Thomas-Bernal : la lutte d’influence
Les équipiers de chez Ineos cohabiteront dès ce samedi en Suisse avec, en pointillé, l’enjeu du leadership pour la Grande Boucle.
- Publié le 15-06-2019 à 13h09
- Mis à jour le 15-06-2019 à 13h10
Les équipiers de chez Ineos cohabiteront dès ce samedi en Suisse avec, en pointillé, l’enjeu du leadership pour la Grande Boucle. Mercredi, en même que le fémur droit de Chris Froome, se sont tous les plans d’approche du Team Ineos pour le prochain Tour de France qui se sont écrasés contre un muret de Saint-André d’Apchon. Comme pour ne rien laisser deviner de sa hiérarchie interne, le staff de la formation britannique avait pris soin de ne pas faire cohabiter en compétition le quadruple vainqueur de la Grande Boucle avec son vainqueur sortant et équipier, Geraint Thomas. À charge pour Froome de s’étalonner sur le Dauphiné quand le Gallois répètera ses gammes lors du Tour de Suisse.
La terrible blessure du Britannique et son forfait pour le Grand Départ de Bruxelles ont rabattu les cartes chez Ineos où Thomas devra cette fois abandonner le confort de l’ombre pour la chaleur parfois suffocante du feu des projecteurs. Vainqueur du dernier Paris-Nice après y avoir étalé toute la palette de ses qualités (sens tactique aiguisé, capacité à bordurer, aisance naturelle en montagne et vraies qualités dans l’exercice contre-la-montre) Egan Bernal pourrait en profiter pour refaire le coup de bluff de 2018 de la bande à Brailsford lorsque Geraint Thomas avait longtemps été présenté comme un leader "de circonstances".
Mais pour cela, il faudra probablement que le jeune Colombien (22 ans), présenté comme un futur vainqueur du Tour, apporte encore quelques ultimes garanties, lui qui avait été contraint de renoncer au Giro en raison d’une fracture de la clavicule survenue à l’entraînement.
Le Tour de Suisse, qui s’ouvre ce samedi à Langnau par un contre-la-montre individuel de 9,5 kilomètres, pourrait donc bien se transformer en une lutte d’influence entre les deux hommes.
"Chez Ineos, le staff a l’habitude de travailler de manière très carrée, analyse notre consultant Johan Museeuw. Un plan A et un plan B ont déjà été définis pour le Tour dans la foulée du forfait de Froome. En 2014, l’équipe britannique avait peiné à redéfinir un objectif clair dans la foulée de l’abandon de Froome. Ils ne commettront plus l’erreur de tout miser sur un seul homme. N’oubliez pas non plus que Brailsford doit préparer l’après Froome qui, même s’il revient à son meilleur niveau, a 34 ans alors que Thomas a soufflé ses 33 bougies il y a peu…"