Team Jayco AlUla : les Australiens doivent se remettre à l’endroit
L’équipe australienne n’a pas des moyens importants et se concentrera sur les sprints et les victoires d’étapes tout au long de la saison 2023.
- Publié le 18-02-2023 à 17h45
- Mis à jour le 23-02-2023 à 18h38
L’équipe Jayco – AlUla a connu une année 2022 mouvementée, quand elle s’appelait encore BikeExchange – Jayco. Alors qu’elle semblait sereine au sujet de la lutte contre la relégation en début d’année, la formation australienne a finalement dû batailler jusqu’en fin de saison. Son beau Tour de France avec les victoires de Groenewegen et Matthews ainsi que de nombreuses places d’honneur ont permis à Jayco d’assurer sa place en WorldTour pour les trois saisons à venir.
Cette année encore le Tour de France sera l’objectif le plus important de l’équipe Down Under. Elle compte y aligner la triplette Groenewegen – Matthews – Simon Yates. Trois leaders qui chasseront les étapes mais qui ne devraient pas se marcher sur les pieds, leur profil étant totalement différent.
En 2023, Groenewegen devrait être le principal pourvoyeur de succès de l’équipe Jayco – AlUla, encore plus avec le départ de l’autre sprinteur Kaden Groves vers Alpecin-Deceuninck. Revenu après sa suspension pour avoir provoqué la terrible chute de Fabio Jakobsen, le Néerlandais a renoué avec la victoire sur le Tour de France. Un succès qui a été ressenti comme une libération pour le Néerlandais qui a enfin pu tourner la page de cet épisode tragique, d’autant que sa “victime” a également levé les bras sur la dernière Grande Boucle.
Le coureur à suivre : Simon Yates
Le Britannique est un coureur atypique. Un jour, il peut faire partie des meilleurs grimpeurs du monde et le lendemain, concéder énormément de temps de manière totalement inattendue sur les meilleurs. Le Tour d’Italie de l’année dernière est une très bonne illustration de sa carrière. S’il y a remporté deux étapes en étant au-dessus du lot (le chrono à Budapest et une étape très vallonnée sur les hauteurs de Turin), il avait également concédé 2'37" dès la première arrivée au sommet du côté de l’Etna, sur des pourcentages loin d’être redoutables.
Cette saison, Yates délaissera le Giro pour se concentrer sur le Tour de France, avec lequel il possède une relation difficile. S’il y a déjà participé à cinq reprises, terminant une fois meilleur jeune de l’épreuve et remportant deux victoires (en 2019), la Grande Boucle est une course qu’il n’apprécie pas. Trop grand, trop de pression, trop nerveux, le Britannique refuse d’y jouer le classement général. C’est pourquoi il se présentera au départ à Bilbao avec la seule ambition d’y remporter une nouvelle victoire d’étape, voire le maillot à pois, si les jambes sont bonnes.
Le transfert : Eddie Dunbar
C’est avec l’étiquette d’ancien vainqueur du Tour des Flandres espoirs qu’Eddie Dunbar est arrivé chez les professionnels, d’abord au sein de l’équipe Aqua Blue Sport puis chez Sky et Ineos. Au sein de l’armada britannique, l’Irlandais a rapidement été cantonné comme équipier modèle. Un rôle de porteur d’eau qu’il remplissait sans rechigner, tout en gardant l’espoir, d’un jour, pouvoir enfin jouer sa carte. Remportant l’an dernier les classements généraux des “petits” Tour de Hongrie et Semaine Internationale Coppi et Bartali, Dunbar a prouvé qu’il peut gagner des courses quand on lui en donne l’occasion.
Mais dans l’équipe Ineos, il a compris qu’il ne pourrait jamais obtenir le statut qu’il souhaite. Il a donc décidé de changer d’air après cinq saisons dans la maison britannique pour signer chez Jayco – AlUla. Groenewegen, Yates et Matthews étant tous prévus sur le Tour de France, le rôle de leader lui a été confié sur le Giro. Une opportunité en or pour l’Irlandais de montrer ses qualités, à 26 ans. Mais avant cela, il va devoir se remettre d’une fracture de la main encourue sur le Tour de Valence et qui le force au repos complet durant plusieurs semaines.
L’avis de la rédaction
Avec Dylan Groenewegen, Jayco possède en ses rangs l’un des meilleurs sprinteurs du monde, qui peut remporter à lui seul une bonne dizaine de succès, notamment sur les routes du Tour de France. Avec Michael Matthews et Simon Yates, la formation australienne possède encore deux coureurs qui peuvent gagner au plus haut niveau dans des registres différents.
Mais malgré l’apport des Saoudiens d’AlUla, l’équipe est loin de rouler sur l’or et cela s’est ressenti sur ses transferts. Elle n’a pas été capable de conserver le grand espoir du sprint australien Kaden Groves, parti cet hiver pour Alpecin-Deceuninck. Ensuite, elle aurait aimé faire revenir Adam Yates, aux côtés de son frère jumeau mais n’avait pas les moyens de concurrencer les formations les plus riches du peloton.
Dunbar aura fort à faire au Giro face à des cadors comme Evenepoel, Roglic, Geraint Thomas, Caruso, Haig ou encore Almeida et Vine. Un top 10 semble le maximum qu’il puisse espérer et ce sera loin d’être simple. Les vieillissants Zdenek Stybar et Lukas Pöstlberger ont été engagés et pourront sans doute aider Michael Matthews durant les classiques. Mais, il ne faudra sans doute pas compter sur eux pour signer de gros résultats. Le même constat vaut pour l’Italien Alessandro De Marchi qui semble avoir fait son temps.
L’effectif
- BALMER Alexandre (SUI)
- BERHE Welay (ETH)
- COLLEONI Kevin (ITA)
- CRADDOCK Lawson (USA)
- DEMARCHI Alessandro (ITA)
- DUNBAR Edward (IRL)
- DURBRIDGE Luke (AUS)
- ENGELHARDT Felix (ALL)
- GRMAY Tsgabu (ETH)
- GROENEWEGEN Dylan (P-B)
- HAMILTON Lucas (AUS)
- HARPER Chris (AUS)
- HEPBURN Michael (AUS)
- JANSEN Amund Grondahl (NOR)
- JUUL JENSEN Christopher (DAN)
- MAAS Jan (P-B)
- MATTHEWS Michael (AUS)
- MEZGEC Luka (SLO)
- O’BRIEN Kelland (AUS)
- PENA Jesus David (COL)
- PORTER Rudy (AUS)
- PÖSTLBERGER Lukas (AUT)
- QUICK Blake (AUS)
- REINDERS Elmar (P-B)
- SCOTSON Callum (AUS)
- SOBRERO Matteo (ITA)
- STEWART Campbell (NZL)
- STYBAR Zdenek (TCH)
- YATES Simon (G-B)
- ZANA Filippo (ITA)