Paris-Roubaix: Arenberg s’offre un lifting
Le plus célèbre des secteurs pavés de Paris-Roubaix subit actuellement une réfection qui n’enlèvera rien à sa complexité.
- Publié le 07-03-2019 à 17h03
- Mis à jour le 07-03-2019 à 17h04
Le plus célèbre des secteurs pavés de Paris-Roubaix subit actuellement une réfection qui n’enlèvera rien à sa complexité.
Les monuments qui font la fierté du patrimoine français doivent régulièrement subir des rénovations afin de conserver leur éclat d’origine. La tranchée d’Arenberg, mythique tronçon de l’iconique Reine des Classiques, ne déroge pas à cette règle. Car, depuis quelque temps, le secteur pavé de 2 300 mètres ressemblait de plus en plus à un monument en péril. "Chaque année, l’enherbement était de plus en plus important. Même en désherbant et même en passant la balayeuse, le secteur devenait beaucoup trop glissant par temps de pluie", confesse François Doulcier, le président de l’association Les Amis de Paris-Roubaix en charge de la sauvegarde des pavés.
Depuis quelques semaines, d’importants travaux sont donc mis en œuvre dans la Drève des Boules d’Hérin (NdlR : autre nom donné à la tranchée ou trouée d’Arenberg). La première phase consiste à retirer les joints existants recouverts d’herbe et de mousse. "Je m’occupe seul du nettoyeur haute pression car il faut posséder un savoir-faire particulier puisqu’il faut tou jours creuser les joints sur une profondeur de 5 centimètres. C’est un peu plus compliqué là où les roues des véhicules passent et un peu plus simple sur le haut du pavé", détaille Joël Bultez. L’employé de Suez Eau France, société spécialisée dans l’assainissement, a déjà nettoyé 350 mètres de pavés, à raison de 30 à 40 mètres par jour.
Une fois les pavés mis à nu, une équipe de cinq personnes est chargée de poser les nouveaux joints sur le secteur. "Nous nous sommes inspirés de ce qui a été fait au Koppenberg, mais avec un procédé totalement différent. En Belgique, les joints ont été réalisés de manière humide avec un mortier à base de ciment alors qu’à Arenberg, le mortier à base de chaux est mis en œuvre à sec. Et nous faisons face à des problématiques différentes puisqu’au Koppenberg, ils ont dû lutter face au ravinement (NdlR : formation de sillons par les eaux de ruissellement), alors que nous tentons d’enrayer l’enherbement", avance François Doulcier.
Pour des raisons organisationnelles et climatiques, le nettoyage est beaucoup plus avancé que le rejointoiement. "Ils me laissent un peu d’avance pour éviter que nous nous marchions dessus. C’est un peu compliqué pour eux lorsque les conditions climatiques sont difficiles alors que pour moi, ce n’est pas très grave", témoigne Joël Bultez.
Grâce à l’exceptionnelle douceur du mois de février, les délais pour la réfection de la trouée d’Arenberg sont, pour l’instant, bien tenus. "L’objectif est de réaliser 500 mètres, à l’entrée du secteur, avant la course. Mais la première tranche de travaux englobe les 900 premiers mètres et doit se terminer au mois de mai", explique François Doulcier. Le secteur pavé devrait subir un lifting sur toute sa longueur d’ici 2021 pour un budget total supérieur à 300 000 €.
La nouvelle version de la tranchée d’Arenberg sera moins dangereuse mais plus difficile physiquement. "Nous ne voulions surtout pas édulcorer la difficulté", indique le président des Amis de Paris-Roubaix. La trouée d’Arenberg ne devrait également plus causer autant de soucis aux organisateurs de la Reine des Classiques qu’auparavant. "À court et moyen terme, nous serons tranquilles avec l’enherbement. Même si une route sans entretien ça n’existe pas", confie François Doulcier.
Le 14 avril prochain, les coureurs prenant part à la 117e édition de Paris-Roubaix auront donc le privilège de tester une nouvelle entrée de la tranchée d’Arenberg. Ouvrant ainsi un nouveau chapitre d’un des monuments du cyclisme mondial.