François Kompany prend la défense de Vincent: “Vercauteren soulage mon frère” (VIDEO)
Interview avec François Kompany, qui traduit les pensées de son frère : "Frankie et lui, cela peut être le duo gagnant."
- Publié le 22-10-2019 à 07h50
- Mis à jour le 22-10-2019 à 11h42
Interview avec François Kompany, qui traduit les pensées de son frère : "Frankie et lui, cela peut être le duo gagnant." Depuis la désignation de Frankie Vercauteren comme T1 à Anderlecht, on n’a pas encore entendu la voix de Vincent Kompany. Et donc, on a donné la parole à son frérot François (30 ans), notre consultant pendant la Coupe du monde 2018.
Le deal avec François était le suivant : il accorderait sa première interview après deux victoires consécutives d’Anderlecht. Au lendemain du 4-1 contre Saint-Trond, il a donc invité La DH au Brussels Sports Performance Centre à Schaerbeek, où il maintient sa forme avec Miloudi Baouider de la Fondation Crossfoot en attendant de se trouver un nouveau club.
François Kompany, comment est-ce que votre frère a vécu le premier gros score de la saison ?
"Il a enfin bien dormi (Rires) . Il n’a jamais été un bon perdant et il avait l’habitude de tout gagner à City. Je comprends sa frustration : le seul adversaire qui était meilleur était Bruges."
Comment a-t-il ressenti l’arrivée de Vercauteren ?
"Frankie et lui, cela peut être un duo gagnant. Ils se connaissent depuis 15 ans, vu qu’il était son coach en Réserves. Il a signifié beaucoup pour mon frère. C’est Frankie qui a poussé pour qu’il rejoigne les A. Ce sont deux caractères forts. À cette époque-là, ils se disaient déjà ce qu’ils pensaient."
Alors que Vincent avait 17 ans ?
"Oui… Quand mon frère était convaincu d’avoir raison ou estimait qu’il était la victime d’une injustice, il n’hésitait pas à le dire. Ça énervait parfois des entraîneurs, surtout quand cela venait d’un jeune. Comme Frankie savait qu’il avait affaire à un gosse, il réprimandait mon frère. Mais après, il allait trouver mon père pour lui expliquer le pourquoi et le comment."
Maintenant, Frankie fait l’équipe. Ton frère l’accepte ?
"Oui. Frankie respecte la philosophie instaurée par Vincent, et il apporte sa propre touche. Je crois que c’est intéressant pour Frankie d’entendre comment travaille Pep Guardiola. Et Vincent, lui, apprend qu’un championnat n’est pas l’autre. Cela dit, il trouve que le niveau est beaucoup plus élevé que quand il avait quitté la Belgique, en 2006."
Est-ce que Vincent n’en faisait pas trop ?
"Il lui arrivait de débarquer à Neerpede à 8 heures et de repartir à 22 heures. Mais il a toujours eu une vie très active. Quand il n’était pas occupé avec le foot, il s’occupait d’autres choses, comme ses études à l’université de Manchester. Cela dit, Frankie l’aide et le soulage, vu que c’est un coach qui prend beaucoup d’initiatives. Étant donné que le staff est assez large, c’est important d’avoir quelqu’un comme Frankie qui dirige tout cela."
Ton frère n’a-t-il pas mis trop de jeunes ?
"Il n’avait pas trop le choix. Il a fait avec les moyens du bord. Les jeunes ont beaucoup de talent, mais peu d’expérience. Là aussi, Frankie est un renfort. Il fait peur aux jeunes et inspire le respect, déjà en donnant l’exemple aux entraînements. Mes amis au Cercle disaient qu’il mettait de meilleurs centres que les jeunes. (Rires) "
Connaissez-vous la raison de la mise à l’écart de Trebel ?
"C’est un très bon joueur, mais Vincent jouait avec un seul médian défensif. Un Sambi Lokonga est quand même toujours obligé de jouer ? Mais Anderlecht a assez souvent gardé le zéro. Je crois que le problème se situait plus devant. On a vu combien Roofe a fait du bien : il a gardé le ballon et a créé des espaces pour les autres."
Il serait venu à Anderlecht sans Vincent ?
"Non. Leeds n’est pas un petit club. Les assistances en Championship sont bien plus élevées qu’en 1A belge."
Est-ce que Vincent accepte les critiques ?
"Il n’y prête plus attention. C’est une perte de temps. Il savait qu’en revenant en Belgique, un mauvais match suffirait pour qu’on l’allume dans les journaux et sur les réseaux sociaux."
Le papa de Vlap s’est dit choqué par les sifflets à l’égard de Vincent quand il a quitté le terrain à Genk, blessé.
"C’est la Belgique. C’est marrant. Vincent est un des Diables qui ont fait rêver le pays pendant la Coupe du monde. Visiblement, la passion du club passe avant la passion du pays. Mais cela ne le touche pas. Il y a des choses pires, comme Lukaku qui se fait traiter de singe."
Vincent regrette-t-il de s’être lancé dans ce projet ?
"Pas du tout ! Il aurait pu aller en Amérique, en Chine ou en Australie. Mais Anderlecht est le club de son cœur. Il a dormi dans des draps d’Anderlecht quand il était petit. Vu la saison passée qui était catastrophique, il savait qu’il ne devait pas se faire des illusions, cette saison-ci. Il n’est pas un magicien."
“Futur président ? Je ne crois pas !”
La rumeur court depuis un certain temps à Anderlecht : Vincent Kompany deviendrait président d’Anderlecht, le jour où Marc Coucke passe la main. François sourit quand on le confronte à cette rumeur. “Vu qu’il est un enfant du club, cela fait déjà des années que ce bruit circule, sourit François. Mais il faut beaucoup d’argent pour être président. Vincent n’a pas les finances d’un Marc Coucke.”
Et s’il amène des investisseurs ? François : “Il peut peut-être en trouver, mais de toute façon, il aime trop le foot, le travail avec les jeunes et l’odeur de la pelouse.” En d’autres mots, il veut devenir entraîneur. François : “Il a toujours été un leader de troupes. Et un jour, il rêve de devenir entraîneur à Manchester City. Mais d’abord, il veut réussir à Anderlecht.”
“Carla a du mal au magasin”
Les Kompany habitent Uccle, madame côtoie madame Nasri et De Bruyne. La vie de Vincent Kompany a complètement changé, depuis son retour en Belgique. Sa famille n’avait jamais habité ici. “Ils louent une maison à Uccle”, explique François. “C’est à mi-chemin entre Anderlecht et l’école anglaise des enfants. Ils y reçoivent des cours en français. En presque deux mois, leur français a fait un énorme bond en avant.” Carla, l’épouse de Vincent, avait toujours habité à Manchester. “Le plus compliqué, pour elle, c’est de faire ses courses. Elle ne parle presque pas le français, et elle a donc du mal à s’expliquer au magasin. Elle a commencé des cours de français.”
Et quid de la vie en Belgique ? “Bien sûr que l’Angleterre lui manque. De temps en temps, elle fait d’ailleurs un aller et retour avec les enfants afin de rendre visite aux grands-parents et aux amis. Mais elle a aussi des amis ici. Ma soeur, évidemment, mais aussi la femme de Nasri et la femme de Kevin De Bruyne, quand elle est en Belgique.”
Vincent Kompany n’a pas non plus abandonné ses autres projets. François : “Mais ce sont d’autres personnes qui s’occupent de ses œuvres caritatives. Et il y a le BX Brussels, évidemment. C’est notre papa qui passe le plus de temps sur le terrain, et qui va à tous les matchs. Quand il y a un problème, c’est vers mon père qu’ils vont.”