VHB est à bout après une nouvelle déception: "C’est fini, j’arrête de protéger mes joueurs !"
Quand le joueur le plus acclamé du stade est dans l’autre camp et que Lokeren, l’équipe la plus en crise de D1 et qui trustait la dernière place du classement, conclut un match nul en étant totalement déçue, c’est que la crise est profonde à Anderlecht.
- Publié le 01-11-2018 à 20h08
- Mis à jour le 02-11-2018 à 09h46
Quand le joueur le plus acclamé du stade est dans l’autre camp et que Lokeren, l’équipe la plus en crise de D1 et qui trustait la dernière place du classement, conclut un match nul en étant totalement déçue, c’est que la crise est profonde à Anderlecht.
Éternel baromètre du niveau du club, les sifflets du public ne trompent personne : le niveau de jeu affiché est affligeant et indigne du prix payé par les abonnés. "Je ne peux que donner raison au public" , soupire Vanhaezebrouck. "Ils ont le droit de siffler et je les comprends totalement. J’avais protégé mes joueurs contre Saint-Trond, car je considérais que les supporters avaient été durs. Mais tout ça, c’est terminé."
Et quand il dit que c’est fini, il ne parle pas uniquement du bouclier qu’il formait entre le public et son groupe. Le coach ne fera plus de cadeau. S’il s’en tient à ses propos du jour, dès à présent, c’est marche ou crève. "On dit que je fais mes changements trop tard et c’est juste. Vous savez pourquoi ? Je protège trop certains joueurs car j’espère que, même s’ils ne sont pas dans le match, je me dis qu’ils peuvent encore faire le job. Ce n’est pas la bonne méthode. Celui qui n’est pas au niveau après une heure doit être remplacé."
Tout l’effectif ou presque méritait d’être mis sur le banc à la pause contre Lokeren. Le niveau de jeu était en dessous de tout. Sans imagination, ni capacité de réalisation.
Tout semblait trop compliqué pour des Anderlechtois qui ont accumulé les fautes techniques et tactiques. "Il y avait pourtant la place" , souffle le coach. "Dans le dos de leur entrejeu et sur les flancs. Mais personne n’a exploité cet espace. C’est étonnant car nous travaillons cela très souvent."
Mais ce n’est pas cette absence de vista qui le tracassait le plus. Hein Vanhaezebrouck était surtout déçu de la frilosité de son équipe. Dans les duels, d’abord, où ils ont été secoués par Lokeren sans jamais montrer de signe de rébellion. Dans la construction du jeu, ensuite. "Il y avait énormément d’espace dans la profondeur mais on n’a pas osé jouer. Les joueurs préfèrent remettre en arrière plutôt que prendre un risque. OK, si tu te loupes, le public réagit. Un joueur d’Anderlecht ne doit pas craindre d’être sifflé. Si c’est le cas, pose-toi des questions. On n’a jamais mis le ballon où il le fallait. Ils doivent oser même s’ils se loupent. Celui qui était là avant le match (NdlR : Pär Zetterberg), lui, il osait mettre des ballons risqués."
Il a pointé presque l’entièreté de son groupe sans jamais citer de noms. Seuls Amuzu ("que j’ai laissé sur le banc pour protéger d’autres joueurs car Amuzu a été très bon ces derniers temps") et Bornauw ont été félicités. "Après sa sortie à la pause à Eupen, Bornauw a passé deux journées la tête dans la terre (sic). On a dû parler avec lui tant il était touché. Et il est revenu en osant jouer au football et avec beaucoup de motivation. Ça, c’est un vrai. Trop de joueurs oublient qu’ils ont été mauvais directement après le match. Et d’autres se contentent d’une bonne action ou d’avoir été une fois homme du match. Tu es à Anderlecht et tu n’as pas le droit de te relâcher. Se battre sur le terrain est le minimum, même quand ça va moins bien. Je ne vais plus hésiter. S’ils ne sont pas à fond, je compléterai l’effectif avec des jeunes."
Le cas de Vanhaezebrouck lui-même a aussi été évoqué. Le jeu n’est pas bon et il en est le principal responsable. "Il est donc logique de me pointer du doigt. Je dois trouver les solutions. Me renvoyer n’est pas une solution. Si nous transférons les deux joueurs que nous voulons en janvier, ça fonctionnera."