L'autre regard: le maillot jaune, le plus beau costume de scène
- Publié le 03-07-2019 à 17h10
- Mis à jour le 03-07-2019 à 17h12
Par Miguel Tasso.
Le maillot jaune, qui fête ses 100 ans, occupe une place à part dans l’histoire du sport. C’est même peut-être le symbole universel le plus fort pour repérer un champion dans l’exercice de ses fonctions. Dans aucune autre discipline, un tel costume de scène ne désigne ainsi, d’un simple coup d’œil, le leader d’un classement. Le héros par excellence. Que l’on soit au bord de la route, devant sa télé, on le repère sans hésiter, fût-on béotien en petite reine. Même vu du ciel, avec la fameuse caméra de l’hélicoptère, il illumine, comme un soleil, la route du Tour. Les grands penseurs du marketing moderne parleraient aujourd’hui d’un extraordinaire coup de maître. Lorsqu’il fut créé, en 1919, nul n’imaginait pourtant que ce modeste tricot entrerait ainsi dans le langage courant pour évoquer le premier de la classe, tous secteurs confondus. Les archives nous apprennent que c’est le Français Eugène Christophe qui hérita, lors de l’étape Grenoble-Genève, du premier maillot jaune, une couleur qui rappelait les pages du journal L’Auto, ancêtre de L’Équipe et organisateur de la compétition. Deux jours plus tard, le Belge Firmin Lambot se hissait en tête du classement général et revêtait la précieuse tunique sur le podium de Paris. Depuis, suprême objet du désir des juillettistes forçats de la route, le maillot jaune participe, chaque année, à la légende de la Grande Boucle. Avec la même magie.