Pedersen, Küng et le Wolfpack : les outsiders de Paris-Roubaix croient en leurs chances
Les rivaux de Mathieu van der Poel sont convaincus que le Néerlandais n’est pas intouchable.
- Publié le 07-04-2024 à 07h45
Parce que Paris-Roubaix incarne, sans conteste, le monument au scénario le plus imprévisible, la lutte pour la victoire s’y annonce potentiellement plus haletante que la semaine dernière où Mathieu van der Poel avait assommé la concurrence en même temps que le suspense de la dernière heure de course du Ronde. Si le champion du monde fera à nouveau figure de grandissime favori ce week-end, les outsiders sont déterminés à croire en leur chance. La preuve.
Pedersen en favori des outsiders : “Le monument qui me correspond le mieux”
Au pied du podium l’année dernière (4e), Mads Pedersen est déterminé à en gravir les marches ce dimanche. Monstre de travail, celui qui enquille chaque saison entre 700 et 1100 heures de vélo (!) s’est fixé un objectif majeur pour cette saison 2024 : remporter un monument. “Et Paris-Roubaix est justement celui qui me convient le mieux !, lance le Danois (28 ans) de chez Lidl-Trek. Sa longueur et la nature des efforts qu’elle exige font que je me sens naturellement à l’aise sur une épreuve que j’avais remportée chez les juniors en 2013.”
Victime de la chute qui avait envoyé Wout van Aert au tapis lors d’À Travers la Flandre, le dernier vainqueur de Gand-Wevelgem aborde l’Enfer du Nord dans de bien meilleures conditions que le Ronde. “Je n’ai plus de douleur et m’appuie sur une forme que je sais excellente. Je pense d’ailleurs ne jamais avoir négocié une grande classique avec autant de chance de succès. Le scénario rêvé c’est évidemment d’arriver seul avec deux minutes d’avance sur le reste des concurrents (rires)… Plus sérieusement on a rarement le luxe de choisir et je sais à quel point les tactiques établies peuvent voler en éclats en une seconde sur le coup d’un fait de course. Cela me plairait d’arriver dans un petit groupe amené à se jouer la gagne sur le vélodrome à condition que Jasper Philipsen n’appartienne pas à celui-ci (rires)…”
Né la même année que Mathieu van der Poel, Pedersen côtoie le champion du monde depuis les rangs juniors. “Il sera à nouveau grand favori ce dimanche. Notre terrain de chasse est, en partie, le même mais je ne pense pas que nous pouvons présenter notre rivalité de la même manière que celle qui oppose Wout van Aert au Néerlandais. Nous n’avons pas la même histoire. ”
L’obsession de King Küng : “Gagner à Roubaix, ça changerait ma vie”
Dans le top 5 des deux dernières éditions (5e en 2023 et 3e en 2022), Stefan Küng s’est rassuré vendredi lors de la reconnaissance effectuée avec ses équipiers de chez Groupama-FDJ.
”J’ai terminé le GP de Denain (14/3) en allant au sol dans le dernier secteur pavé très glissant, racontait le Suisse. J’ai donc abordé ce traditionnel repérage avec une forme d’appréhension dont j’ai réussi à me défaire au bout de quelques minutes. Les tronçons sont gras et, même s’il fait sec d’ici à dimanche, tout n’aura pas totalement séché. Cela restera donc piégeux. Ma chute sur le Tour des Flandres, lors de laquelle mon genou a bien tapé, m’a empêché de réaliser de gros efforts cette semaine. J’ai donc aussi voulu un peu pousser le moteur, faire des intensités comme on dit dans le jargon. Gagner à Roubaix, cela changerait ma vie et je veux tout faire pour…”
La rédemption du Wolfpack ? : “Une course qui convient mieux à nos diesels”
Longtemps rebaptisé en “sorcier de Paris-Roubaix”, Patrick Lefevere sait que son Wolfpack ne s’y avance pas cette année avec les mêmes arguments que dans le passé. “Mais Roubaix convient mieux à nos gros moteurs diesels que le Tour des Flandres, plus explosif”, juge le manager flandrien dont le premier coureur, Lampaert, avait terminé à la 18e place à Audenarde.
”La force de notre équipe, c’est notre expérience, juge pour sa part Kasper Asgreen. Battre Mathieu van der Poel ? Difficile ne veut pas dire impossible (rires). Nous savons que nous devrons tenter d’ouvrir la course de loin pour essayer de l’isoler. Et je ne pense pas que nous serons la seule équipe à chercher à manœuvrer de la sorte. Dès lors…”