L'analyse de Johan Museeuw: "Fuglsang, un des hommes du printemps"
Johan Museeuw décrypte la Doyenne, remportée par un homme très en vue depuis le début du printemps: Jacob Fuglsang.
- Publié le 29-04-2019 à 10h44
- Mis à jour le 29-04-2019 à 12h37
Johan Museeuw décrypte la Doyenne, remportée par un homme très en vue depuis le début du printemps: Jacob Fuglsang.
Il revient également sur le coup de mou d'Alaphilippe, la tactique des Lotto-Soudal et le changement de la dernière classique printanière.
1. La victoire de Jakok Fugslang est mille fois méritée
"La victoire de Jakok Fuglsang est mille fois méritée. Le Danois est l’un des hommes de ce printemps. Il a fini dans le top 10 de toutes les courses par étapes sur lesquelles il s’est aligné (NdlR : 6e du Tour de Murcie, vainqueur de la Ruta del Sol, 3e de Tirreno Adriatico et 4e du Tour du Pays basque) et est monté sur le podium de toutes les courses d’un jour qu’il a terminées cette saison puisque, avant sa série sur le triptyque ardennais, il avait déjà terminé deuxième des Strade Bianche. J’aime le tempérament du coureur danois qui préfère toujours faire la course plutôt que de se murer dans un trop long attentisme. Après ces nombreux accessits, il décroche donc enfin un succès qu’il n’a certainement pas usurpé."
2. Alaphilippe logiquement émoussé
"La formation Deceuninck-Quick Step a pris, comme à son habitude, ses responsabilités assez tôt dans la course. À une centaine de bornes de l’arrivée déjà, ils roulaient en tête de peloton avant de louper ensuite un mouvement de course important. Dans la foulée de sa victoire à la Flèche wallonne, Julian Alaphilippe avait soufflé qu’il commençait à ressentir les effets de la fatigue et d’un début de saison tonitruant. Il n’avait pas bluffé. Le Français a décroché son premier succès de la saison il y a trois mois en Argentine, avant de présenter un pic de forme pour les Strade Bianche et Milan-Sanremo. C’est donc plutôt logique qu’il soit quelque peu émoussé fin avril. Au regard de son gabarit, les conditions climatiques difficiles n’ont, de surcroît, certainement pas dû jouer à son avantage. Il va désormais se concentrer sur sa seconde partie de saison et le Tour de France."
3. Les Lotto-Soudal audacieux
"J’ai apprécié la course pleine d’audace du jeune Bjorg Lambrecht. Se glisser dans un mouvement de course intéressant sur un monument comme la Doyenne, c’est la preuve qu’il n’a pas froid aux yeux. Wellens a aussi fait ce qu’il avait à faire en anticipant l’explication entre les grands noms sur la Roche-aux-Faucons où il savait qu’il lui serait compliqué d’accompagner les meilleurs grimpeurs du peloton."
4. Le changement de parcours est une réussite
"Si l’on observe parfois une forme de prudence excessive dans le peloton lorsque le parcours d’une grande classique est remanié, cela n’a, à mes yeux, pas été le cas ce dimanche. Il s’est passé bien plus de choses que ces dernières années avec du mouvement dès la trilogie Wanne-Stockeu-Haute Levée. J’attendais un peu plus de spectacle dans la Redoute mais le froid et la pluie avaient sans doute entamé les forces de beaucoup de coureurs. Le classement ne ment d’ailleurs pas. Il n’y a plus cinquante coureurs classés dans le même temps comme c’était parfois le cas lorsque la course arrivait à Ans..."