mais j’accepte les critiques et nous avons rehaussé notre niveau par la suite. Dans le football, les gens n’ont pas beaucoup de mémoire…"
D’un point de vue personnel, comment voyez-vous la deuxième partie de saison ?
"L’objectif sera de reprendre le rythme même si c’est plus difficile avec l’âge. J’espère être le plus compétitif possible et ainsi tenter de regagner ma place pour aider le club à atteindre son objectif : les PO1."
Charleroi semble moins solide défensivement que par le passé. Qu’est-ce qui a changé ?
"Nous devons défendre plus collectivement. La saison dernière, nous avons fait une superbe saison avec un nombre incroyable de match sans encaisser. Cette saison, nous n’avons gardé nos filets inviolés qu’à quelques reprises. Ce n’est pas assez pour une équipe comme Charleroi. Mais c’est tout le bloc de onze joueurs qui doit travailler défensivement, pas seulement le gardien et les arrières. Pour atteindre les PO1, il faudra être plus solide derrière."
Felice Mazzù : "Martos a été trop critiqué"
L’entraîneur sait que son capitaine a fait beaucoup pour le club.
Depuis sa fameuse blessure encourue à Lokeren le 25 novembre, Javi Martos n’a donc plus foulé les pelouses de la Pro League. Ce qui n’a pas empêché l’Espagnol de jouer un rôle au sein de l’équipe.
"Martos est un joueur très professionnel qui a toujours été présent malgré sa blessure", explique l’entraîneur principal Felice Mazzù. "Que cela soit aux entraînements ou les jours de match, il a encouragé l’équipe et il a continué à donner des consignes à ses coéquipiers. Il a rempli son rôle de capitaine à merveille."
Le joueur est resté concentré malgré les critiques qui se sont abattues sur lui après son début de saison délicat et deux auto-goals. "Il a eu la malchance d’être au mauvais endroit sur certaines interceptions de ballon", avance le T1 carolo. "Je trouve qu’il a été trop critiqué. En football, les gens oublient souvent ce qui a été fait dans le passé… Javi a la tête sur les épaules, je ne pense pas qu’il ait été touché par ces critiques."
Au club depuis 2011 et capitaine depuis 5 saisons, Javier Martos a accumulé pas mal de crédit à Charleroi les saisons précédentes. Mais pas de quoi avoir un statut particulier avec le staff pour autant. "Je n’ai pas envie de dire qu’un joueur a un statut particulier", avoue Mazzù. "Mais il est capitaine et nous avons une relation différente avec lui. C’est un relais avec qui je parle souvent, que cela soit d’un point de vue sportif ou sur des aspects extérieurs au terrain."
Un relais qui a les qualités pour pouvoir entrer dans un staff une fois sa carrière finie. "Je ne sais pas s’il a le profil pour rentrer dans le staff de Charleroi mais Javi a clairement les qualités pour entrer dans un staff", analyse Felice Mazzù. "Il est intelligent, posé et serein. Ses analyses durant les rencontres sont très bonnes et il n’a plus rien à apprendre en termes de principes footballistiques. Mais il y a d’autres paramètres à gérer quand on devient entraîneur comme la gestion ou la communication. Et cela s’acquiert avec l’expérience."