Du tac au tac avec Teklak : “Anderlecht s’est trop adapté à son adversaire”
Notre consultant revient sur le nul entre le Cercle et Anderlecht ainsi que sur le sauvetage de Charleroi.
- Publié le 29-04-2024 à 10h59
1. “Pourquoi ne pas proposer autre chose ?”
”Avec son jeu si singulier, le Cercle oblige l’adversaire à s’adapter. Il faut donc le faire. Mais le faire autant et aussi longtemps ? Non. Anderlecht s’est trop adapté. C’est toujours le danger quand la recette a fonctionné, surtout quatre jours avant. Mais là, le Cercle avait récupéré sa défense axiale et Muslic avait procédé à quelques ajustements. Ashimeru aurait pu faire basculer le match mais qu’il ait été associé à Delaney et à Rits souligne le problème d’impact dans le combat physique que le Cercle impose. Riemer n’aurait-il pas pu penser à mieux jouer pour proposer autre chose vu que cela ne fonctionnait pas ? Lui rétorquera aussi qu’il peut gagner le match sur la fin. Mais, au risque de me répéter, l’absence de Thorgan a été préjudiciable sur plusieurs points. Dans le jeu mais sur phases arrêtées. Voir Debast (très bien) tirer ce corner qui aurait dû aboutir à un but est révélateur. Il y a un déficit de variétés des profils.”
2. “Ces histoires de penaltys sont lassantes”
”Il n’y avait pas de penalty. Ni sur l’action d’Angulo, ni sur celle de Daland. Cette dernière action est l’exemple parfait de l’évolution de la règle qui a été amendé. Que le ballon touche d’abord une autre partie du corps, ici la cuisse du défenseur, est une circonstance atténuante quand il y a main ensuite. Le penalty est en théorie possible mais l’arbitre a estimé qu’il ne pouvait pas enlever son bras. À juste titre pour moi. En poussant plus loin, il y aurait pu avoir penalty pour le Cercle. Et j’oppose l’esprit à la règle car la main est consécutive à une erreur technique sur le dégagement qui, du coup, dans l’esprit peut coûter un penalty. Mais ces histoires de penaltys sont lassantes : elles peuvent décider de l’issue d’un championnat littéralement à partir de rien.”
3. “Charleroi a besoin de cohérence”
”Pour Charleroi, c’est mission accomplie mais le soulagement ne doit pas entièrement effacer la déception. L’absence de division des points a joué : elle respecte l’équité sportive et diminue la tension dans une formule baroque avec quand même un quart des équipes du championnat concerné par la relégation. Le penalty sorti par Koffi contre le RWDM est le tournant de ces PO car il change tout. Il a donné de l’aisance à l’équipe au même titre que cette victoire à Courtrai. Le mercato hivernal a porté ses fruits : Dari a été le roi du terrain à Eupen en étant important quand il le fallait dans la surface adverse. Petris est monté en puissance et Camara, déjà important avec Mazzù, a continué à l’être avec De Mil. Entre les deux coachs, les philosophies diffèrent plus que le style de jeu. Et c’est surtout la notion de plaisir et la motivation qui ont refait surface. Heymans en est le parfait exemple : dans leur comportement, beaucoup de joueurs sont différents, remotivés après ce fameux choc psychologique. Reste à voir si De Mil pourra avoir ce que Mazzù n’a eu que sur la fin : une cohérence entre sa manière de jouer et le recrutement.”