Peter Sagan se livre avant le Tour de France: "Les sprints, c’est le grand bordel… surtout au Tour"
Peter Sagan veut battre Erik Zabel et aller chercher son septième maillot vert.
- Publié le 06-07-2019 à 12h17
Peter Sagan veut battre Erik Zabel et aller chercher son septième maillot vert. Il n’y a rien à faire, voir Peter Sagan sans un maillot distinctif de champion du monde ou de Slovaquie, ça fait bizarre. Heureusement pour lui, on ne peut pas louper le liseré arc-en-ciel qu’il porte au cou et aux manches. Puis il y a de fortes chances de le voir troquer le blanc de son équipe pour le vert du classement à points.
Le look est celui d’un patron flashy. Cheveux gominés, lunettes fluo bien posées (voire fixées) dans ses cheveux, Peter Sagan a la classe. Même assis, son attitude est celle d’un homme qui veut en découdre durant 21 étapes. Dos droit, mains posées autour de son micro, il s’est prêté, face à la presse, à un exercice qu’il n’apprécie pas mais où il excelle. Souvent sans le faire exprès.
"Je suis un cycliste, pas une star"
"Il y a huit ans, quand j’étais à mes débuts sur le Tour, j’étais tranquille, il n’y avait pas ces conférences de presse et tout ça. J’étais un gars normal, quoi. Après, ça fait partie de mon job et je le fais avec plaisir." Avec lui, tout est dans l’attitude. Chacune de ses phrases est ponctuée d’un petit rire et son sourire laisse présager une blague à chaque prise de parole. Parfois elle tombe, parfois il se contient.
Sagan sait pourtant être sérieux, presque chirurgical au moment de répondre. Mais son petit ricanement de ponctuation fait qu’on ne le prend pas au sérieux. "Moi, une rock star ? My friend, je suis juste un cycliste."
Difficile parfois de faire la différence entre le showman et le gros bosseur sur son vélo.
Sagan blague mais il n’est clairement pas à Bruxelles pour rigoler. "Nous devons gagner le maillot vert", martèle Ralph Denk, directeur de l’équipe Bora Hansgrohe.
Une tunique qui atterrirait sur les épaules du Slovaque pour la 7e fois. Un record absolu pour le sprinter qui a déjà égalé la légende Erik Zabel et qui aurait pu réaliser un sans-faute dans ce classement sans son exclusion en 2017. "Si je suis ici, c’est pour ce septième maillot vert", martèle-t-il avec confiance. "J’ai une bonne équipe autour de moi."
Premier écueil ce samedi avec une arrivée en légère côte que le puncher en lui devrait apprécier. Il coupe : "Mouais, j’ai été reconnaître l’arrivée et ça monte un tout petit peu. Je ne pense pas non plus que le mur de Grammont forcera la décision. Il est trop loin de l’arrivée et les routes sont trop larges par la suite. C’est le Tour de France hein, pas le Tour des Flandres."
"Je te réponds dans deux jours"
Il a un objectif en tête mais refuse de regarder trop loin. Comme quand un confrère lui demande s’il pense que l’arrivée de la troisième étape à Épernay est taillée pour ses qualités.
"De quelle étape parles-tu ? La troisième ? Je te réponds dans deux jours alors. C’est beaucoup trop loin pour moi, tout cela."
Pareil pour citer d’autres candidats dans les étapes de plaine. "Tous les autres sprinters."
Surtout Groenewegen ? "Oui, il est bon."
Prendra-t-il la roue de Viviani ? "Tu verras bien sur le moment."
Toujours brèves, ses réponses restent toutefois teintées d’humour. Comme quand il décrit les arrivées massives qui seront son principal objectif : "Les sprints, c’est le grand bordel. Surtout au Tour du France."