Le roi Julian a encore servi un sacré numéro
Le Français a ajouté la manière pour faire coup double dans la région du Champagne.
- Publié le 08-07-2019 à 18h16
- Mis à jour le 08-07-2019 à 19h08
Le Français a ajouté la manière pour faire coup double dans la région du Champagne.
Après deux jours à Bruxelles, le Tour de France a quitté la Belgique. Douze kilomètres après le départ de Binche, les coureurs sont arrivés sur les routes françaises à Jeumont, lieu de naissance du footballeur Benjamin Pavard. 200 kiomètres plus loin, c’est un autre Français, Julian Alaphilippe, qui s’est imposé à Épernay. Sur les routes vallonnées de la Champagne, beaucoup pointaient le coureur de la formation Deceuninck-Quick Step parmi les favoris du jour, au même titre que beaucoup d’autres coureurs comme Peter Sagan, Michael Matthews ou encore les Belges Greg Van Avermaet et Wout Van Aert.À ce titre, la victoire du puncheur français en haut d’une côte de 500m à 8% n’a rien de surprenant. Mais c’est plutôt la manière avec laquelle Alaphilippe s’est défait de ses adversaires qui a surpris tout le monde, même… ses concurrents. Plutôt que d’attendre le sprint, Alaphilippe a tenté le tout pour le tout dans la Côte de Mutigny, un petit mur de 900m à plus de 12% de moyenne, soit à seize kilomètres de l’arrivée. Dans le peloton, personne n’a pu ou voulu réagir. Au sommet, il a rattrapé Tim Wellens, dernier réscapé de l’échappée matinale partie après cinq kilomètres de course seulement pour s’envoler en solitaire dans la descente.
L’objectif du dernier maillot à pois sur le Tour de France était simple : prendre assez de temps sur ses adversaires pour pouvoir s'emparer du maillot jaune. Le pari était risqué mais pour endosser la précieuse tunique, Alaphilippe se devait d’attaquer de loin. Relégué à 31 secondes de Teunissen après le contre-la-montre par équipes, le Français savait qu’il ne pourrait pas faire autant de différences en attendant les dernières centaines de mètres pour placer sa redoutable accélération.
Il a donc mis ses équipiers à la planche, à commencer par Kasper Asgreen pendant toute la première partie de la course avant que Yves Lampaert et enfin Dries Devenyns ne donnent de grands coups d’accélérateur dans les différentes ascensions qui ont jalonné les cinquante derniers kilomètres. Ce travail a finalement porté ses fruits en faisant décrocher de nombreux équipiers des adversaires de la formation belge. En manque d’équipiers, Van Aert, Van Avermaet, Matthews et Sagan ont dû laisser la responsabilité de la poursuite à l’équipe Ineos qui n’avait aucun objectif pour la victoire d’étape et s’est donc contentée d’appliquer un rythme soutenu pour maintenir ses leaders hors du vent.
Mais c’est ce genre de tempérament offensif que les fans de vélo et du Tour de France veulent voir, bien loin des courses attentistes proposées ces dernières années par les coureurs du classement. Ce Tour 2019 semble (pour l’instant) ne pas être soumis à cette règle de l’attentisme. Dès samedi, Greg Van Avermaet n’avait pas hésité à sortir du peloton pour aller chercher les points du classement de la montagne au sommet de son Mur de Grammont, juste pour l’honneur de pouvoir y passer en tête et porter le maillot à pois sur le territoire belge. Et aujourd’hui, c’est Tim Wellens, qui n’a pas hésité à prendre l’échappée matinale. S'il est tombé sur un très grand Julian Alaphilippe, le Trudonnaire a quand même fait le plein de points au classement du meilleur grimpeur dont il est le nouveau leader et a également reçu le prix de la combativité. Ensuite, des coureurs comme Nairo Quintana, Mikel Landa ou encore Michael Woods ont tenté leur chance pour glaner quelques points ou quelques secondes par-ci, par-là, même si leurs tentatives n’ont pas toujours été couronnées de succès.
Et puis, il y a Julian Alaphilippe. Le Français, maillot à pois du Tour de France 2018 a été le symbole du coureur combatif et offensif sur la dernière Grande Boucle et il nous a encore une fois enchanté d’un numéro dont il a le secret. Ou quand le panache s’ajoute au succès pour clore la série d'hommages à Eddy Merckx...