Jurgen Roelandts avant Milan-Sanremo: "À bloc de la Cipressa à la Via Roma"
La Primavera a souvent réussi à Jürgen Roelandts, 3e et 5e ces dernières années.
- Publié le 22-03-2019 à 10h53
La Primavera a souvent réussi à Jürgen Roelandts, 3e et 5e ces dernières années. Voici une petite question dont la réponse peut surprendre. Quel fut, globalement, ces dernières années, le meilleur Belge dans Milan-Sanremo : Gilbert, Van Avermaet, Stuyven ?
Pas du tout ! Il s’agit de Jürgen Roelandts, premier Belge lors de quatre des six dernières éditions. Le Brabançon est le dernier de nos compatriotes à être monté sur le podium de la Via Roma, il y a trois ans, et l’an dernier, il s’y est encore classé 5e. Depuis le succès d’Andrei Tchmil, il y a vingt ans, il est même le seul Belge, avec Tom Boonen (3e en 2007 et 2e en 2010) et Philippe Gilbert (3e en 2008 et 2011) à avoir conquis un des principaux accessits de la Primavera.
"C’est une course qui me convient bien, en effet", dit le coureur de Movistar. "En neuf participations, j’ai fini 3e, 5e, 11e, 16e, une autre année (NdlR : 2014), j’aurais pu obtenir un autre bon résultat, mais j’avais attendu Greipel dans la descente du Poggio ; on est rentré en queue du premier groupe alors que le sprint était lancé. Je me classe 24e et André 25e…"
L’ancien champion de Belgique est surtout catalogué comme un spécialiste des classiques pavées, mais la Classicissima le fait tout autant rêver.
"Milan-Sanremo, c’est un des cinq monuments", confie-t-il. "C’est vrai que la presse me cite rarement parmi les favoris. On voit sans doute plus en moi un coureur des flandriennes. Mais j’aime cette course. Il faut attendre, attendre, attendre. J’apprécie cette longue montée en puissance, toute cette nervosité, avant l’explosion finale."
Sa troisième place, il y a trois ans, lui reste en travers de la gorge.
"Je me voyais gagner quand Démare, avec Swift dans sa roue, est passé sur le côté", rappelle Jürgen Roelandts. "Surtout, après la course, j’ai appris que le Français avait été vu accroché à la voiture de son équipe dans la Cipressa, mais comme on ne l’a pas déclassé..."
Samedi, le Belge sera protégé, dans une équipe qui verra le retour en course d’Alejandro Valverde et Mikel Landa.
"Je vais pour décrocher un bon résultat", poursuit-il. "Pour moi, il n’y a pas plus de six occasions, donc, j’espère saisir celle-là. Ce n’est pas plus facile pour moi d’obtenir une belle place à Sanremo qu’ensuite, mais je ne suis souvent pas très loin à l’arrivée. Pour gagner, il faudrait pourtant que les circonstances me soient très favorables, surtout que les sprinters les plus rapides aient été éliminés, parce qu’il y aurait eu du vent et de la pluie par exemple, mais ce ne sera pas le cas samedi. Plus la course est longue et dure, plus je suis bien au sprint."
L’ancien champion de Belgique maîtrise bien le déroulement de la Primavera.
"C’est véritablement à partir du Capo Berta, que cela s’emballe", dit-il. "Dès la Cipressa, vous savez si vous avez de bonnes jambes ou pas. L’important, c’est d’être bien positionné dès la descente du Poggio. Après, il reste à peine un kilomètre, puis la chicane et on arrive au sprint. Il ne faut pas réfléchir et tergiverser. On est à bloc de la Cipressa à la Via Roma. On grimpe à fond et on sprinte dans les descentes. Sur le Poggio, moins vous êtes bien, plus vous devez commencer devant. Votre cœur bat souvent plus vite dans la descente que dans la montée du Poggio."
Sur Paris-Nice, où il servit de garde du corps à Nairo Quintana, Roelandts a mis la dernière touche à sa préparation.
"Paris-Nice ou Tirreno, pour moi, la préparation est identique, mais nécessaire", affirme le coureur de Movistar. "Je suis sorti en bonne forme, malgré une chute le troisième jour. Avant cela, je me suis beaucoup entraîné, je suis prêt pour les classiques."