Paris-Tours cherche son chemin
La classique des lévriers change de finale et empruntera des chemins de vignes
- Publié le 06-10-2018 à 07h34
- Mis à jour le 06-10-2018 à 08h04
La classique des lévriers change de finale et empruntera des chemins de vignes Les organisateurs de Paris-Tours passent à leur tour à la mode des chemins non goudronnés pour tenter de rendre à la "classique des lévriers", qui a perdu de son aura, un peu de son lustre d’antan et beaucoup de son attrait auprès des coureurs et du public.
Paris-Tours est la seule grande classique de son temps qu’Eddy Merckx n’est jamais parvenu à inscrire à son exceptionnel palmarès. À l’époque, bien plus que ces dernières années, l’épreuve était le terrain de chasse privilégié des routiers-sprinters.
Cette année, douze kilomètres et demi de chemins de calcaire, parsemés dans les soixante derniers kilomètres de l’épreuve, à travers les vignobles du Vouvray, sans compter sept côtes, toutes nouvelles, vont modifier l’habituel scénario d’une course, souvent très rapide, qui se résumait ces dernières années à un match entre puncheurs et sprinters. Les uns prenant tour à tour l’avantage sur les autres au bout de l’avenue de Grammont, devenu un des hauts lieux du cyclisme.
La 112e édition de la classique, disputée pour la première fois en 1896, s’annonce donc très intéressante car inédite, ce qui provoquera forcément de la tension. D’autant que la météo annonce un vrai temps automnal pour ce dimanche, avec de la pluie, du vent, et une température en nette baisse (au maximum 14°), lequel pourrait replonger les coureurs dans les conditions qui régnaient en mars sur les Strade Bianche. On n’en est pas encore aux ingrédients de la classique toscane (avec cinquante kilomètres de routes blanches), à ceux du Tro Bro Leon, d’À Travers le Hageland ou de l’Antwerp Port Epic, mais on peut s’attendre à ce que les chemins du château de Valmer, à Chançay, ou celui de la vallée de Raye (passage à 15 %), celui de La Grosse-Pierre ou la côte de La Rochère se fassent eux aussi un nom dans le cyclisme, dès ce dimanche.
"Nous voulions innover, offrir quelque chose d’autre, plus dynamique, plus attractif", a expliqué à l’AFP Thierry Gouvenou, le directeur sportif d’ASO, la société organisatrice de la classique automnale, qui avait déjà tenté un essai du genre sur Paris-Nice, il y a deux ans. C’est à la demande de la Ville de Tours, qui désirait modifier l’approche et l’entrée sur son territoire, que les organisateurs ont cherché un nouveau parcours. "On a trouvé des nouvelles côtes et vu la possibilité d’emprunter ces chemins de vigne. Il n’y a qu’une douzaine de kilomètres, on ne veut pas faire de Paris-Tours un autre Paris-Roubaix. On tente l’expérience et on en tirera les conclusions ensuite, mais pas nécessairement après un an."
Pas sûr non plus, que cette tentative, même si elle est couronnée de succès, ce qui, d’un point de vue spectacle, sera sans doute le cas, soit mise en application ensuite au Tour de France. Certes, il y eut cette année deux kilomètres de chemins empierrés au plateau des Glières, mais le Tour proposera-t-il un jour une étape saupoudrée de ce genre de chemins ?
Parmi les engagés, figure un fort contingent belge, car la course a toujours réussi à nos compatriotes. Ces dix dernières années, les Belges ont triomphé quatre fois sur l’avenue de Grammont, dont la dernière avec Jelle Wallays, lequel avait succédé à Greg Van Avermaet, le seul grand absent cette fois, puisque son équipe n’est pas de la partie. Avant eux, Philippe Gilbert avait inscrit la course à son palmarès à deux reprises.
C’est à Tours, il y a dix ans, que le Liégeois avait enlevé sa première classique. Sur la condition qu’il a étalée depuis son retour à la compétition, Gilbert, entouré par une très forte équipe Quick Step dont les coureurs ont enlevé les trois dernières éditions (Trentin, Gaviria et encore Trentin), rêve d’un triplé dans une course qu’il n’a plus courue depuis sept ans. Mais d’autres Belges aimeraient, eux aussi, s’approprier la course, Yves Lampaert, Sep Vanmarcke, Jelle Wallays, Jens Debusschere, Tiesj Benoot, Jonas Van Genechten, Jens Keukeleire, Timothy Dupont, Guillaume Van Keirsbulck ou Oliver Naesen, lui aussi en très grande condition.