Michel Drucker: "Pour Eddy, il n’y avait pas de petites courses"
Michel Drucker a toujours gardé de bons contacts avec la star belge du cyclisme.
- Publié le 06-07-2019 à 19h57
- Mis à jour le 06-07-2019 à 19h58
Michel Drucker a toujours gardé de bons contacts avec la star belge du cyclisme. "Les rares fois où je viens à Bruxelles, j’essaye de voir Eddy (NdlR : Merckx). La dernière fois, c’était avec Salvatore Adamo", se souvient Michel Drucker, qui fait partie des amis proches de l’ex-coureur cycliste belge. Ce samedi, jour du départ du Tour de France à Bruxelles, l’animateur français ne sera pas dans la capitale pour applaudir l’hommage fait à Eddy Merckx, à l’occasion des cinquante ans de sa première victoire au Tour de France. "Je ne serai malheureusement pas en Belgique mais je suivrai l’événement avec attention devant mon poste de télévision."
Pour le présentateur de Vivement Dimanche, amateur de vélo, Eddy Merckx fait partie de ses plus belles rencontres. "Il m’a donné envie de faire du vélo et de savoir ce que c’était que cette souffrance. Eddy, c’est une école de modestie. C’est un homme qui parle peu, assez solitaire mais très gentil et surtout, humble. Il est adoré de tous. Redouté par ses coéquipiers mais adoré de ceux qui ont roulé pour lui parce que c’est un leader incroyable. Il avait toujours quelque chose de plus que les autres. Ce qui m’a toujours frappé chez lui, c’est sa hargne. Pour lui, il n’y avait pas de petite course. Quand il montait sur un vélo, c’était pour gagner ."
Vous souvenez-vous de ce jour de juillet 1969 où Eddy Merckx a gagné son premier Tour de France ?
"J’étais au service des sports de l’ORTF. C’était juste après les événements de mai 68 où on avait tous été mis à l’écart pour avoir fait grève. Cela correspond à l’été où je reviens à la télévision après un an d’absence. J’ai regardé l’arrivée du Tour avec émerveillement. Je me souviens qu’en regardant l’ascension d’Eddy Merckx, Robert Chapatte, ancien présentateur télévisé et présentateur de Stade 2, nous a dit ces mots : ‘Regardez-le bien ! Celui-là va en gagner beaucoup d’autres.’ Et, effectivement, Eddy a tout gagné. On ne peut pas le comparer aux autres. Lui, il était bon sur tous les terrains. Sous la pluie, sur les pavés ou en pleine chaleur."
La chute faite à la fin de sa carrière lui a toutefois laissé des séquelles…
"À cause de cette chute très grave, il a eu mal au dos jusqu’à la fin de sa carrière. Il s’en est jamais vraiment remis. Mais j’ai vu Eddy terminer les courses alors qu’il était très fatigué et à bout. Il reculait toujours les limites de la douleur. C’est pour ça que j’aime le vélo."
Vous êtes un amateur de cyclisme depuis l’enfance mais vous ne vous y êtes mis qu’à vos 48 ans…
"C’est en observant la souffrance de Greg LeMond et d’Eddy Merckx que j’ai voulu savoir ce qu’était le vélo. C’est d’ailleurs sur le vélo d’Eddy Merckx que j’ai commencé à pédaler après avoir suivi le Tour de France de 1990, gagné par Greg LeMond. J’étais suiveur pour France 2. Une belle expérience. Maintenant, j’ai le vélo dans le sang."
Pourquoi ne lui avoir jamais consacré un Vivement Dimanche ?
"Non, c’était compliqué parce que quand il s’est arrêté, Vivement Dimanche n’existait pas. Il a fait quelques apparitions chez nous mais c’est un timide. La télévision n’a jamais été l’exercice favori d’Eddy. Il est pudique, réservé et très modeste alors qu’il pourrait ne pas l’être du tout."