Les ailiers du RSCA sont trop peu efficaces: la preuve en chiffres
Jeremy Doku et Francis Amuzu sont pétris de talent, mais doivent ajuster leur jeu mais aussi et, surtout, éviter les maladresses.
- Publié le 14-08-2019 à 19h22
- Mis à jour le 15-08-2019 à 09h27
Jeremy Doku et Francis Amuzu sont pétris de talent, mais doivent ajuster leur jeu mais aussi et, surtout, éviter les maladresses. Le système prôné par Vincent Kompany a ses spécificités. L’une d’elles concerne principalement les ailiers : Jeremy Doku et Francis Amuzu.
Les deux jeunes (17 et 19 ans) ne reçoivent pas le soutien des latéraux comme ce serait le cas dans un schéma de jeu traditionnel en 4-3-3 ou 4-4-2.
Ici, un latéral se place aux côtés des deux axiaux en possession de balle pour former un trio défensif. L’autre monte d’un cran et plonge dans l’axe pour se placer en tant que médian défensif. Résultat, Doku et Amuzu sont bien seuls pour occuper les flancs quand les Mauves ont le ballon aux pieds, sans qu’un défenseur ne vienne dédoubler. Si Vincent Kompany a décidé de les mettre dans un tel rôle, c’est qu’il les croit capables d’assumer.
Leur profil est taillé pour se débrouiller en un contre un. Les deux hommes collent d’ailleurs régulièrement la ligne de touche au moment de réclamer le cuir afin d’être face au but au moment de toucher le ballon.
Une position idéale pour ces deux rois de la provocation, dont l’accélération et la vitesse d’exécution ont rendu malade plus d’un défenseur. Les deux gamins claquent un peu moins d’une dizaine de dribbles chacun par match et en passent plus d’un sur deux.
Un pourcentage loin d’être mauvais, mais qui peut être amélioré. Kompany veut les voir faire la différence, mais pas uniquement à coups de passements de jambe ou de crochets. Actuellement, leur jeu est trop stéréotypé et se base presque uniquement sur leurs qualités en face-à-face.
Depuis le début de saison, à deux, ils ont tenté de passer à 58 reprises via un dribble, mais n’ont donné que 20 centres aériens et 24 passes dans la surface de réparation. Des statistiques qui les rendent trop faciles à stopper car trop prévisibles.
Les pertes de balle par match en sont la preuve. Chacun d’eux en compte 8 (7,7 pour Doku, 8,3 pour Amuzu).
Elles témoignent aussi d’un manque de précision dans le dernier geste. Les deux hommes réussissent 82 % de leurs passes en moyenne, mais l’analyse des directions de celles-ci laisse apparaître un taux de réussite haut pour les passes en retrait (leur cible principale est l’entrejeu ou la défense, pas l’attaque) et une réussite très faible quand il faut céder un ballon en direction du but.
Doku donne pour l’instant une passe clé par match (9 tentatives) tandis qu’Amuzu n’en est qu’à 0,67. Pareil pour les passes dans la surface adverse dont leur réussite combinée est de seulement 38 % avec, au total, 24 passes dans les 16 mètres à deux en trois rencontres.
Sieben Dewaele soulignait sans le vouloir ce souci. "Le centre part un peu trop tôt ou un peu trop tard", a-t-il déclaré après le nul face à Malines.
Souvent les centres ne partent carrément pas. Amuzu n’a, par exemple, pas encore réussi le moindre centre aérien et n’en a tenté qu’un seul sur les deux derniers matchs.
Doku ne fait pas beaucoup mieux en réussissant deux centres sur 15 essais.
Il ne s’agit clairement pas d’un problème de qualité. Plus d’un travail d’ajustement et d’expérience au moment de prendre la décision.
L’arrivée de Nacer Chadli est, dans cette optique, une aubaine pour les deux gamins. Ils devront certes partager leur place avec le Diable rouge mais ils apprendront de lui. Chadli possède une bonne vista et une patte droite capable de délivrer des centres précis. Les attaquants, bien qu’encore blessés, s’en frottent déjà les mains.