Caleb Ewan: "J’en rêvais depuis que j’étais gosse"
Après quatre accessits, Caleb Ewan a gagné sa première étape sur le Tour et prolongé l’euphorie chez Soudal Lotto.
- Publié le 17-07-2019 à 22h39
- Mis à jour le 18-07-2019 à 09h46
Après quatre accessits, Caleb Ewan a gagné sa première étape sur le Tour et prolongé l’euphorie chez Soudal Lotto.Une fois encore, comme cela était déjà arrivé à plusieurs reprises sur ce Tour, il fallut avoir recours à l’examen de la photo-finish pour déterminer qui s’était montré le plus rapide sur le macadam surchauffé du boulevard Lascrosses, à Toulouse.
Caleb Ewan pensait avoir gagné en prenant la mesure de Dylan Groenewegen, pourtant bien lancé par ses partenaires dont un très impressionnant Wout Van Aert. D’ailleurs le petit (1 m 65) Australien, surnommé Pocket Rocket (la fusée de poche) avait levé le bras peu après avoir effectué sur la ligne ce saut de chat victorieux qui autrefois avait valu à Jef Scherens (septuple champion du monde de vitesse dans les années trente) d’être appelé "Poeske".
Après quatre accessits (une deuxième et trois troisièmes places), lors des précédents emballages massifs, le sprinter de Soudal Lotto venait enfin de triompher, devenant, à 25 ans, un des plus jeunes vainqueurs d’au moins une étape dans les trois grands tours, le dix-neuvième coureur en activité. Ewan "tournait autour", comme l’on dit dans le jargon, et il ne fallait pas être grand clerc pour imaginer que la chance lui sourirait un jour. Ce fut ce mercredi dans la Ville rose. Désormais le successeur de Robbie McEwen, son idole, rêve de s’imposer sur les Champs-Élysées, comme il l’avait confié à ses proches en découvrant "la plus belle avenue du monde", en octobre lors de la présentation du Tour.
"D’abord, quand Jasper (De Buyst) est tombé, je me suis dit que ça commençait mal, mais Roger (Kluge) a fait un boulot incroyable, expliqua le vainqueur. À trois kilomètres, je m’étais fixé de prendre la roue de Groenewegen et Roger m’y a idéalement placé, mais la suite a été chaotique, car les Deceuninck voulaient prendre ma place pour y mettre Viviani. Ensuite, j’ai joué tactiquement, car c’est toujours dur de battre Dylan (Groenewegen), il est rapide et capable de partir de loin. Je l’ai laissé lancer le sprint, j’ai laissé un petit trou pour pouvoir déboîter."
Victorieux pour la dixième fois cette saison, dont trois critériums en Australie en janvier, Ewan ne cachait pas sa joie. "C’est incroyable, j’en rêvais depuis que j’étais gosse, depuis que je suivais sur le Tour à la télé les exploits de Robbie McEwen", disait-il.
Sa femme a accouché en juin
Mardi soir, Marc Sergeant avait pris son coureur à part, à l’hôtel de Castres où logeait l’équipe Soudal Lotto. "Marc est un type formidable comme mentor, dit Ewan, surtout dans les moments de stress qu’il est capable de diminuer avec des mots. En remontant dans ma chambre, j’avais l’impression d’avoir de la pression sur les épaules, il a su me calmer, me mettre dans la meilleure situation et ça a payé !"
Parvenu à décrocher la plus belle victoire de sa carrière, comme il le reconnaissait, l’Australien a tenu à remercier ceux qui l’avaient aidé dans sa quête. "Beaucoup de gens ont contribué à ce que j’arrive ici, disait Caleb Ewan. Les principaux sont mes parents. Merci aussi à mon épouse qui m’a laissé venir au Tour (NdlR : elle a accouché prématurément de la petit Lili en juin). L’abandonner à l’hôpital avec notre petite fille a été la chose la plus dure. Enfin, je suis heureux de remercier ma nouvelle famille (son équipe) de m’avoir permis de réaliser mon rêve."