Dennis Praet, sélectionné par Martinez: "En quatre ans, je suis devenu un homme"
Dennis Praet a enfin été sélectionné par Martinez. En quoi a-t-il changé du gamin d’Anderlecht ?
- Publié le 09-10-2018 à 21h53
- Mis à jour le 09-10-2018 à 21h54
Dennis Praet a enfin été sélectionné par Martinez. En quoi a-t-il changé du gamin d’Anderlecht ?
Vous vous souvenez du 3-3 d’Anderlecht à Arsenal, en novembre 2014 ? Ce match fou avait convaincu Marc Wilmots de sélectionner Dennis Praet pour l’équipe nationale. Praet n’était pas monté au jeu en amical contre l’Islande (3-1), mais sa première sélection devait être le début d’une longue série.
Or, pendant quatre ans, le compteur de Praet est resté bloqué à une seule sélection et zéro cape. Pourtant, avec ses 25 matches en équipes nationales pour jeunes, il n’était pas un inconnu à Tubize. Mais Roberto Martinez n’était pas fan de lui.
Quatre ans après ce Belgique - Islande, il a enfin été rappelé, à 24 ans. En quoi le Praet de 2018 est différent du Dennis de 2014 ? "En quatre ans, je suis devenu un homme", dit-il.
1. Il a reculé d’un cran
Si Praet a subi une métamorphose, c’est grâce à la Sampdoria, où il est parti en 2016 pour 8 millions. Il y évolue comme mezzala, un des deux médians centraux, une sorte de 8 dans un losange. "Je dois donc faire plus de travail défensif, explique Praet. À Anderlecht, j’étais plus un 10 ou un joueur de flanc. Je crois que Martinez m’a sélectionné pour le poste de médian défensif."
2. Ses stats sont moins bonnes
Forcément, sa nouvelle position a influencé ses statistiques. À Anderlecht, il a marqué 14 buts en championnat en quatre saisons, et il a donné 24 assists. Il a donc été décisif à 28 reprises en Jupiler Pro League. En deux saisons et deux mois en Serie A, il totalise deux buts et quatre assists. "Au début, c’était frustrant de ne pas pouvoir travailler mes stats, avoue Praet. Mais depuis un certain temps, j’ai accepté d’aider l’équipe d’une autre façon."
3. Il est devenu un maître tacticien
Un des atouts de Praet, c’est son intelligence de jeu et son sens tactique. Son intelligence, il l’avait déjà, sa vision tactique, il la doit à son passage en Italie, où 80 % des entraînements sont des séances tactiques. "Le championnat est beaucoup plus tactique qu’ailleurs, confirme Praet. Mais cela ne signifie pas que le football est plus défensif. Seules les petites équipes jouent de façon très regroupée. Qui plus est, notre entraîneur, Marco Giampaolo, est le plus tacticien de tous."
4. Il est devenu une bête physique
Praet était déjà assez musclé en quittant Anderlecht, mais il est encore plus devenu une bête. Sa nouvelle position l’oblige à être solide dans les duels. Cette saison, il n’a débuté que quatre matches, mais s’est quand même déjà pris trois cartes jaunes. Samedi, à l’Atalanta, il a disputé douze duels et en a gagné onze. C’est devenu très difficile de lui chiper le ballon, tellement il est costaud.
5. Il est devenu un leader
Même si - à ses 22 ans - il était déjà pratiquement un des anciens du groupe à Anderlecht, il n’a jamais été un vrai patron. Il devait écouter Deschacht, Gillet ou Proto. Maintenant, il a déjà porté le brassard. "En fait, je suis le troisième dans la hiérarchie (NdlR : Quagliarella est le numéro 1), dit Praet. Je suis un des leaders parce que je touche beaucoup plus souvent le ballon et les attaques passent via moi." Pour pouvoir commander les autres, il a dû apprendre l’italien. "Je le parle déjà bien. Par contre, j’ai perdu mon français. Vous ne l’entendez pas ?" (Rires)
"La Premier League fait plus le buzz"
Pas parti à la Juve, Praet n’exclut pas un transfert en Angleterre.
À plusieurs reprises, Praet a été cité dans un autre grand club italien. L’Inter était un des candidats, mais aussi l’AS Rome, Naples et surtout la Juventus étaient chauds. Le prix de transfert avait également filtré : 25 millions.
Finalement, Praet est resté. "Pas à vendre", répondait-on à la Samp. "Disons que mon club voulait absolument que je reste, malgré l’intérêt de ces clubs", nuance Praet. "Je ne suis pas mécontent. Je me sens bien à la Samp. Je joue bien, on a une bonne équipe, et on est cinquièmes."
Mais son rêve de jouer ailleurs, existe encore. "Il va de soi que la Premier League m’attire. Et j’ai toujours dit que j’aimerais bien jouer en Espagne."
Un des arguments pour aller en Premier League , est qu’il aurait plus de chances d’être rappelé en équipe nationale. "Le championnat anglais est plus suivi", explique l’ancien Anderlechtois. "Je crois que la Serie A et la Primera Division sont aussi qualitatives, mais la Premier League fait plus le buzz. Bien sûr que j’ai été déçu de ne pas être repris la saison passée, malgré mes bonnes prestations. Mais c’est le passé. Je ne me suis pas fait d’illusions par rapport au Mondial. Pendant la Coupe du Monde, j’étais d’ailleurs le premier supporter des Diables."