Hugo Broos avertit Kompany: "Vince, ça va être très difficile !"
Hugo Broos, celui qui avait lancé Kompany chez les pros, est sceptique sur la double casquette joueur/entraîneur. Il existe quand même des exemples de combinaison réussie.
- Publié le 20-05-2019 à 14h02
Hugo Broos, celui qui avait lancé Kompany chez les pros, est sceptique sur la double casquette joueur/entraîneur. Il existe quand même des exemples de combinaison réussie. C’était le 30 juillet 2003 à Bucarest. Hugo Broos lance un gamin de 17 ans dans la défense anderlechtoise : Vincent Kompany. L’histoire est en marche. "Mais à l’époque, il était impossible de dire si Vince avait déjà l’étoffe d’un futur coach ou pas", sourit Broos. "Même si c’était déjà un gars intelligent, ces choses-là arrivent bien plus tard."
Quand il a vu les notifications s’enchaîner sur son téléphone dimanche matin, Broos a été très surpris. "Pas par son retour mais par sa double casquette de joueur et d’entraîneur. J’ai tout de suite pensé que c’était un choix bizarre."
Pour Broos, cette combinaison est impossible. "Surtout dans un grand club comme Anderlecht. Et encore plus quand il s’agit de ta première expérience de coach ! Être à la fois entraîneur et joueur, c’est possible en D2 ou en D3 mais je ne vois pas comment on peut y arriver à Anderlecht. Le métier de coach prend tellement de temps."
L’ex-directeur sportif d’Ostende estime que la tâche qui attend Kompany est énorme. "Les attentes vont être grandes. Il a encore été très bon comme joueur cette saison à Manchester City et Anderlecht voudra encore profiter de ses qualités de défenseur. Mais en même temps, il devra être l’entraîneur. Ça va être très difficile."
La combinaison joueur/entraîneur n’est pas neuve cependant. Elle a même déjà existé au Sporting à deux reprises mais c’était il y a près d’un siècle (Sylva Brébart en 1921-1922 et Ferdinand Adams de 1930 à 1932). Des exemples récents existent à l’étranger. Et on trouve de tout : des gros flops mais aussi quelques jolies réussites.
C’est en Angleterre qu’on trouve les deux plus beaux exemples. D’abord Kenny Dalglish qui a réussi la combinaison pendant… cinq ans à Liverpool entre 1985 et 1990. Pour sa première saison, c’est même lui qui inscrit le but décisif qui lui offrait son premier trophée d’entraîneur. C’était contre Chelsea pour le titre de champion.
C’est justement à Stamford Bridge qu’on trouve l’autre grande réussite : Gianluca Vialli. En 1998, il avait succédé à Ruud Gullit, un… autre joueur/entraîneur qui venait, lui de se planter. L’Italien avait remporté une Coupe de la Ligue et la Coupe des Coupes avec les Blues.
Si certains n’ont assuré que de courts intérims comme joueur/entraîneur, comme Ryan Giggs à Manchester United, Roberto Carlos à Anzhi ou Jean-Michel Larqué au PSG, la liste des footballeurs qui ont vraiment tenté le coup et n’ont pas réussi existe aussi : Gennaro Gattuso à Sion, Nicolas Anelka à Shanghai, Edgar Davids à Barnet et Raymond Domenech à Mulhouse.
En Belgique , on retrouve aussi quelques exemples mais jamais dans la durée. C’était à chaque fois pour dépanner. Comme Johan Boskamp au RWDM pendant quelques semaines en 1981. La vraie carrière du Néerlandais n’avait d’ailleurs débuté que trois ans plus tard au Lierse. Avec les crampons définitivement raccrochés cette fois. On peut également citer Guy Vandersmissen au RWDM en 1998 et Pier Janssen à Genk en 1991-1992. Bref, jamais dans un club du top et jamais avec un tel statut. Enzo Scifo avait eu l’idée de le faire en 2000 avec Charleroi mais une blessure l’avait empêché de conserver sa casquette de joueur. Encore une fois, Vincent Kompany va écrire une nouvelle page de l’histoire du football belge.