Les dessous des tensions entre Trebel et Rutten
Le Français estime que sa blessure au genou aurait pu être évitée.
- Publié le 13-02-2019 à 06h55
- Mis à jour le 13-02-2019 à 08h05
Le Français estime que sa blessure au genou aurait pu être évitée. Voilà bientôt 100 jours qu’Adrien Trebel n’aura plus débuté un match pour Anderlecht. En douze matchs sans lui, Anderlecht en a gagné deux et a fait quatre nuls. Le 10 sur 36 illustre son importance pour Anderlecht.
Cette saison, Trebel a été freiné par deux blessures : une au psoas (auquel il a été opéré en Allemagne, en novembre) et une autre au genou, dont il n’est pas encore débarrassé. Personne n’ose fixer de durée d’indisponibilité. Sa montée au jeu de 22 minutes au Standard a démontré qu’il n’est pas encore prêt. Le lendemain, son genou a mal réagi aux efforts fournis.
Sa première blessure avait déjà fait couler beaucoup d’encre - il n’y avait pas de consensus médical entre les médecins - sa seconde a provoqué beaucoup d’émoi en interne.
De quoi s’agit-il ? Le 13 janvier, tout à la fin du stage en Espagne, Anderlecht a affronté Heidenheim, le numéro 4 en 2e Bundesliga. Deux jours auparavant, Trebel avait joué 64 minutes rassurantes (ses premières depuis son opération au psoas) contre Hoffenheim. Aussi bien le staff médical que Trebel estimaient qu’il était préférable qu’il ne joue pas contre Heidenheim, parce que son corps était encore fatigué et n’était pas encore habitué à enchaîner les matchs.
Mais Rutten, qui voulait montrer qui est le vrai patron, a forcé Trebel à jouer. Il est monté au jeu à la 76e et a réduit le score à la 90e (2-1). Or, en inscrivant ce but, il s’est fait mal au genou droit.
La suite est connue. Les premiers examens n’ont pas révélé de blessure grave, mais entre-temps, Trebel a loupé trois matchs et est monté au jeu sur une jambe au Standard. Un Trebel en possession de tous ses moyens aurait pu rétablir l’équilibre dans l’entrejeu et aurait peut-être pu préserver le 1-1 pour son équipe.
Depuis cette blessure au stage, il existe une rupture de confiance entre Rutten et Trebel. Trebel sentait beaucoup plus d’appréciation et de respect de la part de Hein Vanhaezebrouck, qui était fan de lui. Mais pour Rutten, Trebel est traité de la même façon qu’un jeune comme Doku. En interne, le coach néerlandais l’appelle même "Rebelle". Si cela avait dépendu de Trebel, Vanhaezebrouck serait encore T1 à Anderlecht.
Mécontent par la tournure des événements, Trebel n’a pas hésité à provoquer le club en prenant place à côté de Mogi Bayat lors du match contre Eupen. La direction n’a pas trop apprécié ce geste, mais ne lui a pas adressé de réprimande. En soi, Trebel n’a pas bafoué les règles.
Les mauvaises langues pensaient que Trebel forçait un transfert. Il n’en est pas question pour le moment. Le Français n’a pas oublié l’effort consenti par Marc Coucke pour le garder à bord au Sporting. Fin août, il a signé pour 5 ans à des conditions exceptionnelles. Il gagne 3 millions par an, ce qui signifie donc qu’il touchera 15 millions s’il reste jusqu’en 2023. Il a de loin le plus gros salaire de l’histoire du football belge. Sans ce salaire, Trebel ne serait plus à Anderlecht.
Trebel veut donc absolument rendre quelque chose à Anderlecht en voulant aider son club à sauver sa saison. Mais il ne peut plus prendre le moindre risque pour son genou. Il est d’ailleurs assez probable qu’il loupera les prochains matchs. Et quand il sera fit, il ne devra pas s’attendre à des cadeaux de la part de Rutten. Il devra montrer à l’entraînement et en équipe réserve qu’il est meilleur que les médians qui jouent actuellement.