Grand Prix de l’Escaut : Merlier redonne le sourire aux Soudal-Quick Step sur les classiques !
Malgré une crevaison dans le final, le sprinter de Soudal-Quick Step s’est imposé sur son vélo de… réserve.
- Publié le 03-04-2024 à 21h00
- Mis à jour le 03-04-2024 à 21h04
Elle n’a pas la renommée des plus grandes classiques, mais cela reste une semi-classique. Le Grand Prix de l’Escaut, placé en plein cœur des Flandriennes, est souvent une pause (très rapide) entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Entre ce qui était, autrefois, le terrain de jeu favori des hommes de Patrick Lefevere. Depuis l’arrivée de Remco Evenepoel au sein de son effectif, l’équipe belge Soudal-Quick Step s’est réinventée et réorientée vers les épreuves par étapes et les classiques ardennaises. Elle n’est plus l’armada qui misait sur sa supériorité numérique sur les secteurs pavés et les monts flandriens pour enchaîner les victoires dans les premières classiques du printemps. Elle est dépassée, désormais, par les Visma | Lease a Bike et les Alpecin-Deceuninck.
Mais dans cette quinzaine flamande, Soudal-Quick Step a été sauvée par son sprinter Tim Merlier. Le beau-fils de feu Frank Vandenbroucke a dominé, ce mercredi, le sprint du Grand Prix de l’Escaut, trois semaines après sa victoire à Nokere.
”Cette victoire va faire du bien à toute l’équipe, a-t-il commenté en conférence de presse. Mais elle me fait aussi beaucoup de bien, car je n’avais encore jamais remporté cette épreuve.” Il ajoute donc une belle ligne à son palmarès après avoir devancé Jasper Philipsen, l’autre favori de l’Escaut, tandis que plusieurs outsiders avaient été éliminés sur chute, dont Gerben Thijssen, impliqué dans une gamelle avec son coéquipier Arne Marit.
”Ce Grand Prix de l’Escaut ne s’est pas résumé à un sprint, cela a été intense et très nerveux dans la première partie de la course, avec le vent, et des bordures”, ajoute Tim Merlier. Avec ses coéquipiers, il avait flairé le danger dans les rafales d’outre Moerdijk. Ils étaient bien représentés dans la première bordure, en compagnie des Alpecin-Deceuninck. Mais tout est ensuite rentré dans l’ordre suite au forcing, pour revenir, des Bora-hansgrohe de Sam Welsford et des Lidl-Trek d’Edward Theuns. “Le final a été ensuite plus habituel, plus calme, sauf avec ma crevaison, raconte encore Tim Merlier, contraint de changer de vélo à treize kilomètres de l’arrivée. “Je ne me suis pas affolé. Je suis resté calme, je savais que l’équipe allait me ramener. Et qu’elle allait ensuite me remonter vers l’avant du peloton.”
Une confiance aveugle en son ami Bert Van Lerberghe
Il a su éviter plusieurs chutes dans les derniers kilomètres toujours nerveux du Grand Prix de l’Escaut pour se retrouver en position de jouer la victoire. “Je trouvais que j’étais cependant encore un peu trop loin à un kilomètre et demi de l’arrivée, mais, là aussi, je suis resté calme, poursuit Tim Merlier. J’avais confiance en mon coéquipier Bert Van Lerberghe. Je savais qu’il allait me passer pour m’emmener et c’est ce qu’il s’est produit. Bert, c’est vraiment un ami, je le connais depuis que j’ai douze ans, il m’est vraiment précieux.
Alors que les Alpecin-Deceuninck de son rival et ancien coéquipier Jasper Philipsen étaient un peu trop tôt en tête, Tim Merlier a pris la roue de Danny Van Poppel qui voulait lancer Sam Welsford. “Comme souvent dans un sprint, tout se fait à l’instinct et j’ai tout fait pour me retrouver le long des barrières et ne plus me faire piéger comme à Bruges-La Panne, ajoute le vainqueur du jour, qui avait été très déçu, il y a une semaine, d’avoir dû se contenter de la deuxième place sur la semi-classique du littoral, où il avait été très remonté contre Jasper Philipsen, avec lequel il avait évité la chute de peu.
Coincé, Philipsen n’a pas voulu prendre de risque
Ce dernier a été nettement devancé, à Schoten. “On s’est perdu sur la fin avec mes coéquipiers et je me suis retrouvé enfermé, commente à son tour Jasper Philipsen. “Je n’ai ensuite pas voulu prendre de risque en vue de Paris-Roubaix (NdlR : où il s’était classé deuxième l’an passé). Je ne gagne pas une troisième fois ici, c’est dommage, mais je retiens surtout que j’avais de très bonnes sensations.”
Tim Merlier sera lui aussi à Roubaix. Avec quelle ambition ? “Survivre et voir où cela me mène, en espérant de la réussite. Je me sens vraiment en bonne forme. J’avais vraiment un bon feeling sur le Tour des Flandres. De nombreuses personnes m’ont dit que j’avais réalisé un super Ronde et cela m’avait mis en confiance en vue du Grand Prix de l’Escaut. À Roubaix, je ne pense pas à la victoire. Mais on ne sait jamais… L’idéal serait un scénario à la Philipsen à Milan-Sanremo, avec un groupe d’une quinzaine qui arrive sur le vélodrome…”
Il ira sans pression. Avec l’unique envie de se faire plaisir. “Ce mercredi, j’ai remporté ma septième victoire de la saison. C’est pas mal. J’en suis fier. Je veux continuer sur cette lancée. Il faut toujours en vouloir. Si ma huitième victoire n’arrive qu’au mois d’août, ça n’irait pas…”
Il espère à nouveau lever les bras sur le Tour d’Italie, sur lequel il avait déjà remporté une étape, en 2021.
Quatrième victoire en quatre éditions pour Lorena Wiebes !
Un peu plus tôt dans la journée, malgré le vent, le Grand Prix de l’Escaut féminin s’est lui aussi terminé au sprint. Et, comme ces trois dernières années, Lorena Wiebes s’est encore montrée la plus rapide sur l’Avenue Churchill, à Schoten, dans la périphérie anversoise. Une avenue qu’elle connaît par cœur ! “Tout s’est déroulé parfaitement même si j’ai vraiment dû me battre pour trouver la bonne roue, a commenté la coéquipière de Lotte Kopecky chez SD Worx. J’ai vu Elisa Balsamo lancer son sprint sur la gauche et j’ai décidé d’y aller aussi.”
Imbattable sur les quatre premières éditions du Grand Prix de l’Escaut féminin, elle met désormais le cap, elle aussi, sur Paris-Roubaix après avoir décroché sa cinquième victoire de la saison, dont Gand-Wevelgem.