Du tac au tac avec Teklak: "Un tweet de Coucke, ça ne suffit pas"
Notre consultant Alex Teklak revient sur la contre-performance anderlechtoise contre Saint-Trond.
- Publié le 01-10-2018 à 14h23
- Mis à jour le 02-10-2018 à 21h29
Notre consultant Alex Teklak revient sur la contre-performance anderlechtoise contre Saint-Trond.
Il aborde aussi la situation actuelle du club bruxellois.
1.Une chape de plomb à Anderlecht
"Saint-Trond a eu du cran, un bon plan A et un bon plan B. Mais ce que je retiens surtout, c’est l’ambiance négative côté anderlechtois. Cela pèse sur le moral des joueurs. On sent une chape de plomb qui s’épaissit de match en match. L’entraîneur n’est pas le seul responsable…"
2. Les dirigeants ne contribuent pas à apaiser l’atmosphère lourde et morose
"Ils ne soutiennent pas directement leur entraîneur. Leur communication est ambiguë par rapport au coach, mais aussi envers les supporters. Marc Coucke est impatient mais il ne pourra pas se permettre à Anderlecht ce qu’il se permettait à Ostende. C’est sa première crise au RSCA. Son côté émotif rend la situation encore moins évidente. Se contenter de communiquer via Twitter, c’est un peu léger… Que se passait-il avec l’ancienne direction ? Roger Vanden Stock ou Herman Van Holsbeeck allaient au front dans ce genre de situation. On se souvient des épisodes avec Jacobs, Hasi et Weiler. On va voir comment Coucke et Devroe vont réagir. Ce sera même un signe important à interpréter. Quand ça ne tournait pas à Ostende, Marc Coucke n’avait pas beaucoup défendu Vanderhaeghe et Custovic…"
3. Marc Coucke doit amener plus de rationnel
"Au RSCA, la tradition est difficile à bousculer. Arriver, tout changer de manière drastique, ça ne peut pas fonctionner. Dans une entreprise classique c’est possible, mais pas dans le foot. À lui d’en tirer les bons enseignements et il pourra remettre le Sporting à flot. Je citerai l’exemple de Bruges : de nombreuses erreurs ont été commises depuis l’arrivée de Verhaeghe et Mannaert, mais ils en ont tiré des leçons en étant patients. Il leur a fallu quatre ans pour ramener un titre de champion."
4. Bruges n’a pas des joueurs dix fois meilleurs que ceux d’Anderlecht !
"Mais Bart Verhaeghe et Vincent Mannaert sont là pour maintenir le cap. Il y a un conditionnement positif. Après l’élimination contre Deinze, il y avait pourtant aussi de la pression sur les Brugeois dans ce derby… Pour qu’un club fonctionne bien, il faut une fusion. S’il y a un incendie, il faut vite l’éteindre. Bruges a aujourd’hui une structure de club capable de résister aux petites crises."
5. On voit que Hein Vanhaezebrouck fait des efforts
'Il a essayé un nouveau système et il protège davantage ses joueurs, comme avec Saelemaeckers. Mais recréer un climat positif, il ne pourra pas le faire tout seul ! Si la direction ne le soutient pas, les joueurs vont très vite le sentir… Pour s’en sortir, il faut de l’harmonie et je ne la ressens pas pour le moment à Anderlecht. Sur la fin à Gand, Vanhaezebrouck avait connu cela. Quelque chose était cassé avec sa direction… et n’avait jamais été réparé."
6. À l’arrivée de Vanhaezebrouck, les supporters d’Anderlecht ont cru au messie mais on ne retrouve pas le football attendu
"Le contexte est donc compliqué. Après le match, Hein a attaqué de front les supporters. Il n’aurait pas dû. Quand il s’était planté à Genk, il avait pourtant reconnu une erreur : celle d’aller à la guerre avec les supporters. Car il ne pouvait la gagner. Sa réaction pour expliquer la sortie de Trebel est aussi due à ce qui s’est passé précédemment. C’est rare de voir de tels signes d’irritation chez Vanhaezebrouck. Il a peut-être la sensation que le vent est en train de tourner."