"Thierry Henry a marqué l’histoire de la Belgique"
Alors qu’il revient ce soir à Bruges, Thierry Henry a laissé une vraie empreinte dans notre football selon Bart Verhaeghe et Mehdi Bayat.
- Publié le 24-10-2018 à 06h45
- Mis à jour le 24-10-2018 à 08h57
Alors qu’il revient ce soir à Bruges, Thierry Henry a laissé une vraie empreinte dans notre football selon Bart Verhaeghe et Mehdi Bayat. Aussitôt parti, aussitôt revenu. Une grosse semaine après avoir quitté le staff de Roberto Martinez, Thierry Henry est déjà de retour. Dans un nouveau costume, celui d’entraîneur de Monaco. Mais toujours avec cette même image. Et cette gratitude aussi, exprimée par ses premiers mots en tant qu’entraîneur monégasque quand il avait insisté pour remercier "Mehdi et Bart".
Le Français n’avait pas prononcé les noms de famille des deux dirigeants, signe de cette proximité qui a germé durant deux ans aux yeux des deux hommes qui ont pris le temps d’évoquer tout le bénéfice mutuel que les Diables et l’ancien attaquant ont pu tirer de leur collaboration.
Messieurs, quelle trace va laisser Thierry Henry ?
Bart Verhaeghe : "Ce phénomène du football, par ailleurs très intelligent, émarge à l’élite mondiale. Pour préparer au mieux le Mondial russe, nous avions besoin de quelqu’un comme lui pour insuffler à notre talentueuse équipe l’assurance requise. Roberto Martinez avait déjà fait preuve d’ambition en déclarant, lors de son embauche en 2016, que les Diables Rouges pouvaient devenir champions du monde. Une légende du football comme Thierry Henry a souligné cette ambition. Car celui qui a remporté un Euro et un Mondial peut vraiment convaincre une équipe qu’elle peut réaliser son rêve."
Mehdi Bayat : "À sa manière, Thierry Henry a marqué l’histoire de la Belgique. En faisant partie du staff qui nous a permis d’atteindre les demi-finales du Mondial et la meilleure performance de l’histoire des Diables Rouges. À partir du moment où il faisait partie de ce staff, il a marqué l’histoire. Et grâce à lui, on peut regarder vers le futur en espérant qu’une génération fasse mieux."
Vous attendiez-vous à une aussi belle aventure à ses côtés ?
B. V. : "J’étais très confiant. Je nous pensais capables de réaliser une performance spéciale. En 2016, nous avions sciemment cherché un sélectionneur et un staff ambitieux. Des gens qui osent rêver et travailler dur pour réaliser ce rêve. Des gens qui osent dire : ‘Nous allons gagner !’ C’est bien mieux que de déclarer qu’on va faire de son mieux et voir jusqu’où on arrivera. Je suis extrêmement reconnaissant à Thierry Henry d’avoir pris un tel engagement, sachant qu’il pouvait gagner beaucoup plus ailleurs. Thierry a considéré sa période chez les Diables comme un investissement pour sa carrière d’entraîneur. Nous en avons amplement profité."
M. B. : "Quelque part, oui. Depuis le jour où il nous a rejoint, toute la structure mise en place et le travail d’équipe mis en place ont porté leurs fruits durant deux ans et nous sommes arrivés à un résultat extraordinaire. J’ai toujours en tête cette anecdote. Avec Bart Verhaeghe, lorsque nous étions menés contre le Japon, on a eu peur. On s’est regardé et on s’est dit : ‘on n’a pas fait tout ce travail pour que cela se termine maintenant. Cela ne peut pas s’arrêter comme ça.’ Puis, comme disent certains, ils l’ont fait bordel. Et parmi eux, il y avait Thierry Henry."
Quel est le meilleur souvenir que vous conservez de lui ?
B.V. : "Nos interminables discussions sur le football. À chaque repas, je découvrais de nouveaux aspects sur notre sport. Quel enrichissement ! Mais parfois, nous philosophions aussi sur la vie. Sur des choses simples, ou sur nos passions. Le discours sportif débouchait régulièrement sur une évolution radicalement différente. Par exemple quelle série nous pouvions nous conseiller sur Netflix. Nous avons noué nombre de conversations extrêmement enrichissantes."
M.B. : "Le meilleur souvenir c’est un partage d’émotions, après le quart de finale contre le Brésil. Pour tout le monde, cette joie, cette émotion, cette adrénaline que seul ce type de rencontre peut procurer était magnifique. On venait de battre le Brésil, tout le monde se sautait dans les bras. Cela a été un moment particulier pour tout le monde et pour Thierry aussi, qui était profondément heureux. Il s’agit d’un partage d’émotions inoubliable. Et vraiment sincère."